Intervention de Mickaël Marie sur Fukushima. Assemblée Plénière des 21 et 22 avril 2011
 M. MARIE – M. le Président, mes chers collègues, le 11 mars dernier au Japon, un accident Ã
la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi a aggravé une tragédie entamée quelques heures
plus tôt. Cet accident n’est pas fini, il dure depuis 40 jours, et nous ne pouvons qu’assister
hébétés à la désolation qui se poursuit.
Je veux dire ici, comme le Président l’a fait lui-même il y a quelques semaines en
recevant une délégation japonaise, notre plus totale solidarité et notre entière compassion au
peuple japonais. Je crois que ce sera partagé sur l’ensemble des bancs de cette assemblée. Je
voudrais aussi saluer l’héroïsme de dizaines de travailleurs, qui malgré la certitude de devoir
payer ce sacrifice de leur vie, ont tenté et tentent encore l’impossible pour enrayer le pire.
Selon TEPCO, l’exploitant de la centrale, il faudra des mois pour simplement
commencer à stabiliser la situation. Et les conséquences concrètes incalculables de ce qui
s’est passé ce jour-là se feront sentir pendant plusieurs dizaines, peut-être plusieurs centaines
d’années.
Ce n’est pas simplement un accident industriel majeur qui a eu lieu ; ce n’est pas
un événement après lequel, aussi tragique qu’il soit, les survivants pourraient rebâtir,
recommencer leur vie, vivre avec le souvenir du traumatisme, mais vivre quand même. Parce
qu’on ne rebâtit pas après une catastrophe nucléaire. On ne reconstruit ni une maison, ni les
hôpitaux, ni les écoles à l’endroit où elles ont été détruites. On ne cultive plus les champs dont
les récoltes ont été balayées, parce que le territoire est condamné, que la vie même est
contaminée. Un accident nucléaire ne tue pas seulement le présent, il ferme l’horizon. Il tue la
capacité qu’ont les hommes et les femmes, dans une situation d’accident conventionnel ou de
catastrophe naturelle, de recommencer quelque chose, de se projeter dans la vie là où ils
vivent.
Après le tsunami de 2004 en Asie, on a reconstruit les maisons, et si terrible que
cela ait été, on a recommencé à vivre. Après la catastrophe de Tchernobyl, il y a 25 ans
presque jour pour jour, personne n’a pas recommencé à vivre. Après Fukushima, on ne
recommencera pas non plus à vivre, on ne rebâtira ni écoles, ni hôpitaux ni maisons.
Cela durera si longtemps, un temps si long, que je ne suis pas sûr que nous
puissions nous-mêmes nous figurer ce que cela représente. Je ne suis pas sûr que nous
puissions nous rendre compte ce que signifie d’avoir rendu proprement inhabitable, au sens le
plus profond du terme inhabitable, un territoire pour des générations et des générations. Parce
qu’il faudra déplacer les populations et arracher des familles comme vous et moi à leur chez
eux.
La catastrophe de Fukushima a créé ceci : des réfugiés nucléaires. Ils seront
déplacés, ils referont leur vie ailleurs, ce sont des réfugiés nucléaires parce qu’ils porteront
avec eux, sur eux, les traces de la catastrophe et de la contamination radioactive pour très
longtemps.
Le 11 mars dernier à Fukushima, comme partout dans le monde, des enfants sont
nés. Dans vingt à trente ans, ils auront des enfants, et à leur tour, ces enfants auront aussi des
enfants. Ailleurs, plus loin, je ne sais pas si nous sommes non plus capables d’imaginer que
ces enfants, qu’ils naissent dans 20 ans, dans 30 ans, dans 40 ans, dans 50 ans, continueront
d’être marqués dans leur chair par ce qui s’est passé ce jour-là , par ce jour qui ne pourra
jamais pour eux être simplement un jour écrit dans un livre d’histoire.
Ce sera cela pour nous, comme on commémore dans quelques jours les 25 ans de
la catastrophe de Tchernobyl. C’est une date dans les livres d’histoire, une date écrite dans un
livre d’histoire. Pour ces enfants-là qui deviendront adultes, qui auront des enfants, cette date
sera inscrite dans leurs corps pour des générations et des générations.
