Elus régionaux EELV Champagne-Ardenne » Christophe Dumont http://elus-champagneardenne.eelv.fr Le site des élu/es régionaux/ales EELV Champagne-Ardenne Mon, 27 Jul 2015 08:20:12 +0000 fr-FR hourly 1 http://wordpress.org/?v=4.3.2 TAFTA : L’oligarchie ne doit pas avancer dans le dos des citoyens http://elus-champagneardenne.eelv.fr/tafta-loligarchie-ne-doit-pas-avancer-dans-le-dos-des-citoyens/ http://elus-champagneardenne.eelv.fr/tafta-loligarchie-ne-doit-pas-avancer-dans-le-dos-des-citoyens/#comments Thu, 10 Jul 2014 08:44:10 +0000 http://elus-champagneardenne.eelv.fr/?p=4377 Intervention de Christophe Dumont, Conseiller régional Champagne-Ardenne --- Session plénière du conseil régional du 23 juin 2014 ...]]>

Intervention de Christophe Dumont,
Conseiller régional Champagne-Ardenne

Session plénière du conseil régional du 23 juin 2014

Le 14 juin 2013, la Commission européenne a obtenu mandat de la part de tous les États membres pour négocier avec les États-Unis le traité de libre échange transatlantique appelé TTIP ou TAFTA.

Cet accord n’est pas un accord commercial comme les autres, il vise à instaurer un vaste marché de libre-échange entre l’Union européenne et les États-Unis, allant au-delà des accords de l’OMC. Ce projet de Grand marché transatlantique vise   la suppression des « barrières non tarifaires » (normes et règles sociales et environnementales) qui amplifierait la concurrence débridée et empêcherait la relocalisation des activités, que nous prônons fermement ici, au sein de l’assemblée régionale de Champagne-Ardenne.

TAFTA conduirait ainsi à un nivellement par le bas des règles sociales, économiques, sanitaires, culturelles et environnementales, aussi bien en Europe qu’aux États-Unis. L’adoption de ce traité permettrait l’arrivée en France et en Champagne-Ardenne de lait et de viande produite à l’aide d’hormones ou encore de semences OGM, déjà commercialisés aux Etats-Unis

Le principe de la reconnaissance mutuelle contenu dans ce texte, selon lequel un produit autorisé sur le marché américain doit automatiquement être autorisé en Europe, pourrait donc en réalité avoir un impact désastreux sur l’ensemble de la chaîne alimentaire en Europe et en Champagne-Ardenne Il pousserait à une ‘américanisation’ du modèle agricole vertueux, que nous essayons de mettre en place au niveau régional. 

L’imposition d’un mode de vie uniformisé irait à l’encontre de notre action régionale Les politiques publiques régionales que nous connaissons ici en Champagne-Ardenne pourraient être mises à mal  : en matière d’aide à la conversion à l’agriculture biologique, de développement des énergies éoliennes et autres énergies renouvelables, de lutte contre les produits phytosanitaires.

Cet accord serait en effet un moyen pour les multinationales d’éliminer toutes les décisions publiques qui constituent des entraves à l’expansion de leurs parts de marché, consacrant la domination des multinationales et la domination du modèle ultralibéral états-unien. 

De plus, le texte s’attaquant aux labels garantissant l’origine des produits traditionnels issus d’un terroir ou d’un savoir-faire particulierl’activité économique agricole de notre région pourrait en pâtir grandement. Ce projet prévoit par ailleurs introduire un mécanisme d’arbitrage privé, qui se substituerait aux juridictions existantes. Les investisseurs privés pourraient ainsi contourner les lois et les décisions qui les gêneraient, permettant par exemple aux sociétés pétrolières d’imposer en France, et en Champagne-Ardenne, l’exploitation des gaz de schistes et autres hydrocarbures dits non-conventionnels. Ce traité entérinerait donc de fait un «droit des multinationales» supérieur aux droits des états. Les investisseurs privés pourraient ainsi contourner les lois et décisions qu’ils jugeraient, je cite: « déraisonnables, arbitraires ou discriminatoires»; leur permettant par exemple, de cultiver des OGM en plein champ, d’importer du bœuf aux hormones, du poulet  au chlore, ou bien de remettre en cause le bio dans les cantines.  

Un tel traité limiterait les capacités déjà faibles des États mais aussi des Régions à maintenir des services publics (éducation, santé, etc.), à protéger les droits sociaux, à garantir la protection sociale, à maintenir des activités associatives, sociales, culturelles et multiculturelles préservées du marché, à contrôler l’activité des multinationales dans le secteur extractif ou encore à investir dans des secteurs d’intérêt général comme la transition énergétique. 

Au-delà des échanges de marchandises, le Grand marché transatlantique achèverait l’ouverture à la concurrence des échanges immatériels Le projet d’accord prévoit d’introduire de nouvelles mesures relatives aux brevets, droits d’auteur, protection des données, indications géographiques et autres formes de la dite 

« Propriété intellectuelle », faisant revenir par la petite porte le défunt ACTA (Accord commercial anti-contrefaçon), refusé en juillet 2012 par les eurodéputés, suite à une large mobilisation des citoyens européens.

Discrètement, de puissants lobbies européens et transatlantiques sont déjà à la manœuvre pour élaborer avec la Commission européenne, seule autorité en charge des négociations au nom de tous les États membres, les termes d’un éventuel accord d’ici 2015. À l’inverse, les citoyens, les mouvements sociaux, les parlementaires européens, n’ont pas accès aux informations sur les négociations en cours.

