Loi transition énergétique : un projet de loi très loin des attentes

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Le projet de loi sur la transition énergétique proposé par le gouvernement a été présenté mercredi dernier en Conseil des Ministres. Loin des ambitions que l’on devrait avoir, ce projet de loi est un mauvais signal envoyé par la France si elle souhaite s’inscrire comme le leader européen de la transition énergétique, exporter son savoir-faire et engager les autres pays dans cette voie à l’automne 2015 lors de la conférence sur le Climat qui se déroulera à Paris.

Une loi de programmation doit énoncer les objectifs fixés pour les années à venir, et les moyens que l’État se donne pour y parvenir. Or sur de (trop) nombreux points, la feuille de route manque de force!

Sur le nucléaire, bien qu’abordé dans le projet de loi, aucun élément concret et contraignant ne permet d’acter d’une réduction effective. Cette énergie, que les contraintes de sécurité post Fukushima ne cesseront de rendre plus chère, va continuer à consommer des crédits qui n’iront pas aux renouvelables, énergies non seulement moins dangereuses, globalement moins chères, mais surtout produites là où elles sont consommées, et finançables et développables par les citoyens !

Quant aux économies d’énergie, là encore, ce projet de loi est très modeste. Quasiment rien sur les transports, un des plus gros postes de consommation énergétique avec le bâtiment. Et sur ce point, à nouveau pas d’inscription d’objectifs ambitieux : que ce soit sur le niveau de performance énergétique exigé lors des rénovations, sur l’obligation de rénovation thermique lors de travaux de ravalement. Pire, ce projet de loi enterre la possibilité, pour d’autres acteurs que bancaires, d’accompagner les ménages lors des rénovations thermiques via du 1/3 financement. Et à l’heure où l’on parle de circuits courts et de relocalisation de l’emploi, ce projet de loi voudrait déshabiller les régions, actuellement cheffes de file de la rénovation thermique, au profit des communautés de communes, trop peu armées face à ce défi et qui risquent de se reporter majoritairement vers des partenariats publics-privés au profit de grands donneurs d’ordre de l’énergie et du bâtiment, laissant sur le carreau de ce fait les PME et artisans locaux du bâtiment.

Pour Marine LEMASSON, conseillère régionale EELV déléguée à l’énergie : « Alors que partout en France les régions innovent, permettant, comme en Basse Normandie, aux territoires de s’engager vers l’autonomie énergétique, ce projet de loi ne peux être en retard sur ce qui est déjà mis en place. Nous devons avancer !  Nous devons obtenir une loi ambitieuse sur la transition énergétique. Sur les objectifs et les moyens que la France se donne. Nous ne pouvons pas laisser passer notre chance. Celle de vivre dans un monde où il y a moins de précarité énergétique, plus d’emplois, moins de pollution, un climat préservé, la chance d’un monde plus apaisé géopolitiquement aussi. Celle de donner enfin plus de place aux citoyens ».

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