Je voudrais, quand on parle de cette catastrophe, que l’on ait bien conscience, que
l’on garde bien en arrière-plan de nos mémoires et de nos esprits ce que cela signifie
véritablement. Je sais qu’imaginer tout cela, parler de tout cela, penser à tout cela, est
terrifiant et que chacun d’entre nous, moi-même y compris, préfère ne pas trop y penser. Le
problème, c’est qu’il va falloir en tirer des leçons.
Nous aurons l’occasion demain, le président BEAUVAIS l’a évoqué, de débattre,
non pas de l’énergie nucléaire en général mais de la question plus précise de l’EPR. Je n’avais
pas prévu, justement parce que nous en débattrons demain, de m’étendre sur le sujet de l’EPR.
Mais puisque le débat a un peu commencé dès aujourd’hui, je voudrais rappeler ou préciser
deux choses.
Premièrement, justement parce qu’il faut tirer les leçons de ce qui s’est passé,
nous proposerons que la Basse-Normandie prenne ses responsabilités et le fasse avec courage.
Cette décision ne nous concerne pas simplement en tant qu’élus d’un groupe politique mais en
tant qu’élus du suffrage universel ayant à prendre en conscience individuelle une décision sur
un sujet évidemment difficile, mais où la question qui se pose est de savoir si nous voulons ou
si nous acceptons d’être mis devant le fait accompli que constituerait la poursuite de ce
chantier.
Deuxièmement, il s’agit de savoir si nous voulons ou non réinstaller la démocratie
ou commencer d’installer de la démocratie dans le débat autour des questions nucléaires en
général et énergétiques de façon plus large encore. Ce n’est pas quelqu’un que je cite souvent,
mais vous m’avez entendu en citer d’autres dans cette assemblée, je vais citer l’exemple de
Guénhaël HUET, maire d’Avranches et député de la Manche : celui-ci a fait publier un
communiqué sans équivoque. Je salue d’ailleurs l’avancée de son témoignage, de son point de
vue, compte tenu de sa famille politique. En effet, il insiste sur le fait que l’on ne peut plus
continuer de traiter ces questions comme on les a traitées, ou mal traitées plus exactement,
depuis trente ans. Je m’arrêterai là pour l’EPR.
S’agissant du nucléaire et des leçons à tirer de l’événement de Fukushima, je
voudrais quand même en mentionner une puisqu’elle nous concerne très directement en
France, une leçon qui est cruciale : il est des choses que l’on pourrait décider sans attendre un
grand débat national en 2012. A Fukushima-Daiichi, la situation est évidemment très
inquiétante dans sa globalité, mais elle l’est tout particulièrement sur le réacteur numéro 3,
celui qui est chargé en MOX. Le MOX, vous le savez, c’est ce mélange de plutonium et
d’uranium, un combustible plus dangereux que le combustible nucléaire conventionnel. Nous
entrons là dans des proportions de danger dont vous comprendrez qu’il soit difficile de les
qualifier, mais tout de même, l’inquiétude est plus forte autour de ce réacteur parce qu’il est
chargé en MOX.
Il se trouve que le MOX qui s’échappe du réacteur numéro 3 de Fukushima-
Daiichi, c’est AREVA, c’est-à -dire la France, qui l’a vendu aux Japonais. Il est très grave
d’avoir entamé ce commerce, mais ce qui l’est plus encore, c’est que depuis l’accident, ni
AREVA ni le gouvernement français n’ont cru bon d’en tirer les conséquences et
d’éventuellement réévaluer leur position.
J’ai entendu mardi dernier, par la voix du Premier ministre, la France s’exprimer
pour insister sur l’impérieuse nécessité de la sûreté nucléaire. Je propose simplement, et je
pense que sur ces bancs, quelques autres pourront s’en faire le relais auprès du gouvernement
et du Premier ministre, que l’on traduise enfin cette parole en actes. Evidemment, il faut plus
de sûreté nucléaire, renforcer tout ce que l’on pourra renforcer en matière de sûreté nucléaire.