Pourtant les citoyens  s’organisent ; de nombreux collectifs se créent en France et en Champagne-Ardenne; des collectivités ont délibéré pour se déclarer «hors TAFTA», c’est le cas des régions Ile de France, PACA, Midi-Pyrénées, Nord-Pas de Calais, Limousin.. Ce traité marquerait la fin de notre modèle européen, la remise en cause de notre souveraineté, sans que les citoyens européens aient eu la possibilité d’un examen et d’un débat démocratique.  C’est pourquoi,  la région Champagne-Ardenne doit se prononcer sur ce traité qui entraînerait avant tout la dérégulation, la marchandisation du monde et l’amplification de la concurrence.

Aussi il vous est proposé que la Région Champagne-Ardenne :
– demande un moratoire sur les négociations sur le Partenariat Transatlantique de commerce et d’investissement et la diffusion publique immédiate des éléments de la négociation.
– demande l’ouverture d’un débat national sur ce partenariat impliquant la pleine participation des collectivités locales et des populations.
– refuse toute tentative d’affaiblir le cadre réglementaire national ou européen, en matière de santé, d’environnement, de protection des travailleurs et des consommateurs.
– organise un débat dans la région d’ici à la session d’octobre qui associe les champardennai car l’oligarchie ne doit pas avancer dans le dos des citoyens

Christophe Dumont

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Notre politique agricole http://elus-champagneardenne.eelv.fr/notre-politique-agricole/ http://elus-champagneardenne.eelv.fr/notre-politique-agricole/#comments Fri, 27 Dec 2013 14:43:59 +0000 http://elus-champagneardenne.eelv.fr/?p=4059 Intervention de Christophe Dumont, conseiller régional, dans le cadre du débat budgétaire du 16 décembre ...]]>

Intervention de Christophe Dumont, conseiller régional,
dans le cadre du débat budgétaire du 16 décembre

Alors, qu’une loi d’avenir agricole vient en discussion au parlement en janvier, que la réforme de la PAC est en passe d’entrer en vigueur, et que la gestion de son deuxième pilier sera bientôt confié à la région, je vous propose de nous appesantir un moment sur notre politique agricole.

Je céderai à la facilité en commençant par une citation : « les solutions existent pour moderniser notre agriculture, la rendre plus respectueuse de l’environnement et plus performante économiquement, c’est un non-sens d’opposer ces deux objectifs ; de même que c’est une erreur grave d’opposer les professionnels de l’agriculture et les défenseurs de l’environnement ». Ces  mots ont été prononcés  par le premier ministre il y a quelques jours en Bretagne et peuvent nous servir de feuille de route. Nous devons concilier agriculture et environnement dans nos politiques contrairement à une politique agricole commune  schizophrène en ce qu’elle corrige, qu’elle répare trop souvent grâce au deuxième pilier les désordres causés par les aides directes de son premier pilier. Il est vrai que depuis Keynes, on sait que creuser des trous puis les reboucher génère du PIB, mais Keynes faisait ainsi une démonstration par l’absurde que nous n’avons pas les moyens de pratiquer en vraie grandeur.

Concilier agriculture et environnement, nous y réussissons dans le domaine de l’installation où la région a doublé son effort depuis quelques années. Notre convention de portage de foncier avec la SAFER nous a permis de financer douze projets qui permettront une cinquantaine d’installations en 2013 dans le cadre des politiques régionales. Le plan de développement rural en cours d’élaboration prévoit un objectif de 250 installations aidées par an dans la région, ce qui équivaut à une augmentation de 25%.

J’ai lu attentivement le rapport du CESER qui souhaite que les actions de la région dans le domaine de l’installation ne se restreignent pas à certains types de projet. Mais soit le CESER fait là un contresens, soit il fait preuve d’hypocrisie, car la région ne peut financer tout et son contraire et il est logique que la région privilégie les projets en matière d’élevage, de circuits courts, d’agriculture biologique qui offrent des avantages économiques sociaux et environnementaux par rapport à une agriculture industrielle. Pour simplifier, les agriculteurs étranglés ont le choix, aujourd’hui, entre s’agrandir pour payer leurs traites, et cela se fait au détriment de l’installation ou dégager plus de valeur ajoutée sur une même surface en pratiquant une agriculture de qualité ; vous l’avez compris, c’est vers ce deuxième modèle que va notre préférence qui a pour autre vertu de créer de l’emploi. En ignorant cela le CESER oublie qu’il y a deux E à CESER, que notre agriculture doit marcher sur ses deux pieds ; et je suis étonné que notre collègue Jean Notat reprenne le souhait du CESER par un amendement au budget car on ne peut à la fois promouvoir un système industriel qui génère l’extension des exploitations et souhaiter des installations nombreuses. Cela m’étonne d’autant plus que je mesure une prise de conscience de tous les acteurs en particulier au sein des comités techniques SAFER départementaux, nous avons par exemple décidé à l’unanimité en novembre dans les Ardennes d’installer sur les terres d’un cédant, un jeune picard qui souhaitait s’installer en maraîchage alors que tous les voisins souhaitaient s’agrandir !

Vous voyez, mes chers collègues, que la question de l’installation en agriculture n’est pas qu’une question d’agriculture, mais aussi une question d’aménagement du territoire régional tant il est essentiel de compter de nombreux paysans dans nos campagnes, et puisque plusieurs de mes collègues ont abordé hier la question de l’économie régionale par le petit bout de leur lorgnette de présidents de communauté de communes bâtisseurs, permettez-moi de l’aborder aujourd’hui de la fenêtre du débat agricole : chaque  commune souhaite aujourd’hui sa zone d’activité,  à la fin il n’y a pas forcément plus d’activité car cette compétition entre les collectivités est souvent un jeu à somme nulle ou on déshabille Paul pour habiller Pierre. Par contre ce que l’on sait c’est que cette artificialisation des terres fait disparaître par exemple l’équivalent de deux fermes chaque année dans les Ardennes, et que les terres perdues à jamais pour l’agriculture sont souvent les plus fertiles.

