Intervention relative à la gestion durable de l’eau en Aquitaine

Par Bernard Péré – Intervention en séance plénière du 22 octobre 2012.

Monsieur le Président, mes chers collègues,

L’eau assure avec l’abeille un rôle de véritable sentinelle de l’état de la planète et de nos territoires et du nôtre bien entendu.

Cette délibération est divisée en deux parties : une généraliste  et une agricole. Il aurait été plus clair et efficace d’avoir un seul texte dont la cohérence entre les déclarations de principe et les actions concrètes en particulier en matière d’économie soient plus clairement énoncées.

On peut effectivement se réjouir d’être dans une région dont le nom se rattache à une présence abondante de l’eau mais plus exactement qui fut car l’ Aquitaine est loin d’être la première en matière de qualité et sur la quantité nous sommes dans une situation très fragile due au développement de l’irrigation et du réchauffement climatique dont on sait maintenant qu’il va affecter notre région plus que d’autres en France.

 

Concernant les propositions pour la prochaine génération contractuelle :

 Le Conseil Aquitain de l’Eau (CAE) : parmi les nombreuses instances qui interviennent sur la gestion des eaux faut il en ajouter une autre ? Y a t il une une spécificité de la gestion de l’eau en Aquitaine ?  C’est l’agence de bassin qui est l’instance leader, certes qui ne semble pas toujours à la hauteur des enjeux mais qui est le lieu où doit s’organiser la bonne gestion de l’eau.  Si le CAE permet une plus grande implication et efficacité en particulier des collectivités pourquoi pas ?

Nous formulons une demande : que les associations environnementales et de consommateurs y soient équitablement représentées. Après tout, ils payent largement leur part à l’agence de l’eau et l’expertise des associations environnementales est incontournable, n’en déplaise aux négationnistes des graves problèmes qui pèsent sur l’état de nos nappes et rivières.

Le deuxième point que je veux aborder et qui nous amène à la partie plus spécifiquement agricole c’est la démarche prioritaire à encourager qui doit reposer en premier lieu sur des mesures d’économie dans l’utilisation de la ressource disponible en adaptant notamment les modes de production (bravo mais dommage qu’il soit avancé seulement pour les bassins versants déficitaires).

La commission agriculture a beaucoup travaillé sur ce qui est présenté ici comme une annexe. Et vous pouvez remarquer qu‘il y est développé ce changement nécessaire en matière de pratiques agricoles. On est bien là sur une priorité comme il est dit plus haut. Et si on peut se féliciter d’avoir dans la commission affirmé comme cela n’avait sans doute jamais été fait cette indispensable démarche, nous reprenons notre soutien à la création de retenues nouvelles un peu comme si on ignorait ce qui a été juste avant. Il manque à ce deuxième pied un conditionnement qui lie indissociablement les deux pieds de cette politique.
C’est à dire qu’on ne doit plus soutenir du stockage d’eau sans que cela soit accompagné d’un soutien aux pratiques agronomiques à commencer par l’abandon de la monoculture céréalière.

La rotation des cultures, l’intégration de légumineuses, les cultures associées, le choix des semences rustiques, le travail minimum du sol, l’agroforesterie, autant d’ailleurs de pratiques qui appartiennent aux fondamentaux de l’agriculture biologique. Je signale au passage que ces pratiques font d’une pierre trois coups : économie, qualité, biodiversité.

 

La question de l’appui aux ouvrages structurants (grosses réserves).
Nous devons dans un premier temps payer des études : la logique de notre priorité veut que si étude il y a, elles intègrent la problématique des évolutions des pratiques. De telle sorte que les besoins soient estimés dans le contexte agronomique nouveau et qu’on étudie comment on va engager les agriculteurs, mais aussi le reste de l ‘économie sur des pratiques innovantes.

 

Voilà ce qui manque à notre délibération. Entendons nous bien nous ne sommes pas opposés à la créations de retenues et à l’irrigation mais elle doit être pratiqué en terme de complément, de sécurisation d’un modèle agricole à la base économe et qualitatif.

Nous ne voterons pas contre cette délibération parce qu’elle ouvre malgré tout des perspectives, mais nous nous abstiendrons en espérant que notre politique régionale fasse un pas de plus dans la cohérence et l’innovation.

 

Monsieur le Président, mes chers collègues, je vous remercie.

 

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