Mais commencer à traduire les mots en actes impliquerait aussi de renoncer à la fabrication et
à la commercialisation du MOX, parce que c’est effectivement un niveau de danger que nous
ne pouvons plus accepter. Quand on prétend donner des leçons de sûreté au monde entier, il
faut commencer par cesser soi-même d’être un facteur d’insécurité. Je pense que chacun
m’aura compris. Je m’en tiendrai là sur le nucléaire.
Vous avez dit, M. le Président, que la question plus large était celle de l’énergie ;
elle va effectivement occuper les débats, en tout cas c’est souhaitable, pour les prochaines
années. Je voudrais simplement préciser deux petites choses, parce qu’elles sont à la frontière
de l’énergie et du nucléaire, tout simplement.
Concernant l’idée souvent avancée selon laquelle il serait impossible de sortir
demain matin du nucléaire, jamais personne de sérieux, sensé, raisonnable et responsable -et
je considère que dans cette assemblée il n’y a que des gens sérieux, raisonnables et
responsables- n’a jamais dit qu’il fallait envisager une sortie immédiate, brutale du nucléaire,
une sortie qui ne soit pas progressive, raisonnable, et négociée. Évidemment.
Je plaiderai pour que chacun accepte de se priver de cette facilité argumentative,
qui consisterait à laisser entendre que celles et ceux qui s’opposeraient au nucléaire seraient Ã
ce point déraisonnables qu’ils voudraient que l’on en sorte demain matin. Jamais personne n’a
dit cela, je le répète.
La deuxième facilité argumentative revenant régulièrement dans le débat est celle
de l’emploi et de la justice sociale. Or, je constate que le même processus gouverne les
mécanismes et le gaspillage écologique de destruction et de démesure dans l’usage des
ressources énergétiques qui, par ailleurs, fabrique de l’injustice sociale, fabrique des
catastrophes. J’en donnerai un seul exemple très concret : parce que les puissances publiques,
de façon générale et en particulier l’État évidemment mais pas simplement celui
d’aujourd’hui, n’ont pas voulu prendre en considération la question de l’explosion des prix de
l’énergie, nous sommes dans une situation où des millions de personnes dans notre pays, et
quelques centaines de milliers pour le moment dans notre région, sont confrontées au
problème de ne pas pouvoir se passer de leur voiture, et doivent à cause de cela grever
considérablement leur budget, arbitrer entre payer le chauffage, la maison, le carburant.
Cette situation d’impréparation ou d’imprévision écologique nourrit une situation
d’injustice et de précarité sociale particulièrement élevée aujourd’hui et, si nous ne faisons
rien, pourrait encore s’aggraver demain. Ce ne sont pas deux aspects opposés mais deux
aspects complémentaires, qui se nourrissent du même mouvement, des mêmes
impréparations, des mêmes imprévisions.
Je ne serai pas très long parce que je crois que vous avez déjà beaucoup développé
la question de l’importance de cette question de l’énergie pour les prochaines années. Elle doit
en effet être au coeur du Plan Stratégique Régional, qui ambitionne de décider l’avenir de
notre région d’ici à 2020. Je ne reviendrai pas sur les grands enjeux planétaires et les grandes
questions que cela nous pose, vous m’avez entendu suffisamment de fois en parler, et je suis
sûr que vous avez fait une lecture aussi précise qu’attentive de la revue de presse que j’avais
eu l’occasion de diffuser lors de notre dernière assemblée plénière. Je pense simplement que
toutes ces questions pourraient être résumées en une seule : est-ce que nous continuons tout
droit ou est-ce que nous prenons le virage ?
Je pense, et je vais essayer de le montrer, que nous avons commencé à prendre le
virage dans cette région. A l’heure où, par exemple, se pose dans le débat public la question
de savoir quand le litre d’essence atteindra 2 €, la voiture doit-elle continuer à être considérée
comme un moyen de mobilité prioritaire ? Nous ne le croyons pas, et c’est la raison pour
laquelle, nous sommes favorables au co-voiturage, et que nous voterons tout à l’heure la vélorégion.
