édito – lettre d’info mars 2012
La campagne présidentielle devrait être un temps majeur de débat sur l’avenir de notre pays et sur les choix qui sont devant nous. Nous en sommes aujourd’hui loin. La « dictature de l’urgence » semble interdire de regarder plus loin. C’est vrai également dans notre région, où le débat sur la LNPN, s’il a été l’occasion d’échanges sereins et productifs n’a pas toutefois permis de véritables discussions sur nos manières de percevoir et de dessiner l’avenir autrement que comme une perpétuation – évidemment illusoire – du présent. Nous voulons, nous, écologistes, anticiper l’avenir qui sera différent.
Anticiper, c’est ainsi, dans un contexte de records des prix des carburants à la pompe, considérer que les alternatives à la voiture sont cruciales. La région, par ses actions pour le TER , en faveur du covoiturage ou via la VéloRégion, politique suivie de près par Clara Osadtchy, a une grande responsabilité dans la construction de nouveaux modèles de mobilité.
L’anticipation, elle est dans la politique de rénovation de logements aux normes BBC préparée par Mickaël Marie, et présentée récemment par Marine Lemasson, Conseillère régionale nouvellement déléguée à l’énergie La Région en programme 400, afin d’enclencher une dynamique de changement dans le bâti, seule à même de répondre au mal-logement, à la précarité énergétique et de limiter notre dépendance à l’énergie, qu’elle soit pétrolière ou nucléaire. Les objectifs sont les mêmes pour le schéma régional éolien dont le projet a été présenté lors de la dernière assemblée plénière.
L’anticipation, suppose aussi de conforter les des réussites régionales. L’agriculture doit être préservée en étant réorientée vers une économie durable et productriced’emploi d’avenirs. C’est en ce sens que François Dufour a présenté un schéma d’évolution des exploitations des lycées agricoles bas-normands et qu’il présentera le 29 mars un nouveau dispositif d’aide à la création de magasins collectifs fermiers. La réussite des apprentis, félicités par Yanic Soubien notamment lors de la dernière Assemblée Plénière, montre qu’il faut penser la formation de tous avec une offre plurielle et riche, loin de l’image envoyée par le Gouvernement qui supprime encore et encore des postes d’enseignants à tous les étages de la formation et de l’éducation.
L’anticipation, elle est dans l’approche nouvelle de la production de richesses qui ne peut se faire sans lien avec les hommes et y compris avec les plus éloignés. C’est le secteur de l’Économie Sociale et Solidaire porté par Sylvie Errard, créateur d’emplis tout autant que de sens, qui compte déjà de nombreux salariés en Basse-Normandie et qui pourrait être le socle d’un nouveau modèle économique ; et c’est celui de la coopération décentralisée portée par Elise Lowy avec l’idée que l’on peut construire de collectivités à collectivités de vrais liens, réciproques et égaux.
L’anticipation, elle est pour une collectivité comme la notre dans la remise en question de son fonctionnement. Le travail mené par Jérôme Virlouvet que ce soit sur le budget ou les marchés publics à la région a conduit à une première réussite : le Conseil régional devrait dorénavant se fournir en électricité renouvelable. Dans notre région, ce n’est pas un petit symbole !
Enfin, l’anticipation est aussi, et presqu’avant tout, dans la pensée et la création. Les nombreux acteurs culturels que Pascale Cauchy accompagne et soutient, notamment par la politique de conventionnements qu’elle a mise en place, permettront aussi d’anticiper la vie dans un monde, qui change décidément très vite.