Nous avions ce débat récemment en commission SAFER avec un conseiller général dont je tairai le nom, je dirai seulement qu’il est très proche de notre collègue Deckens, il était question d’urbaniser 200 hectares de terres agricoles à Rethel, privant en particulier notre lycée agricole de ses parcelles bio. Il existait à l’époque un seul projet sur cette zone d’activité à bâtir, projet très gourmand en surface, mais très pauvre en emploi, emploi de surcroît facilement délocalisable. Et le conseiller général en question me disait que c’était l’avenir et concluait en m’interpellant d’une manière grandiloquente :  « Vous oubliez que la région est tête de file en matière économique ». Je lui ai rétorqué qu’il oubliait lui que le plus beau fleuron de l’économie régionale était l’agriculture, que nous sommes la première région de France pour la valeur ajoutée dégagée par notre agriculture, et je vous étonnerai peut-être en vous disant aujourd’hui que s’il existe un domaine d’avenir pour l’emploi en Champagne-Ardenne, pour peu qu’on choisisse le bon modèle agricole, c’est à l’évidence le domaine agricole, je le redis donc aujourd’hui à nos collègues, quand on parle d’économie, et que l’on est élu régional, il faut tout regarder.

Il n’est pas anodin à ce titre que l’agriculture figure dans la priorité A1 de la nomenclature régionale au chapitre « mobiliser pour l’emploi », et c’est aussi pourquoi on comprend mieux avec le recul pourquoi les écologistes ont eu raison d’obtenir l’intégration de l’agriculture biologique dans cette priorité, et de ne pas la reléguer à la seule préservation de l’environnement à laquelle on la cantonne trop souvent.

Je le disais au début de mon intervention, notre agriculture doit marcher sur ses deux pieds économique environnemental, et à ce titre l’agriculture biologique n’est pas une niche ou évolueraient quelques marginaux définitivement fâchés avec la compétitivité, elle est une autre manière de nourrir le monde, d’une manière plus autonome, plus respectueuse de l’environnement, mais aussi plus efficace économiquement, car là aussi il faut tout compter, mais aussi et peut-être surtout une manière plus dense en emploi, donc plus acceptable socialement. C’est à ce titre, parce qu’il faut récompenser les bienfaits collatéraux de cette forme d’agriculture,  que la région doit traiter l’agriculture bio de manière équitable et donc inégalitaire, dire cela c’est aussi répondre à notre collègue Jean Notat qui souhaite que ce soit pour tout le monde pareil. A ce titre les écologistes veilleront à ce que les objectifs du plan de développement rural en préparation en matière d’agriculture bio soient à la hauteur du plan ambition bio 2017 du ministre le foll, celle d’un doublement des surfaces en 2017, et que les moyens soient mis en regard pour y parvenir.

J’ai prononcé le mot d’autonomie et c’est sur cette notion autour de laquelle selon nous toute la politique agricole régionale doit être bâtie que je voudrais terminer, cette notion doit s’analyser  tant au niveau de l’exploitation qu’au niveau de la région.
Au niveau de l’exploitation, autonomie veut dire production de protéines végétales, travail sur les rotations et diminution des intrants, à ce titre le financement nouveau inscrit au budget régional des bâtiments de stockage des fourrages va dans le sens de l’autonomie, et le financement à la commission permanente de novembre des semences de luzerne apparaît comme un début, timide, du plan protéine végétales que nous appelons de nos vœux. Nous regrettons que le financement d’un diagnostic d’autonomie des exploitations que le groupe écologiste avait fait inscrire aux orientations budgétaires n’apparaisse pas au budget, mais nous avons obtenu des assurances pour qu’il soit repris au plan de développement rural en cours d’élaboration.
Mais l’autonomie se mesure aussi au niveau d’une région, et nous nous félicitons qu’un nouvel appel à projet circuits courts soit prévu en 2014. Il n’est pas acceptable qu’une grande partie de nos bovins soient abattus ailleurs, on a même vu certaines de nos bêtes être abattues en Allemagne pour être découpées en Irlande avant de revenir dans les supermarchés de la région.

Il est capital que nous relocalisions notre agriculture, et que nous conservions en région les outils de transformation, comme nous l’avons fait cet été monsieur le Président avec l’abattoir de Rethel ; ainsi les circuits courts permettent les emplois dans nos abattoirs qui permettent les circuits courts , et s’instaure un cercle vertueux de création d’emplois non délocalisables. On le voit mes chers collègues, en indiquant que notre agriculture doit concilier économie et écologie, en indiquant clairement  quelle agriculture nous souhaitons, nous indiquons aussi quelle alimentation nous voulons, et dans quelle société nous souhaitons vivre.

Christophe Dumont,
Conseiller régional Champagne-Ardenne

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Ensemble, politiques et paysans, sauvons l’abattoir de Rethel ! http://elus-champagneardenne.eelv.fr/ensemble-politiques-et-paysans-sauvons-labattoir-de-rethel/ http://elus-champagneardenne.eelv.fr/ensemble-politiques-et-paysans-sauvons-labattoir-de-rethel/#comments Tue, 18 Jun 2013 14:39:45 +0000 http://elus-champagneardenne.eelv.fr/?p=3789   PAR CHRISTOPHE DUMONT CONSEILLER RÉGIONAL CHAMPAGNE-ARDENNE   Le gérant de l’abattoir de Rethel a brutalement décidé de mettre la clef sous la porte et les tours de table qui ont eu lieu jusque là n’ont pas permis de dégager de solution de reprise. ...]]>

 

PAR CHRISTOPHE DUMONT
CONSEILLER RÉGIONAL CHAMPAGNE-ARDENNE

 

Le gérant de l’abattoir de Rethel a brutalement décidé de mettre la clef sous la porte et les tours de table qui ont eu lieu jusque là n’ont pas permis de dégager de solution de reprise.