Dans une telle situation, faut-il continuer à ne soutenir que le financement des
infrastructures routières ?
Notre estimable collègue Bertrand DENIAUD n’est pas ici, mais je sais que c’est
une idée considérablement ancrée dans ses interventions. Nous ne le croyons pas, et c’est la
raison pour laquelle nous avons choisi la priorité ferroviaire. Le président BEAUVAIS a
rappelé tout à l’heure le troisième aller-retour Caen-Rennes.
Doit-on continuer à laisser l’agriculture dans une situation de dépendance
considérable des hydrocarbures par le modèle productiviste, par le recours aux objets de
synthèse, par le recours aux produits phytosanitaires, par le recours à un niveau de
mécanisation important ? Nous ne le pensons pas, et c’est pourquoi François DUFOUR, au
nom de la Région Basse-Normandie conduit une politique visant effectivement à transformer
les pratiques et les politiques agricoles.
Dans cette situation où l’énergie sera la question centrale des prochaines années,
doit-on continuer à organiser, favoriser ou laisser faire la concurrence entre deux aéroports
dans un même département ? Nous ne le pensons pas. Je voudrais m’arrêter quelques instants
sur la déclaration la plus intrigante de ces derniers jours, celle du nouveau président du
conseil général du Calvados, dont je profite de l’occasion pour saluer l’élection, Jean-Léonce
DUPONT. Dans un quotidien bien connu, il a expliqué qu’il fallait continuer de soutenir
l’aéroport de Caen Carpiquet (il répondait à notre collègue Alain LE VERN). Pour lui, malgré
les efforts consentis jusqu’ici pour rationaliser l’offre aéroportuaire des deux régions
normandes, il faut continuer de soutenir l’aéroport de Caen Carpiquet. Je demande à ceux qui
n’ont pas encore lu cette prise de position de bien l’entendre parce que je crois cela en vaut la
peine. Selon Jean-Léonce DUPONT, étant donné la situation de la liaison ferroviaire entre
Caen et Paris, il devient urgent de développer le transport aérien.
Je me suis dit en lisant cela que, parfois, nous pouvons être collègues de travail,
nous pouvons être élus, mais nous pouvons ne pas être tout à fait certains de partager le même
monde, et en tout cas pas le même vécu.
Devons-nous continuer à être dans cette double dépendance énergétique qui est la
nôtre, à savoir celle au nucléaire et au pétrole ? Nous ne le croyons pas, et c’est la raison pour
laquelle, avec Jean-Karl DESCHAMPS notamment et avec les services de l’État, nous
travaillons sur la question d’un schéma régional éolien et d’un schéma régional climat air
énergie.
Enfin, devons-nous laisser prospérer le repli, le chacun pour soi qui pourrait naître
de ces situations de tension sociale, d’aggravation de la précarité ? Ou devons-nous tenir
ferme sur l’idée que le rôle de la puissance publique, c’est aussi de soutenir les services
publics, c’est aussi de soutenir la solidarité entre les personnes et les territoires ?
C’est ce que nous faisons, ce que cette majorité fait, et c’est pour cette raison, par
exemple, que nous n’appliquons pas la révision générale des politiques publiques, la RGPP, Ã
la gestion des agents des lycées (les ADL) parce que nous pensons effectivement qu’il est
important dans une situation de si grande fragilité, de si grande détresse de notre pays, de
continuer de faire exister l’idée que la puissance publique est là pour garantir la solidarité la
plus grande possible entre les habitants des territoires.
Je peux citer d’autres exemples, qui ont déjà été évoqués : ÉCOVIA, FAURECIA,
l’éco-citoyenneté en formation, la convention avec l’ADEME, les filières éco matériaux. Sur
toutes ces questions, je crois que cette majorité, après un an de travail, poursuit son action.
Je pense que nos collègues de l’opposition auront bien compris que je cherchais
par avance à répondre à ce qu’ils pointeront probablement comme les divisions internes à la
majorité entre socialistes, communistes, radicaux et écologistes.
