Plénière Europe du 29 novembre 2012 – Intervention de Clara Osadtchy.
Monsieur le Ministre,
Monsieur le Président,
Monsieur le Préfet de région,
Mesdames, messieurs.
De plus en plus, le niveau européen joue un rôle fondamental dans la régionalisation.
Les Régions sont sans nul doute l’intermédiaire par excellence entre l’Union européenne et les citoyens. Elles portent en elles la promesse de cette alliance si difficile, et en même temps si naturelle et nécessaire de l’identité régionale, voire locale et du projet politique européen.
Les Régions sont sans nul doute l’intermédiaire par excellence entre l’Union européenne et les citoyens. Elles portent en elles la promesse de cette alliance si difficile, et en même temps si naturelle et nécessaire de l’identité régionale, voire locale et du projet politique européen.
Les Régions peuvent être non seulement le bon échelon de l’administration et du développement économique, mais aussi celui de la délibération démocratique. Leur rôle est donc essentiel pour garantir la démocratisation de la construction européenne. C’est sans doute plus difficile dans notre pays, construit précisément à l’inverse sur une tradition centralisatrice qui n’a pas donné que de mauvais résultats, mais qui est depuis déjà plusieurs décennies en limite voire essoufflée.
La gestion locale des fonds européens est dans cette perspective un maillon incontournable pour conforter la place des régions. Des inquiétudes ont été exprimées à ce sujet, récemment encore. Nous pensons en particulier qu’il faut pouvoir collaborer avec les services de l’État dés 2013 pour la gestion des fonds européens, pour se mettre en capacité de les
gérer en 2014.
Il ne doit pas simplement s’agir d’administrer des fonds, de disposer de plus de moyens, il s’agit de faire de ces moyens nouveaux un levier au service d’objectifs. La question est : au service de quel développement, de quel modèle ? Vous avez parlé, Monsieur le Ministre, de créer les conditions de la croissance. Ce que nous appelons « prospérité » peut prendre aujourd’hui un nouveau sens, orienté vers la transition écologique, transition non pas comme le passage de l’ombre à la lumière, mais comme une mutation progressive pour des territoires durables, prospères en emploi et tournés vers une économie qui réponde aux défis environnementaux. A l’heure du sommet de Doha sur le réchauffement climatique, l’Europe doit continuer d’être fer de lance de la transition écologique et énergétique dans les territoires.
Une vraie ambition européenne passe par un vrai budget, à la hauteur des enjeux européens, budget qui puisse contribuer à sortir de la crise économique et écologique.
La suspension des négociations pendant plusieurs semaines suite à l’échec du sommet sur le budget de l’Union européenne de vendredi 23 novembre doit être l’occasion de sortir des conservatismes.
Consacrer l’équivalent d’1% du PIB de l’UE pour le budget n’est pas une ambition démesurée. Nous pensons également qu’il faut laisser la capacité d’initiative au Parlement Européen sur la définition du budget de l’UE, pour qu’il ne dépende pas que des capacités de négociation des chefs d’Etats. L’UE doit pouvoir également s’appuyer sur des recettes propres grâce à la fiscalité écologique et les taxes sur les transactions.
A ce titre, nous défendons une révision en profondeur de la Politique Agricole commune, de ses objectifs, de ses orientations et de ses modalités également. L’héritage de la PAC est trop lourd. Pour ce qui est le premier budget européen, le retour sur investissement économique, social et environnemental est beaucoup trop faible. De plus, comment pouvons nous demander tout à la fois un maintien de l’enveloppe de la PAC, des investissements dits de croissance et une sobriété européenne ?
La grande priorité est également de garantir la solidarité. Face à l’augmentation de la pauvreté au sein de l’UE, nous ne pouvons pas nous résoudre à voir disparaître en 2014 les crédits alloués au PEAD (Programme Européen d’Aide aux plus Démunis). Alors que s’ouvre la 28ème campagne hivernale des Restos du Cœur, l’utilité de ce programme n’est plus à démonter. Nous comptons sur le volontarisme de la France pour maintenir au delà de 2014 ce programme de solidarité au niveau européen. Les déclarations de Jean-Marc Ayrault lundi dernier nous poussent à croire que c’est une priorité du gouvernement dans le cadre des négociations budgétaires.
Enfin, garantir la solidarité c’est maintenir une politique de cohésion forte. Cette politique a un sens et son budget doit être défendu. Nous ne serons pas de ceux qui se féliciteront de ce que nous gagnerons au détriment de telle région reculée de Pologne.
L’Europe a été violemment déchirée dans son passé, et aucun de nous ne l’ignore ici. Que les régions participent demain davantage à la construction concrète de l’ambition européenne, nous sommes convaincus qu’il n’est pas de mission plus noble, de travail plus utile pour le service de nos concitoyens.