Dans un communiqué du 18 février, en plein scandale Spanghero, j’écrivais : Les contrôles et les normes de traçabilité n’y feront rien, les scandales sanitaires liés à l’industrie de la malbouffe vont se multiplier si nous ne décidons pas que notre nourriture n’est pas une marchandise comme les autres ; il nous faut donc relocaliser la production de notre alimentation et diminuer les intermédiaires dans la chaîne de distribution, en favorisant ce que nous appelons les circuits courts alimentaires, en rendant le pouvoir aux agriculteurs, aux transformateurs locaux, aux marchés régionaux. Dans cette entreprise de relocalisation, et parce qu’on a vu que la filière de la viande était la plus menacée, il est capital de défendre nos abattoirs de proximité. La région Champagne-Ardenne, après avoir demandé un rapport au CESER, a décidé en 2013 de concentrer ses aides à l’agro-alimentaire pour la modernisation de ses 4 abattoirs de proximité. Défendre nos fermes et les petites unités de transformation est essentiel pour garantir notre souveraineté alimentaire définie par Via Campesina comme « le droit des peuples à une alimentation saine ».

J’aurais dû ajouter « et pour garantir un juste revenu à nos paysans ».

Aujourd’hui nos éleveurs diversifient leur production en pratiquant la vente directe et en fournissant la restauration collective. L’atelier des éleveurs à Vivier-au-Court, atelier de découpe géré par les éleveurs eux-mêmes, connait un tel succès que l’attente pour y faire découper une bête est de plusieurs mois. Il y a donc un avenir pour des abattoirs auxquels seraient adossés des ateliers de découpe.

A contrario, la disparition de nos abattoirs sonnerait le glas de notre élevage local. Aujourd’hui, seuls 28% des bovins produits en Champagne-Ardenne y sont abattus, pour les porcins la proportion est d’un quart. Il est absurde et dangereux de voir une bête produite dans la région être abattue en Allemagne et découpée en Irlande avant de revenir dans nos assiettes champardennaises comme on l’a vu encore la semaine dernière. On l’a vu dans l’affaire de la viande de cheval, ces circuits sont la porte ouverte à tous les trafics. Et pourquoi les éleveurs eux-mêmes ne reprendraient-ils pas l’abattoir de Rethel ?

J’étais aux côtés de José Bové, vice-président de la commission agricole du parlement européen, début mars en Ariège, pour visiter l’abattoir de Saint-Girons où une alliance entre les élus, les paysans et les citoyens a permis une telle solution. Il est temps que nous prenions en main tous ensemble notre alimentation ; il en va de l’avenir de notre agriculture et de notre santé.

 

Christophe Dumont
Conseiller régional Champagne-Ardenne

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Le bio et la FRAB ! http://elus-champagneardenne.eelv.fr/le-bio-et-la-frab/ http://elus-champagneardenne.eelv.fr/le-bio-et-la-frab/#comments Fri, 22 Mar 2013 13:48:03 +0000 http://elus-champagneardenne.eelv.fr/?p=3473 Ce lundi 18 mars, s’est tenue l’assemblée générale de la FRAB (Fédération régionale des agrobiologistes) qui a réuni 80 personnes. Une bonne occasion de réaffirmer les priorités de cette organisation et l’importance du lien entre FRAB et GAB (Groupement des agriculteurs biologiques). ...]]>

Ce lundi 18 mars, s’est tenue l’assemblée générale de la FRAB (Fédération régionale des agrobiologistes) qui a réuni 80 personnes. Une bonne occasion de réaffirmer les priorités de cette organisation et l’importance du lien entre FRAB et GAB (Groupement des agriculteurs biologiques).

 

Le président Tony Chocardelle, dans son rapport moral, a insisté sur le besoin d’accentuer la présence sur le terrain, de passer à une dynamique plus offensive, et de conforter l’accompagnement d’une agriculture biologique en développement.

Le nombre d’installation en bio se développe plus vite que le nombre d’adhésions à la FRAB ou au GAB. Mais il ne faudrait pas que la réalité des chiffres (encore modeste dans notre région d’ailleurs) donne à penser que le combat de l’installation d’une agriculture alternative dans le paysage agricole et institutionnel est gagné. Au contraire, son accompagnement est nécessaire et fondamental. Pour que se développe une agriculture biologique inscrite dans son territoire, et pour qu’elle soit un levier de développement local d’une autre économie. L’agriculture bio « industrialisée » qui consolide les circuits économiques habituels et la fuite de la valeur ajoutée du territoire ne doit pas prendre le pas.

Cette préoccupation, a été soulevée également par Christophe Dumont, conseiller régional, en charge des questions agricoles, représentant le vice-président à l’Agriculture, Roland Daverdon. Il a pu répondre aux questions de comment la région maintient son soutien à ces organisations dans un contexte budgétaire tendu, comment cela s’inscrit dans une politique cohérente de soutien de l’installation et de tentative de réorientation du foncier au profit d’une agriculture alternative…

C’est aussi ce qu’a plaidé Patricia Andriot, vice-présidente du conseil régional, soulignant le lien entre les porteurs de projets sur les territoires et l’Économie Sociale et Solidaire. Elle a notamment attiré l’attention sur le besoin de transversalité, et la nécessité, pour la FRAB et les GAB, de s’intéresser aux dossiers territoriaux clefs (parcs national et régionaux, problématiques de l’eau…).

Enjeux bien compris par les 4 représentants des GAB départementaux qui ont tous expliqué leur stratégie 2013 « être présents et aller voir les conventionnels ». À souligner, l’intervention du président de la chambre  d’agriculture régionale qui a clairement exprimé une reconnaissance du rôle de la FRAB en parlant de «longueur d’avance » et indiquant le besoin de passerelles entre la pluralité des modèles agricoles… à voir de quels effets sera suivi ce discours.