Je vous ai dit les raisons que nous avions d’être profondément d’accord. Vous
connaissez les autres, je vais vous faire un aveu : vous avez raison, nous ne sommes pas
d’accord sur tout. Nous avons des divergences sur certains points, notamment la LGV. Il en a
été question, le débat public de l’automne sera l’occasion de creuser ces désaccords, de les
expliciter, non pas pour le plaisir de faire vivre les désaccords mais parce que le débat public
sert à qualifier les réponses qu’au nom des citoyens dont nous portons les intérêts, les
puissances publiques et les collectivités territoriales mettent en oeuvre pour faire progresser la
discussion.
Nous ne sommes pas d’accord sur le nucléaire, je n’y reviens pas, nous ne
sommes pas d’accord parfois sur le rythme des réformes, sur les moyens budgétaires qu’il
faudrait leur accorder. J’ai parlé de l’aéroport tout à l’heure, nous ne sommes peut-être même
pas tous d’accord sur ce point au sein de la majorité régionale. Toutefois, la position régionale
est claire, elle date de plusieurs années, conjointement avec la région Haute-Normandie.
Je constate simplement, mais mon ami Philippe AUGIER n’est pas ici donc je ne
vais pas être long, que s’il peut exister des divergences au sein d’une majorité qui regroupe
socialistes, communistes, radicaux, écologistes sur cette question, par exemple, j’ai cru
comprendre que pour ce qui concernait le Nouveau Centre, il y avait une position à la mairie
de Deauville et une autre position au conseil général du Calvados. Donc, nous avons encore
quelques marges de progression en ce qui concerne nos divergences.
Mais au-delà de ces divergences, il est deux choses que nous partageons
profondément dans cette majorité, et elles comptent car elles sont utiles aux Bas-Normands
qui nous ont élus. Premièrement, nous partageons une méthode. Lorsque nous avons des
désaccords dans l’entrée d’une discussion, l’objet est de faire progresser ces désaccords vers
des accords possibles, de les chercher, parfois de les trouver et parfois non. L’enjeu de
l’obligation majoritaire, de l’expérience majoritaire qui nous commande d’agir, fait que nous
ne pouvons pas transformer notre expérience, et c’est ce qui nous rassemble, en une espèce de
champ clos où ne s’affronteraient que des divergences, où n’existeraient que des postures
divergentes. Cette méthode est motivée par une raison très simple : nous avons été élus pour
produire des résultats, nous avons obligation de produire des résultats pour les Bas-Normands.
Laurent BEAUVAIS a évoqué le fait que nous soyons le 21 avril aujourd’hui.
Quelques mois plus tôt, nous avons eu des élections cantonales, et nous avons tous mesuré en
un chiffre le niveau de l’abstention. Mais au-delà des éléments objectifs comme ce chiffre,
nous avons pu constater dans les rencontres, lorsque nous avons fait campagne, que le niveau
de désaffection, de désertion, de défiance de nos citoyens envers l’action politique était
immense. Cela interroge l’idée même de la représentation démocratique, il faut oser aller
jusque-là . Dans ce contexte, nous devons plus que jamais produire des résultats pour les Bas-
Normands. C’est ce qui nous fait obligation.
Je dirais en conclusion que nous ne tairons rien, et je pense que les débats de
demain, notamment sur la motion EPR seront l’occasion de le voir : nous ne tairons rien de
nos divergences quand nous en avons sur la ligne à grande vitesse, sur ce projet de LGV dans
les semaines et les mois qui viennent ; et nous ne tairons rien de la plupart de nos autres
divergences. Mais nous ne les tairons pas à la mesure du fait que nous souhaitons voir les
problèmes résolus, parce que ce dont nous sommes convaincus, c’est que ce qui est important
ce ne sont pas tant nos idées aux uns et aux autres que le fait que leur mise en oeuvre permette
de changer la vie des Bas-Normands qui nous ont élus, majorité et minorité. Voilà ce qui nous
guide, très simplement. Merci.