Orientations budgétaires 2012 : Intervention de Raymond Joannesse sur la biodiversité et la précarité énergétique

Raymond Joannesse

 

Débat en assemblée plénière du Conseil Régional sur les orientations budgétaires 2012

Intervention de Raymond Joannesse sur la biodiversité et la précarité énergétique

 

Monsieur le Président, mes chers collègues,

Cela fait 18 mois que je travaille à vos côtés, entre autres sujets, à la biodiversité au contact des acteurs. Et on pourrait avoir le sentiment que nous sommes tous à son chevet, qu’il s’agisse de la biodiversité ordinaire ou de la biodiversité extraordinaire. La Champagne-Ardenne est très active, via la politique C31 « biodiversité et parcs naturels », mais aussi A13 « biodiversité des milieux agricoles ». On l’a bien vu lors des 1ères assises de la biodiversité (la deuxième édition aura lieu en juin prochain).

A côté de cela, le budget de l’Etat dédié à cette thématique fait grise mine. La DREAL avait annoncé que, promis juré, l’accent serait mis sur la protection de la nature. Mais l’accent ne pèse pas lourd ! La crise aidant, il n’est pas évident pour les acteurs locaux, n’en comprenant toujours pas la nécessité aussi bien écologique qu’économique, de s’engager dans cette voie prioritairement, si l’Etat n’intervient pas à leurs côtés.

Pourtant, le Conseil économique, social et environnemental vient de rendre un avis au titre ambitieux « La biodiversité : relever le défi sociétal ». J’y ai relevé des propositions et suggestions pertinentes, urgentes à mettre en œuvre. J’en cite certaines à la volée, sans ordre de priorité : le CESE recommande par exemple que la France tienne ses engagements financiers annoncés à Nagoya en faveur de la biodiversité et de l’aide publique au développement, trouver rapidement des financements innovants  pour financer la politique de conservation de la biodiversité, ou substituer une fiscalité écologique à des éléments de fiscalité existante pour orienter une transition écologique dans la durée. Mais pour tout ceci, encore faut-il une réelle volonté du gouvernement, que je ne vois pas encore poindre à l’horizon. Aux discours, je préfère les actes…

La Région Champagne-Ardenne travaille beaucoup aux fameuses TVB, les trames verte et bleue, mais la question reste de savoir comment les parties prenantes au niveau local vont pouvoir s’approprier la démarche, et quelles sont les mesures d’accompagnement sur lesquelles les acteurs locaux pourront s’appuyer. Vous l’aurez compris, monsieur le Président, je me félicite que la biodiversité, qui est un enjeu majeur pour l’avenir de l’humanité, figure parmi les actions prioritaires de notre mandature, au travers de l’élaboration de la charte régionale de la biodiversité.

Avant de conclure, je voudrais dire quelques mots de la lutte contre la précarité énergétique, qui me tient à cœur, vous savez. Les hausses successives du coût de l’énergie imposées ces dernières années ont aggravé les inégalités et contraint un grand nombre de personnes à ne plus pouvoir accéder à ce bien de consommation vital. 13 % des ménages sont en situation de précarité énergétique. La plupart de ces « mal chauffés » sont, dans notre Région, des personnes plutôt âgés et habitent des maisons anciennes construites avant 1975 dans des zones rurales.

Alors qu’il y a urgence à définir des politiques de soutien à l’efficacité énergétique, à la sobriété, aux énergies renouvelables et alors que le gouvernement préfère concentrer tous les efforts de la France sur le nucléaire au détriment des autres filières et de la recherche, la Région Champagne-Ardenne a su faire preuve d’audace et de dynamisme dans son action publique, faisant de notre territoire l’un des leaders en matière de production d’électricité d’origine éolienne.

Je tiens à me féliciter, ici, de l’action entreprise avec l’ALE08 et Enercoop, qu’il nous faut continuer à soutenir. Il est indispensable de soutenir efficacement la rénovation énergétique des bâtiments afin de réduire nos consommations énergétiques. Je souhaite interpeller nos collègues députés, et le ministre Apparu, pour savoir s’ils cautionnent la suppression du crédit d’impôt pour le remplacement des fenêtres et le rabotage du crédit impôt développement durable, pourrait il être envisagé que le gouvernement revienne en arrière sur la TVA à 7% sur les travaux de rénovation permettant d’améliorer la performance énergétiques de nos logements. Vous êtes bien revenu en arrière pour ne plus taxer les nuitées d’hôtel supérieures à 200 euros, et là on voit caricaturalement vos priorités.

Car sans vouloir vous faire un cours, la rénovation énergétique des habitations concilient les 3 piliers du Développement Durable :

– environnementale par une réduction de la consommation des énergies fossiles  et de ce fait d’une diminution des émissions de gaz à effet de serre, car n’oublions pas que malgré la crise économique que nous vivons, le réchauffement climatique et ces conséquences environnementales et sociétales  n’ont pas disparu, bien au contraire.

-sociétale car en diminuant le volume d’énergie consommée nous pouvons arriver au pire à la stabilité des coûts de ces énergies vue les hausses continuelles et inéluctables de ces énergies fossiles et épuisables, je rappelle que le gaz a augmenté de 25% en 4 ans, et que même l’énergie renouvelable  a un cout

-économique enfin car ce gigantesque chantier fera travailler en priorité les PME et artisans régionaux   qui sont les plus à même de pouvoir répondre à ce défi et cela avec des emplois de proximité et non dé localisables.

Je ne reviendrai pas sur l’épisode du gaz de schiste, sauf à souligner que le Préfet n’a jamais répondu à notre courrier réclamant un tout petit peu de transparence…

Je vous remercie.

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