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Politique agricole commune, l’Europe rate le coche http://elus-champagneardenne.eelv.fr/politique-agricole-commune-leurope-rate-le-coche/ http://elus-champagneardenne.eelv.fr/politique-agricole-commune-leurope-rate-le-coche/#comments Fri, 15 Mar 2013 09:32:42 +0000 http://elus-champagneardenne.eelv.fr/?p=3430   PAR CHRISTOPHE DUMONT RÉFORME DE LA PAC : LE PARLEMENT EUROPÉEN RATE LE COCHE... Consulté pour la première fois dans le cadre de la codécision, le parlement européen a voté hier 13 mars la réforme de la PAC. Il a manqué deux voix pour qu’un plafonnement significatif soit adopté au montant des aides directes à l’agriculture. Ainsi 80 % des aides continueront à aller à 20% des agriculteurs, et la course à l’agrandissement va  se poursuivre, empêchant l’installation des nouvelles générations. ...]]>

 

PAR CHRISTOPHE DUMONT

RÉFORME DE LA PAC :
LE PARLEMENT EUROPÉEN RATE LE COCHE…

Consulté pour la première fois dans le cadre de la codécision, le parlement européen a voté hier 13 mars la réforme de la PAC. Il a manqué deux voix pour qu’un plafonnement significatif soit adopté au montant des aides directes à l’agriculture. Ainsi 80 % des aides continueront à aller à 20% des agriculteurs, et la course à l’agrandissement va  se poursuivre, empêchant l’installation des nouvelles générations.

Pourtant le renouvellement des générations était le défi à relever car nous ne pouvons accepter qu’un agriculteur sur trois seulement soit remplacé quand il part à la retraite, alors que moins de 7% des agriculteurs européens ont moins de 35 ans et 32 % plus de 65 ans.

Dans notre région, depuis 30 ans, 2 fermes sur 3 ont disparu en Haute Marne, une sur deux dans les Ardennes et le secteur de l’élevage est  plus sinistré que la sidérurgie.

La mesure sur le plafonnement des aides que nous défendons est emblématique car elle illustre quel modèle d’agriculture nous voulons pour nos régions. Une agriculture qui fournisse la nourriture saine que les citoyens nous réclament, qui garantisse de la valeur ajoutée à nos paysans et qui procure du travail dans nos campagnes. En fait, dire quelle agriculture nous voulons, c’est dire quelle alimentation nous voulons et dans quelle société nous voulons vivre.

Un plafonnement à 100.000 euros des aides par exploitation aurait permis de dégager 7 milliards d’euros au niveau européen pour l’aide aux petites fermes, l’aide à l’élevage, l’aide à l’installation, le développement rural. Au contraire le plafonnement à 300.000 euros, tel qu’il a été voté, pourrait ne concerner, selon les modes de calcul, …que 3 exploitations en France. Or, si les aides sont peu plafonnées, la course à l’agrandissement continuera, tous nos efforts pour installer de nouvelles générations seront vains, et le déclin de nos campagnes se poursuivra.

Ce vote est mal venu au moment ou le ministre de l’agriculture français évoque un modèle d’agro-écologie pour produire autrement, et ou la région double ses crédits à l’installation pour favoriser l’emploi en agriculture.

La voix est libre le 2 mars 2013 spéciale salon… par Europe-Ecologie-Champagne

Christophe Dumont
Conseiller Régional de Champagne-Ardenne

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Penser Europe pour agir local http://elus-champagneardenne.eelv.fr/penser-europe-pour-agir-local/ http://elus-champagneardenne.eelv.fr/penser-europe-pour-agir-local/#comments Tue, 26 Feb 2013 15:05:45 +0000 http://elus-champagneardenne.eelv.fr/?p=3334 RETOUR DE PATRICIA ANDRIOT & CHRISTOPHE DUMONT   La coopération européenne au service de la valorisation ...]]>

RETOUR DE PATRICIA ANDRIOT & CHRISTOPHE DUMONT

 

La coopération européenne
au service de la valorisation
et de l’autonomie des territoires ?

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Une délégation de 19 personnes, composée des 5 territoires bénéficiant de fonds européens Leader* en Champagne-Ardenne, de porteurs de projets, de représentants de la région et de l’ARDEAR**, étaient en Suède (Arboga) la semaine du 18 février.

La rencontre de ces territoires, partenaires dans le cadre d’un accord de coopération avec la région Champagne-Ardenne, fait suite à la venue d’une délégation suédoise dans notre région en septembre dernier. L’objet de cette visite d’étude a été d’envisager des possibilités de coopération autour de la valorisation des produits et des savoir-faire locaux.

Très rapidement, la présentation des territoires Leader et des projets a mis en évidence un intérêt commun autour du maintien d’une qualité de vie en local. Cette dynamique s’esquisse en réponse aux problématiques d’industrialisation de l’agriculture, et de fuite des emplois et des jeunes vers des zones urbaines de proximité.

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Trois thématiques de travail ont été dégagées :

–       La valorisation des produits agricoles locaux et des circuits courts,

–       Le développement de l’accueil pour un tourisme alternatif, misant sur les ressources locales naturelles,

–       La valorisation des territoires au travers de leur potentiel d’énergies renouvelables.

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Dans un contexte politique de cohésion sociale, qui se doit de porter une mutation structurelle de notre économie, l’enjeu d’une telle coopération porte à la fois sur l’ouverture et l’innovation, mais aussi sur l’échange et l’entrain mutuel des territoires champardennais, chacun avec son identité propre.

