Retour sur la session plénière du 23 mai : le contrat de plan de développement de la formation professionnelle
La loi définit le CPRDFP et ses objectifs comme suit « le contrat de plan régional de développement des formations professionnelles a pour objet de définir une programmation à moyen terme des actions de formation professionnelle des jeunes et des adultes et d’assurer un développement cohérent de l’ensemble des filières de formation en favorisant un accès équilibré des femmes et des hommes à chacune de ces filières de formation. Il comporte des actions d’information et de formation destinées à favoriser leur insertion sociale. Il définit également les priorités relatives à l’information, à l’orientation et à la validation des acquis de l’expérience. Ce contrat de plan détermine les objectifs communs aux différents acteurs sur le territoire régional, notamment en termes de filières de formation professionnelle initiale et continue, sur la base d’une analyse des besoins en termes d’emplois et de compétences par bassin d’emploi. Il porte sur l’ensemble du territoire régional et peut être décliné par bassin d’emploi ».
Au-delà des objectifs conférés à ce CPRDFP, objectifs qui se révèlent fondamentaux pour l’évolution de l’appareil de formation tout au long de la vie en réponse à la demande économique et sociale des territoires, d’autres enjeux, tout aussi importants pour la région Champagne-Ardenne, apparaissent au travers du CPRDFP :
-Une possibilité d’élaborer un cadre de coordination des politiques de formation professionnelle publiques et privées avec les autres financeurs de la formation et de l’éducation;
– Le contrat de plan doit, pour constituer un véritable cadre stratégique en matière de formation professionnelle initiale et continue, prendre en compte la question du financement des priorités et objectifs d’éducation qu’il aura préalablement définis et établir les engagements financiers de principe de toutes les parties prenantes. Le contrat de plan deviendra ainsi le cadre général qui détermine les actions et les financements prioritaires à mettre en œuvre, de l’évolution de la carte des formations aux investissements à réaliser (patrimoine immobilier et équipements), en passant par l’ensemble des dispositifs d’accompagnement nécessaires et indispensables à la mise en place de parcours de formation tout au long de la vie ;
– La recherche d’une cohérence et d’une coordination de l’offre de formation par une approche territoriale et transversale coordonnée avec les partenaires pour en finir avec la juxtaposition des projets et des interventions, parfois contradictoires :
– S’agissant d’un cadre stratégique pour l’ensemble des partenaires, le contrat de plan a pour but de conférer davantage de cohérence et de complémentarité entre les partenariats régionaux existants, de les conforter voire de les enrichir. Il est la poursuite, en particulier du Schéma régional de la formation tout au long de la vie.
– La planification : une occasion d’engager une nouvelle méthode de concertation pluriannuelle avec les acteurs concernés par ces thématiques de la formation et de l’éducation et d’étendre les domaines de contractualisation.
En Champagne-Ardenne, la démarche a eu lieu en quatre étapes :
Un état des lieux réalisé par l’observatoire permanent de l’évolution des qualifications (OPEQ) pour la région et pour les quatre départements (L’étude portait sur la population et le territoire, l’emploi et l’activité, le marché du travail et la formation et l’insertion). Un diagnostic partagé qui démontre des inégalités d’accès à la formation et une offre de formation diversifiée, des documents d’orientation élaborés par chaque signataire, et enfin, le CPRDFP » qui comprend 37 fiches actions et qui sera signé par Président du Conseil régional, le Préfet de Région, le Recteur de l’académie de Reims et le Directeur régional de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt. Les partenaires sociaux pourront s’engager sur l’une des 37 fiches actions. Ce document a été élaboré au sein du comité de coordination régional de l’emploi et de la formation professionnelle (CCREFP) réunissant l’Etat, la Région (dont, pour notre groupe, Patricia Andriot, qui y préside la commission sanitaire et sociale), les organisations patronales, les syndicats de salariés et le C.E.S.E.R.
Lors du débat, Patricia Andriot a présenté la position de notre groupe : « nous partageons particulièrement les enjeux et avis autour de l’équité d’accès à la formation, de maintien de la diversité des voies de formation, de souci de proximité des formations », avant de rappeler les enjeux : « il s’agit, ne l’oublions pas, pour notre région d’un accompagnement par la formation tout au long de la vie des nombreux défis que notre société en mutation doit relever.
Défis parmi lesquels je souhaiterais en retenir 2 :
– la solidarité, parce que particulièrement mise à mal par la politique du gouvernement ;
– le développement durable, qui doit nous conduire collectivement à des changements profonds de comportements et de postures ».
Réagissant à une intervention de Véronique Marchet, conseillère régionale UMP, Patricia a répondu que « de notre point de vue ce contrat de plan ne manque pas d’ambition dans le sens où il réaffirme le point de vue de la région, des valeurs qui vont dans le sens de la contribution aux défis soulevés précédemment ».
Il nous semble que pour relever ces défis, l’importance est d’avoir en permanence à l’esprit, comme l’a souligné Patricia Andriot « une approche globale de l’individu, non schizophrène, qui ne distingue pas le citoyen de l’employé, le salarié d’entreprise de l’habitant du territoire ; chaque personne est tout cela à la fois, et c’est à cette dimension plurielle que les occasions de formation tout au long de la vie doivent préparer ».
C’est à cela que nous serons attentifs dans le cadre de la mise en œuvre des 37 actions annoncées et en particulier pour relever le défi d’une sensibilisation de chaque personne à chaque occasion au développement durable qui est d’avantage une posture qu’un contenu.