Intervention de Martine Alcorta, représentant la région aquitaine en sa qualité de Vice-Présidente aux politiques de l’habitat, à Libourne à l’occasion de la signature de la convention cadre concernant la transition énergétique et l’amélioration de l’habitat privé sur la communauté d’agglomération du Libournais.

Monsieur Le Préfet, Monsieur le Président du Conseil général, Monsieur le Président de la CALI, Monsieur le Maire,

Je voudrais tout d’abord vous faire part de tout l’intérêt que la Région porte à votre projet tant son contenu est en harmonie avec notre propre politique d’accompagnement des territoires en matière d’habitat.

Revitaliser et réhabiliter, les centres bourgs et centres villes, est un véritable enjeu mais aussi une nécessité. C’est dans le rural périurbain que la construction neuve est la plus élevée ces dernières années, avec pour conséquence une artificialisation trop importante des terres, un étalement et un mitage du paysage qui porte préjudice à la qualité de vie de ces territoires.

Mais réhabiliter de l’habitat ancien, c’est aujourd’hui, à la fois se préoccuper de l’adapter aux besoins et attentes des habitants du XXI siècle mais aussi s’attaquer à la question urgente de la rénovation thermique de ce parc.

Nous avons en Aquitaine un parc résidentiel composé majoritairement de maisons individuelles, souvent plus grandes que la moyenne nationale. Ces maisons individuelles consomment 81% de la consommation d’énergie aquitaine et le chauffage représente 70% de cette consommation, c’est dire l’importance qu’il faut accorder à l’isolation dans la réhabilitation du parc ancien.

La Région tient à prendre sa part dans cette lourde tâche qui nous incombe à tous, tout d’abord en s’inscrivant en partenaire des  initiatives qui sont menées sur le territoire aquitain. Mais elle a aussi ses propres outils qu’elle met bien sûr à disposition de l’ensemble de ses partenaires

L’éco chèque est un de ces premiers outils, il a un double objectif celui de faciliter le passage à l’acte des habitants, qui souvent pensent à cette isolation mais ne vont pas jusqu’au bout trouvant le coût trop élevé. Le deuxième objectif est d’accélérer la formation des artisans à ces nouvelles exigences. Bien souvent nous constatons qu’il existe un certain attentisme de la part des artisans qui considèrent que le marché n’est pas vraiment là et ne trouvent pas encore toujours la motivation à aller se former. Oui en effet le marché est encore timide et nous avons aussi les pouvoirs publics un rôle à jouer pour faire que ce marché monte en puissance dans les années à venir.

Un examen de la situation montre vite qu’un des freins à la rénovation thermique est celui de son financement, c’est la raison pour laquelle nous avons demandé une assistance à maitrise d’ouvrage pour nous accompagner à trouver des pistes d’outils financiers innovants sur des projets de réhabilitations qui concernent certains de nos territoires, je pense au centre historique de Pau, aux logements communaux, à un parc de maisons des années 70 à Gradignan, également une copropriété et notre propre parc de petits logements dans les lycées. Comme vous le voyez nous allons expérimenter sur différents typologies de bâti existants et nous mettrons bien sûr à disposition des collectivités et des territoires les conclusions de ces études.

Et pourquoi pas ajouter si vous en étiez d’accord ajouter à cette AMO votre projet qui permettrait d’élargir l’étude de l’expérimentation à l’échelle d’un territoire ?

Pour conclure je dirai que c’est une triple préoccupation qui anime notre politique de rénovation thermique, celle du développement de nos territoires, celle de l’égalité des territoires, qui passe d’abord par une égalité des citoyens, et l’énergie contribue à l’augmentation des inégalités sociales, la part des dépenses énergétiques des ménages les plus pauvres est 2,5 fois plus élevée que celle des ménages les plus riches, et pour nous aussi région  bien entendu la préoccupation de l’emploi, une étude récente de la Cebatrama fait état d’un potentiel de 7600 emplois par an pour une rénovation de 39000 logements par an

Mais nous avons conscience, comme chacun d’entre nous, qu’il faudra pour faire face à cet enjeu de transition énergétique, mettre en synergie tous nos efforts et ceux des acteurs du terrain, c’est la raison pour laquelle la Région Aquitaine s’est portée volontaire pour faire partie des cinq régions pionnières qui vont dès cette année 2013 proposer une déclinaison régionale du Plan Bâtiment Durable dont le lancement aura lieu le 28 Juin à l’hôtel de région.

Nous allons très prochainement délibérer sur ce partenariat qui vous l’avez compris est en parfaite résonance avec nos propres préoccupations mais je peux dès aujourd’hui vous affirmez qu’il a tout notre soutien politique.