Il s’agit maintenant de penser et mener des actions concrètes autour d’un projet global cohérent, vecteur d’innovation et de développement local pour les territoires. Pour cela, deux fils conducteurs, faisant écho aux politiques régionales, nous semblent intéressants à creuser :

– la promotion des produits et des patrimoines locaux, comme vecteur de développement économique durable.
Avec une gouvernance originale des projets et un lien de confiance renouvelé avec le consommateur.

– des plateformes coopératives, avec la co-création d’un label « Village de traditions », l’utilisation d’outils de l’économie sociale et solidaire…

En résumé, une belle promesse de coopération, un dossier à suivre.

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*Leader : Liaison Entre les Actions de Développement de l’Économie Rurale
**ARDEAR : association régionale de développement rural

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[ INFO COMPENSATION CARBONE / Patricia Andriot et Christophe Dumont ont reversé un total de 42€ à l’Agence Locale de l’Énergie et ENERCOOP. Ce montant correspond à la compensation carbone de leur déplacement en Suède ]

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Du lard ou du cochon ? http://elus-champagneardenne.eelv.fr/du-lard-ou-du-cochon/ http://elus-champagneardenne.eelv.fr/du-lard-ou-du-cochon/#comments Mon, 18 Feb 2013 14:27:53 +0000 http://elus-champagneardenne.eelv.fr/?p=3159 AFFAIRE FINDUS : PRIVILÉGIONS LES CIRCUITS COURTS ET SAUVONS NOS ABATTOIRS DE PROXIMITÉ On a trouvé du cheval dans des lasagnes « au bœuf » surgelées… ...]]>

AFFAIRE FINDUS :
PRIVILÉGIONS LES CIRCUITS COURTS
ET SAUVONS NOS ABATTOIRS DE PROXIMITÉ

On a trouvé du cheval dans des lasagnes « au bœuf » surgelées…

 

De la viande découpée en Roumanie et stockée aux Pays-Bas vendue par un trader hollandais à un trader chypriote qui l’a revendue à la société Spanghero, fournisseur de Comigel, une entreprise de Metz qui fabrique des lasagnes au Luxembourg, pour les vendre à Findus, entreprise suédoise appartenant au fonds anglais Lion Capital…

Une lecture superficielle des récents évènements pourrait conduire à conclure à une fraude isolée, réalisée par un sous-traitant véreux. Fraude qui pourrait être circonscrite par une plus grande traçabilité et des contrôles renforcés. Mais, un examen plus attentif nous montre que les normes alimentaires favorisent la grande distribution et la mondialisation des échanges, pénalisant ainsi les petits producteurs.

En regardant de plus près, on observe que c’est le système alimentaire industriel lui-même, pour fournir de la nourriture bon marché, qui constitue le problème.

Ce système alimentaire industrialisé maximise les profits en vendant des volumes considérables d’aliments bon marché. Une pression s’exerce à chaque étape de la chaîne de production pour réduire les coûts. Et notamment en grignotant sur les dépenses dédiées à la sécurité des pratiques alimentaires.

En outre, du fait de l’échelle même de la production alimentaire moderne, une défaillance isolée peut devenir très grave, et exposer des millions de personnes à un danger entrainé par les dérapages d’une seule installation. En l’espèce, l’affaire des lasagnes à la viande de cheval de Comigel concerne treize pays, vingt-huit entreprises et 4,5 millions de produits diffusés.

Sous le titre « Chronique d’un scandale annoncé », le journal le monde du 16 février s’interroge : « Comment un distributeur britannique peut-il commander, à un prix plancher, à une usine basée au Luxembourg, un plat fait avec du bœuf irlandais, sans s’interroger sur les méthodes employées ? »

« Comment des consommateurs qui achètent des steaks hachés 33 centimes d’euros peuvent-ils croire qu’ils ne sont constitués que du bœuf ? »

Le journal pointe les pratiques peu regardantes de l’industrie agro-alimentaire et prophétise qu’il faut s’attendre à d’autres révélations.

Aux Etats-Unis, des déchets d’abattoirs sont transformés en une pâte. Ensuite mélangés à de l’ammoniac, le produit est revendu aux firmes agro-alimentaires comme agent de remplissage bon marché. Ce mélange est ensuite mélangé au bœuf haché… ce produit pouvait être trouvé, en 2010, dans 70% des hamburgers consommés aux Etats-Unis (voir le rapport de l’ONG Grain :  mai 2011 http://www.grain.org/article/entries/4239-a-qui-profite-la-securite-sanitaire-des-aliments-les-profits-des-entreprises-contre-la-sante-des-populations).

Il semble qu’une pratique similaire existe en Europe avec le « minerai » de viande, déchets de viande intégrés aux préparations de viande congelées vendus en grande surface.

Les contrôles et les normes de traçabilité n’y feront rien. Les scandales sanitaires, liés à l’industrie de la malbouffe, vont se multiplier si nous ne décidons pas que notre nourriture n’est pas une marchandise comme les autres. Il nous faut donc relocaliser notre production et diminuer les intermédiaires dans la chaîne de distribution. Favoriser les circuits courts alimentaires, en rendant le pouvoir aux agriculteurs, aux transformateurs locaux, et aux marchés régionaux le permettrait.

Dans cette entreprise de relocalisation, et parce que la filière de la viande est la plus menacée, défendre nos abattoirs de proximité est capital.

La région Champagne-Ardenne, après avoir demandé un rapport au CESER (Conseil économique, social et environnemental régional), a décidé en 2013 de concentrer ses aides à l’agro-alimentaire sur la modernisation de ses 4 abattoirs.

Défendre nos fermes et les petites unités de transformation est essentiel pour garantir notre souveraineté alimentaire définie par Via Campesina comme « le droit des peuples à une alimentation saine ».

