RCA n°86 – Se déplacer ou l’art de tisser la toile des territoires

TRIBUNE POLITIQUE DU GROUPE EELV / RCA MAGAZINE (Trimestriel du Conseil régional Champagne-Ardenne)
AUTOMNE 2013

Le 23 juillet dernier, l’État annonçait la suppression, en 2016, de 6 allers-retours sur la ligne ferroviaire Troyes-Paris, et de 5 sur la ligne Chaumont-Paris. Passant respectivement de 15 trajets par jour à 9, et de 11 à 6 pour cause « apparemment » d’une baisse de la fréquentation. En Région, nous ne faisons pas le même constat et observons une hausse de plus de 10% de voyageurs sur 3 ans…

La mobilité est un moyen, qui au-delà de son caractère pratique, joue un rôle social fondamental. Elle doit permettre à chacun d’entre nous, notamment dans les zones isolées, d’être en relation avec les autres et avec l’extérieur.

A l’heure de la question de l’épuisement du pétrole, et la hausse de son coût,
A l’heure de la transition écologique dans laquelle l’État s’est officiellement engagé, la réduction de la part de la voiture individuelle doit être un vrai objectif. Les réseaux de transport publics sous toutes leurs formes (métro, bus, tramway…) doivent être renforcés et complétés. Des transports plus doux (vélo), plus partagés (covoiturage), plus collectifs (transports en commun), et plus optimisés (transports à la demande) sont de réelles alternatives au tout voiture.

La nouvelle de cette suppression de train est donc un très mauvais signe. En tant qu’écologistes, nous sommes tout particulièrement soucieux de cette question de mobilité, notamment au vu de l’étendue du territoire champardennais. Dans ce sens, un vœu du Conseil régional a été voté en octobre 2012, demandant à l’État et au Réseau Ferré de France d’inscrire la ligne Charleville-Givet, délabrée, au Grand Plan de modernisation du réseau.
Toujours dans ce sens, nous avons travaillé au réaménagement du TransChampagne (bus Troyes-Châlons-Reims) avec une baisse du coût de 40% en moyenne et trois allers-retours supplémentaires du lundi au vendredi. Une offre à améliorer mais un bon début au vu de l’aberrante absence de liaison ferroviaire voyageurs entre Troyes et Châlons-en-Champagne.

Des réflexions sont menées en Région face à cette complexe question de la mobilité. Il est inacceptable que de telles décisions soient prises, balayant les efforts de structuration du territoire, méprisant l’organisation sociale qui existe autour de ses transports (bouleversement des trajets professionnels, hausse du coût des transports, repli vers la voiture…). L’enjeu pour le train aujourd’hui est celui de la modernisation du réseau, du cadencement des dessertes, de l’utilisation des technologies de l’information et l’harmonisation des horaires et de la billettique, surtout pas celui de la suppression de dessertes…

Le secteur de la mobilité est actuellement dépendant du pétrole à plus de 90%. Aménager le territoire, favoriser l’émergence de nouvelles pratiques, sont des leviers essentiels pour réduire le nombre de kilomètres parcourus par des moyens polluants et émetteurs de gaz à effet de serre.

Les élu(e)s du groupe Europe Écologie Les Verts
Valérie Labarre, Patricia Andriot, Raymond Joannesse, Eric Loiselet, Christophe Dumont

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