Déchets nucléaires : les élu/es régionaux écologistes de Champagne-Ardenne saluent les conclusions du débat public et appellent l’ANDRA et le gouvernement à prendre en compte la voix des citoyens pour remettre l’ouvrage sur la table

bure-stop
Les conclusions du débat public organisé sur le projet CIGEO d’enfouissement des déchets radioactifs à Bure ont été rendues publiques le 12 février par M. Christian Leyrit, président de la Commission nationale du débat public (CNDP). Elles s’inscrivent en cohérence avec celles de la conférence de citoyens organisée par la CNDP et publiées il y a une semaine.
La CNDP reflètent bien la nature des débats, la diversité des points de vue (communauté scientifique notamment, peu visible jusqu’alors)  sur la question des risques et incertitudes majeures du projet CIGEO : incendie, résistance sur la durée des galeries, réversibilité non définie, coûts probablement bien plus élevés que prévu, impacts potentiels de la politique énergétique sur la quantité de déchets, … Autant de points sur lesquels les réponses proposées par l’ANDRA ne font pas l’unanimité et sèment le doute.
En conséquence la CNDP considère que le calendrier du projet est beaucoup trop précipité et propose de le revoir, notamment en développant une expérimentation pilote avant d’envisager quelque décision que ce soit. Elle insiste aussi, et c’est là encore à  saluer, sur les parasitages institutionnels qui donnent à penser que le projet serait déjà acté (passage de marché public par l’ANDRA durant le débat public, perspective d’intégration de la question CIGEO dans le projet de loi de transition énergétique, …) pour les dénoncer et mettre en évidence les incohérences.
 
Malgré les difficultés rencontrées dans la conduite du débat public, les élu/es régionaux écologistes de Champagne Ardenne saluent la qualité du travail conduit par la Commission Nationale du Débat Public et la Commission Particulière du Débat Public dévolue à CIGEO.
Tout en nous opposant au projet CIGEO nous avons toujours privilégié le débat public, convaincus que les conclusions n’étaient pas écrites d’avance, en raison, notamment, des caractéristiques même de l’outil « débat public ». Nous appelons d’ailleurs tous les opposants à se saisir des conclusions du débat en vue des étapes à venir.
 
L’Agence Nationale pour la Gestion des Déchets Radioactifs (ANDRA) a trois mois pour répondre à ces conclusions. Jusqu’à présent l’ANDRA n’a jamais su et voulu écouter la société civile et les riverains, et s’est enfermée dans une posture qui a ruiné tous les efforts réalisés depuis sa création pour apparaitre comme le garant en dernier recours de solutions raisonnables, convaincantes et adaptées en matière de gestion des matières radioactives. Elle est à la croisée des chemins : soit elle persiste, soit elle s’adapte, en remettant à plat le projet CIGEO et en apportant des réponses pertinentes aux questions posées ou en reconnaissant que de nouvelles études seront nécessaires pour les apporter. De même il est essentiel que l’ANDRA, plutôt que de s’enfermer dans le seul choix du stockage profond, reprenne l’examen d’autres solutions, à commencer par l’entreposage en surface ou sub surface, sur sites existants.
Bien entendu, cette adaptation dépendra en grande partie de la position que le Gouvernement adoptera. Nous appelons le Gouvernement à prendre pleinement en compte la voix des citoyens .Y compris dans le cadre de la loi attendue sur la transition énergétique. Cette dernière ne saurait en effet faire rentrer par la fenêtre ce que le débat public fait sortir par la porte.
Le groupe des élu/es EELV du Conseil régional Champagne-Ardenne

Remonter