Faute de quoi avant chacun de nos repas, comme le faisait remarquer Pierre Rabhi, il nous faudra bientôt, plutôt que « bon appétit », nous souhaiter « bonne chance ».

Christophe Dumont

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Égalité et équité / Christophe Dumont http://elus-champagneardenne.eelv.fr/budget-2013-christophe-dumont-egalite-et-equite/ http://elus-champagneardenne.eelv.fr/budget-2013-christophe-dumont-egalite-et-equite/#comments Thu, 31 Jan 2013 15:48:40 +0000 http://elus-champagneardenne.eelv.fr/?p=2881 Quand la droite confond égalité et équité
Intervention de Christophe Dumont, dans le cadre du vote du budget 2013, de la Région Champagne-Ardenne

Une question de vocabulaire, Monsieur le Président, si  vous le permettez, mais qui est certainement plus qu’une question de vocabulaire, mes collègues Jean Notat et Marc Sebeyran ont tous les deux successivement fait d’égalité et d’équité des synonymes en demandant l’égalité de traitement entre les différents types d’agriculture pour l’un, puis un traitement égalitaire et équitable dans notre politique envers nos PNR pour l’autre.

Or, équité n’est pas égalité : une collectivité peut à bon droit accorder des bonifications à l’agriculture biologique au motif que celle-ci, outre qu’elle produit des denrées agricoles, produit de l’eau potable, c’est ce qu’on appelle les externalités positives. De la même manière, il est logique qu’une région qui est en charge de l’aménagement de son territoire traite mieux un territoire qu’un autre au motif que le premier a un potentiel fiscal faible et fournit un effort fiscal plus important.

Si l’on pousse plus loin le raisonnement, il est absurde que nos collègues demandent plus d’argent pour les PNR et un traitement égalitaire de tous les territoires, car la politique des PNR consiste justement à traiter d’une manière discriminatoire 10% du territoire français.

Il est donc normal qu’une collectivité mène une politique discriminatoire, équitable donc inégalitaire, c’est même exactement pour cela que nous sommes là.

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Assez de grands projets inutiles / Christophe Dumont http://elus-champagneardenne.eelv.fr/budget-2013-christophe-dumont-ass-aeroport-paris-vatry/ http://elus-champagneardenne.eelv.fr/budget-2013-christophe-dumont-ass-aeroport-paris-vatry/#comments Thu, 31 Jan 2013 14:59:42 +0000 http://elus-champagneardenne.eelv.fr/?p=2863

 

Assez de grands projets inutiles, favorisons les petits projets,
et menons de grandes politiques de transition‏

 

Intervention de Christophe Dumont, dans le cadre du vote du budget 2013 de la Région Champagne-Ardenne.

 

« Le groupe écologiste a voté en commission, monsieur le président, le budget du développement durable, du tourisme, de l’aménagement du territoire mais a demandé un vote séparé sur la subvention à APVP. Elle a voté contre cette subvention car la région n’a pas vocation, selon nous, à subventionner à hauteur de 40 euros chaque voyage touristique à bas coût, même si nous reconnaissons qu’un effort a été fait car cette subvention était auparavant de 80 euros par billet et que, sous la pression du groupe écologiste, elle a été ramenée de 1700000 à 1300000€.

Nous avons, Monsieur le président, été très consensuels depuis le début de cette session, et je me demandais, depuis le début de nos travaux quelle était notre originalité, la « petite musique » du groupe écologiste ; et puis j’ai entendu ce matin nombre de mes collègues défendre des projets qui se situaient dans un rayon de 10 kilomètres autour de leur maison en indiquant que ces projets étaient de grands projets, le chaînon manquant d’une liaison européenne qui allait régler tous nos problèmes pour les cinquante prochaines années, je me suis alors dit qu’il suffisait ensuite de gonfler les bénéfices attendus de ce projet et d’en sous-estimer le coût pour obtenir ce que nous appelons, nous écologistes, UN GRAND PROJET INUTILE.

Monsieur Dekens a défendu tout à l’heure la liaison ferroviaire Dinant-Givet, je suis d’accord avec presque tout ce qu’il a dit, mais pourquoi prétendre que cette liaison a une vocation internationale ? Mon collègue a cité Marcus Rieder, mais s’il l’avait lu attentivement il saurait que cette liaison pendulaire transfrontalière est nécessaire, mais que c’est un contresens d’en faire une ligne internationale, et que le prétendre le contraire affaiblit notre propos.

L’aéroport de Vatry fait partie, selon Nous, monsieur le Président, des  « grands projets inutiles » avec lesquels on organise  la compétition entre les collectivités au nom de l’attractivité, Aux grands projets inutiles, nous préférons privilégier des milliers de « petits et moyens projets utiles », à échelle humaine, proches des gens, bons pour l’emploi de qualité, bons pour l’environnement, le lien social, le bien vivre et la démocratie, mais pour favoriser ces petits projets, on a absolument besoin, Monsieur le président, de  GRANDES POLITIQUES sociales, écologiques, économiques et même financières, élaborées selon des pratiques démocratiques vivantes, faute de quoi les projets utiles, qui existent déjà partout, seront freinés. Voilà, monsieur le président, mes chers collègues, le message des écologistes.

Il faut de GRANDS PROJETS POLITIQUES UTILES de réduction des inégalités, de récupération du foncier périurbain, de réhabilitation thermique des logements existants, d’aides à l’habitat groupé autogéré, de discrimination positive pour les énergies renouvelables, d’incitations aux circuits courts, de transports collectifs locaux et régionaux propres et pratiques, de fiscalité écologique et sociale, de reprise de contrôle de la finance et du crédit, de développement massif de services non fondés sur la lucrativité, de sécurisation des parcours professionnels dans la transition, etc.

