Commission permanente du 16 avril : intervention de Raymond Joannesse sur la méthanisation

Monsieur le Président, mes chers collègues,

Je souhaite prendre rapidement la parole, au sujet de la méthanisation, qui me semble être un enjeu suffisamment important pour que nous puissions nous y arrêter quelques instants.

Le développement de la méthanisation en Champagne-Ardenne, c’est notre majorité qui l’a voulu, c’est  notre majorité qui le fait. Je tiens d’ailleurs à saluer le travail commun que nous avons effectué ensemble, avec vous-même, mais également mes collègues Roland Daverdon, et Christophe Dumont.

Vous le savez, le potentiel biogaz de la France est le plus fort de toute l’Union Européenne. Et pourtant, l’Allemagne a pris une avance considérable, avec plus de 4000 unités de méthanisation en activité, quand nous n’en avons que moins de cent en France. Il n’y a pas de mystère : alors que le gouvernement trainait des pieds pour fixer des tarifs de rachat pour l’électricité produite en cogénération (je rappelle que les tarifs de rachat ont été rapprochés des tarifs allemands il y a quelques mois à peine), nos voisins, eux, le faisaient, et ont fortement soutenu l’émergence de projets agricoles.

Je souhaite que la méthanisation se développe dans les fermes de notre région. Et je salue le volontarisme de la Région Champagne-Ardenne, depuis 2004, particulièrement souligné par l’appel à projet sur la méthanisation, relancé  à la fin du mois dernier, avec la mobilisation des contreparties issues de fonds européens, c’est près de 2 millions que nous comptons flécher sur le soutien à ce secteur. Je rappelle que notre souhait est de favoriser, surtout, l’émergence d’installations à la ferme, puisqu’elles représentent un revenu direct pour les agriculteurs.

Aujourd’hui, avec les deux dossiers de méthanisation présentés dans ce rapport, nous voyons deux dossiers concrets portés par notre politique régionale, pour permettre l’accélération des projets afin d’atteindre les objectifs fixés pour 2020 avec la mise en place de dispositifs de soutien renforcé.

D’une part, un projet à la fois pédagogique et écologique, au Lycée agricole Edgard Pisani de Chaumont, destiné à traiter les déchets de cet établissement et des exploitations voisines, en sensibilisant les étudiants aux intérêts de la méthanisation, mais aussi à son application pratique. Je tiens à souligner d’ailleurs que lorsque l’on parle d’énergies renouvelables, on parle également d’innovation, puisque le projet devrait intégrer la technologie dite « par voie sèche », très rare actuellement.

D’autre part, un projet de plus grande ampleur, mais innovant par son ancrage territorial, son portage et ses débouchés, porté par Champargonne Biogaz, qui a été retenu par le comité de sélection de l’appel à projet 2011, et pour lequel nous vous proposons d’attribuer 100.000 € sur l’enveloppe « Région ». Cela peut sembler peu de choses, au regard au montant total de l’opération, mais c’est un engagement très important au regard de « l’effet label » que représente le soutien du Fonds Régional Environnement Climat, et de nos lignes budgétaires contraintes. Je tiens à souligner que ce projet présente  un temps de retour sur investissement très intéressant (le projet sera rentable dans moins de 6 ans).

Nous avons proposé plusieurs partenariat aux promoteurs de ce projet, mais, pour des raisons qui leur sont propres, et qui tiennent d’une volonté de ne pas dégrader la rapidité et l’ampleur de leur retour sur investissement, ceux-ci ont préféré renoncer…

Monsieur le Président, mes chers collègues, la méthanisation en Champagne-Ardenne est une filière d’avenir, créatrice d’emplois locaux, non délocalisables et de qualité, qui répond à nos ambitions en matière de lutte contre les bouleversements climatiques.

Je vous remercie