RCA n°85 – Bure-CIGÉO / Du laboratoire de recherche à l’enfouissement de déchets radioactifs : non, ce n’est pas automatique

TRIBUNE POLITIQUE DU GROUPE EELV / RCA MAGAZINE (Trimestriel du Conseil régional Champagne-Ardenne)
ÉTÉ 2013

Dans les années 70, la France a fait le choix, sans concertation démocratique, du tout nucléaire pour produire son électricité, sans prévoir la gestion des déchets nucléaires. Pays le plus nucléarisé du monde, la France produit chaque année 1200 tonnes de déchets radioactifs qui resteront dangereux pendant des centaines de milliers d’années.

Pour les déchets hautement radioactifs et à vie longue (les plus dangereux), 3 voies de gestion étaient prévues par la loi en 1991 : 1 – le stockage sur site nucléaire, 2 – le stockage en couche géologique profonde, 3 – la transmutation. Mais seule la deuxième option a fait l’objet de véritables recherches. Il devait y avoir plusieurs sites de recherche. Mais il n’y a eu que Bure à la limite de la Meuse et de la Haute-Marne.

Le lobby électro nucléaire français veut rendre inéluctable le stockage à plus de 500 mètres sous terre. Alors que cette solution est abandonnée dans la plupart des autres pays nucléarisés au profit du stockage en surface. La suite de l’opération serait le creusement à Bure d’un centre industriel de stockage géologique (CIGÉO).

CIGÉO est l’objet d’un débat public alors même que les hautes instances scientifiques et de sécurité nucléaire n’ont pas encore donné leurs avis. L’enfouissement à 500m sous terre suscite de nombreuses questions :

– la gestion du risque d’incendie à 500 m sous terre en site fermé ?

– la gestion de dégagement d’hydrogène et son risque d’explosion ?

– le risque du transport de déchets hautement radioactifs sur les routes et les voies ferrées ?

– la réalité de l’homogénéité de la roche et sa dégradation ?

– le risque sismique ?

– l’impact sur l’image de la région et celle du Champagne ?

– le coût ?

– la réversibilité (possibilité de ressortir les colis de déchets) qui n’est pas garantie au-delà de 120 ans ?

Dès lors, il est impensable de donner un avis positif à ce projet. CIGÉO c’est pas automatique ! Les champardennais peuvent refuser l’implantation de CIGÉO en s’exprimant sur www.debatpublic-cigeo.org/index.html.

Les élu(e)s du groupe Europe Écologie Les Verts
Valérie Labarre, Patricia Andriot, Raymond Joannesse, Eric Loiselet, Christophe Dumont

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