Nous ne résoudrons pas les problèmes des crises actuelles avec les vieilles recettes, les innombrables initiatives locales ouvrent souvent la voie. Elles permettent de croire qu’un autre modèle est possible… puisqu’on peut voir des modèles réduits qui marchent en dépit d’un contexte défavorable. Elles ne suffiront pas à faire basculer les consciences et les pratiques si on ne l’organise pas politiquement ;  le projet d’une transition écologique vers un autre modèle suppose donc qu’on l’organise politiquement, et c’est dans cette démarche que notre groupe souhaite vous accompagner, monsieur le président, en vous proposant de revisiter nos politiques à la lumière de critères sociaux et environnementaux. »

Intervention de Christophe Dumont, inspirée de Jean Gadrey

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200 fermes disparaissent en France chaque semaine http://elus-champagneardenne.eelv.fr/budget-2013-christophe-dumont-politique-agricole/ http://elus-champagneardenne.eelv.fr/budget-2013-christophe-dumont-politique-agricole/#comments Thu, 31 Jan 2013 14:56:30 +0000 http://elus-champagneardenne.eelv.fr/?p=2858

Nous ne pouvons plus accepter que 200 fermes disparaissent en France chaque semaine
Intervention de Christophe Dumont, dans le cadre du vote du budget 2013, de la Région Champagne-Ardenne

 » Monsieur le Président, mes chers collègues,  le budget de l’agriculture est en baisse ; mais un gros travail a été réalisé et tous nos dispositifs ont été revisités à l’aune des priorités régionales : notamment la priorité à l’installation et le soutien à l’élevage, j’ajoute que la 6ème commission a montré la voie en conditionnant les aides de la région depuis plusieurs exercices à des critères sociaux, et, plus récemment, environnementaux.

La priorité numéro un est donc à  l’installation et à l’emploi en agriculture : nous ne pouvons plus accepter que 200 fermes disparaissent chaque semaine en France, notamment au profit d’exploitations de plus en plus grandes, ce phénomène est spécialement dramatique en zone d’élevage. 63 % des exploitations ont ainsi disparu en Haute-Marne depuis 30 ans, et plus de la moitié dans les Ardennes C’est pourquoi les crédits de l’installation passent de 400 à 700000 euros dans notre budget, et c’est une politique cohérente qui est mise en place, une chaîne qui va du repérage des cédants en amont à l’accompagnement du nouvel installé en passant par une politique régionale volontariste en matière de foncier agricole.

En matière de repérage une expérience a été menée dans les crêtes pré ardennaises qui essaimera en 2013 dans chacun de nos départements car sans repérage les terres libérées vont trop souvent à l’agrandissement, pour le foncier la convention de portage passée avec la SAFER qui vise à geler pour 6 mois ou un an aux frais de la région des terres qui changent de main le temps de réaliser plusieurs installations dans ou hors cadre familial, dans le domaine d’élevage, de circuits courts, de l’agriculture biologique.Ce sont ainsi 120 hectares qui ont permis 5 installations  plutôt qu’un agrandissement à Malandry dans le nord est des Ardennes et deux autres opérations de portage verront bientôt le jour dans la Marne et en Haute –Marne. Faire pousser des fermes sur notre territoire, c’est aussi ce que nous faisons en aidant l’association terres de liens dont l’action est complémentaire de notre convention SAFER et dont les premières actions devront voir le jour en 2013.

La politique que la région définit dans la concertation avec tous les acteurs de la profession en matière d’installation recueille l’adhésion de tous, elle préfigure les assises de l’installation qui auront lieu en région dans les prochains mois et dont nous serons les têtes de file. J’ajoute que nos collègues de l’opposition ont voté en faveur des crédits à l’installation et à l’emploi en agriculture jeudi en commission, même si ils n’ont pas poussé   la cohérence jusqu’à voter les économies réalisées ailleurs pour y parvenir.

L’autre priorité régionale c’est l’élevage, Vous avez signé, Monsieur le Président, en septembre, deux contrats de filière avec la profession dans le domaine du lait et de la viande bovine ; il y a  urgence à venir en aide à nos éleveurs et je salue l’avis de notre commission qui demande  qu’on revoie à la DM la possibilité de rétablir l’aide a la mécanisation de groupe pour le matériel d’élevage.

Nous approuvons le recentrage des aides à l’agro-alimentaire vers les abattoirs de la région après l’excellent rapport du Conseil économique et social régional sur la question : il est clair qu’il n’est pas de circuits courts sans abattoirs, mais il n’y aura plus, demain, d’abattoirs de proximité sans développement des circuits courts.

Nous approuvons aussi l’esquisse d’un plan protéines végétales régional limité pour l’instant a la luzerne mais que nous vous proposons d’élargir pour viser l’autonomie en protéine végétale sur les exploitations, car c’est cela aussi les circuits courts, nous vous proposons d’y travailler dans les prochains mois, en entamant une concertation, ou en créant un nouveau volet aux contrats de filière.

L’agriculture bio a pâti des efforts budgétaires demandés au budget agricole, nous espérons également que nous pourrons y remédier en DM, nous remplirions ainsi notre rôle en faveur d’une agriculture de territoire, il faut en effet comparer les 8 millions de budget régional de l’agriculture aux 560 millions d’euros d’aides directes de la PAC versées dans la région ;  les reculs successifs du projet de reforme de la PAC, notamment sur le plafonnement des aides, les concessions faites cette semaine encore par la commission agricole du parlement européen à l’agro-industrie doivent nous conduire encore plus à concentrer nos aides en faveur d’un modèle alternatif créateur d’emploi, générateur de valeur ajoutée, qui maintienne nos paysans dans nos campagnes : le modèle d’agro-écologie prôné ces dernières semaines par le ministre Le Foll nous montre la voie. »

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