Assises de l’Economie Sociale et Solidaire en Champagne-Ardenne: contribution de Raymond Joannesse

Châlons-en-Champagne-20110920-00090

 

Contribution de Raymond Joannesse

Vice-Président en charge du développement durable

 

Les deux mouvements de l’ESS et du développement durable (développement qui « réponde aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs »), s’ils ont deux histoires et cultures différentes et distinctes, convergent dans leurs objectifs et leurs actions.

Les acteurs de l’ESS sont souvent durables par nature : diversité de leurs salariés, la réduction de leur empreinte écologique, la mesure de leur bilan carbone, le recours aux énergies renouvelables, l’ouverture de la gouvernance à toutes les parties prenantes, etc. sont autant d’axes de progrès qui en font des acteurs majeurs d’une économie véritablement respectueuse des impératifs du développement durable.

A notre arrivée au sein du Conseil Régional, j’ai transféré les crédits dévolus aux Equipes de Gestion de l’Environnement à l’ESS. Patricia m’a dit « c’est bien, mais j’en veux encore plus ». De fait, les approches du développement durable et de l’économie sociale et solidaire se rejoignent concrètement sur de très nombreux points :

– dans le souci partagé des plus démunis : le rapport Brundtland, fondateur du développement durable, insiste sur « les besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité » ; l’économie sociale et solidaire est très active dans la lutte contre les exclusions. Pas uniquement avec le secteur de l’Insertion par l’Activité Economique (IAE), mais par son existence même.

– dans la recherche commune d’une performance qui ne soit pas strictement économique : « performance triple » pour le développement durable et « évaluation de l’utilité sociale » pour l’économie sociale et solidaire.

– dans le souci commun d’une gouvernance démocratique et une gestion éthique.   Patricia Andriot et moi-même souhaitons que notre région soit « labellisée » « région solidaire », pour consolider les pratiques démocratiques, pour une politique active de solidarité internationale

– dans des politiques territoriales responsables, assises sur la mobilisation citoyenne.

– dans des filières d’activités liées au développement durable sur lesquelles l’ESS est pionnière ou se développe : commerce équitable, agriculture bio, énergies renouvelables, éco-construction, « transports doux », recyclage, radios indépendantes et logiciels libres, etc.

– dans une commande publique responsable qui intègre de plus en plus de clauses sociales et environnementales et favorise ainsi des entreprises de l’économie sociale et solidaire (notamment dans le champ de l’IAE).  C’est un point sur lequel nous souhaitons réellement, Patricia et moi, par un travail en étroite collaboration, faire avancer plus encore la Région Champagne-Ardenne.

Vous l’aurez compris, pour moi l’ESS a donc une parole légitime et utile à porter, pour affirmer un sens plus fort, plus profond et plus exigeant du développement durable. C’était ce que j’attendais de ces assises, et, à vous voir nombreuses et nombreux ici, je sais que c’est une réussite, et nous en tirerons, collectivement, des leçons pour tisser plus encore les liens entre nos deux délégations.

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