Sous déclaration des incidents à la Hague : les écologistes en colère devant l’irresponsabilité d’AREVA

Vendredi 20 mai 2011

L’Autorité de Sureté Nucléaire (ASN), dans son bilan 2010 des installations nucléaires en Normandie, tance AREVA au sujet de ses sous déclarations d’incidents dans l’usine de la Hague. L’autorité de Sureté Nucléaire s’afflige d’être obligée de « se fâcher » pour obtenir toutes les déclarations d’incidents et se trouve dans l’obligation de relever la gravité de faits sous-estimés par AREVA. Pire, il semble que ce soit le processus entier de déclaration d’incident qui est à revoir.

Mickaël Marie, conseiller régional de Basse-Normandie délégué à l’énergie et président du groupe des élus Europe Ecologie Les Verts au Conseil régional est en colère : « Cet état d’esprit consistant, au mieux à minimiser, au pire à nier les incidents nucléaires dans l’usine de la Hague relève soit de l’inconscience, soit de l’irresponsabilité, soit d’une autosuffisance insupportable ou.des trois ! » Mickaël Marie rappelle simplement : « Les dangers du nucléaire sont connus . Il faut que chacun en soit conscient et agisse en conséquence, y compris quand on se proclame champion du monde du nucléaire. »

« L’usine AREVA de la Hague doit se conformer aux exigences des pouvoirs publics en matière de sureté nucléaire » et rappelle que ce bilan est celui de l’année précédente : « suite à la catastrophe de Fukushima les exigences sont appelées à être autrement plus sévères, comment fera AREVA pour monter en sérieux et en professionnalisme ? On frémit à l’idée de ce qu’il se passerait en cas d’accident grave. Quand on nie ou sous-estime un risque, on ne s’y prépare pas sérieusement. »

Pour Clara Osadtchy, conseillère régionale, membre de la Commission Locale d’Information (CLI) d’Areva La Hague :  » Cela fait un an que l’ASN alerte la CLI sur les manquements d’Areva en matière de déclaration des incidents. Areva agit en juge et partie en estimant ces incidents « mineurs », mais les membres ont souvent clairement le sentiment que l’industriel agit pour des économies de moyens sur la correction de ces incidents, c’est-à-dire des économies sur le renforcement de la sûreté. Suite à Fukushima, c’est d’autant plus inacceptable « .

C’est pourquoi les écologistes demandent à l’ASN de rendre public un rapport d’étape sur les premiers contrôles effectués en 2011 pour mesurer l’évolution de la sureté après la catastrophe de Fukushima.

De plus, les élus Europe Ecologie – Les Verts du Conseil Régional de Basse-Normandie demandent à Anne Lauvergeon de prendre toutes ses responsabilités pour que tous les sites d’AREVA respectent scrupuleusement les exigences légales de l’ASN. Mickaël Marie conclut sur ce point : « Il serait un peu choquant, dans ce contexte, qu’il n’y ait aucune annonce de faite ce lundi lors de la visite de la présidente du directoire d’AREVA à l’usine de la Hague. »

Remonter