Groupe élu/es au Conseil régional d'Aquitaine » Tribune http://elus-aquitaine.eelv.fr Un site utilisant Réseau Europe Ecologie Les Verts Thu, 07 Jan 2016 14:28:50 +0000 fr-FR hourly 1 http://wordpress.org/?v=4.3.2 La guerre des nitrates http://elus-aquitaine.eelv.fr/la-guerre-des-nitrates/ http://elus-aquitaine.eelv.fr/la-guerre-des-nitrates/#comments Tue, 25 Nov 2014 10:14:02 +0000 http://elus-aquitaine.eelv.fr/?p=5770 Par Bernard Péré Nous avons assisté ces derniers temps, à des manifestations qui exprimaient l'exaspération des agriculteurs face à un gouvernement menacé par l'Europe de lourdes amendes pour application insuffisante de la directive nitrates. L'administration française a produit en toute hâte une carte élargie de communes devant respecter normes et prescriptions en matière d'épandage des lisiers, fumiers et engrais azotés. La première révision de cette carte a été adoptée il y deux ans mais elle était selon l'Union Européenne (UE) insuffisante. Qui exagère ? L'UE dans ses exigences ou les agriculteurs dans leurs réactions du « foutez-nous la paix ? » ...]]>

Par Bernard Péré

Nous avons assisté ces derniers temps, à des manifestations qui exprimaient l’exaspération des agriculteurs face à un gouvernement menacé par l’Europe de lourdes amendes pour application insuffisante de la directive nitrates. L’administration française a produit en toute hâte une carte élargie de communes devant respecter normes et prescriptions en matière d’épandage des lisiers, fumiers et engrais azotés. La première révision de cette carte a été adoptée il y deux ans mais elle était selon l’Union Européenne (UE) insuffisante. Qui exagère ? L’UE dans ses exigences ou les agriculteurs dans leurs réactions du « foutez-nous la paix ? »

Un consensus semble se faire en Aquitaine entre organisations professionnelles et collectivités pour refuser les exigences européennes. Le Conseil régional vient d’adopter en commission permanente un avis défavorable à la nouvelle carte des zones nitrates. Seuls les écologistes se sont abstenus, pourquoi ? Il s’agit d’un grave problème : la qualité de l’eau. Un bien commun essentiel s’il en est ! Or nous pensons que ni l’UE, ni les paysans manifestants n’ont raison.

Que l’on établisse périodiquement un état de la situation par territoires est sûrement indispensable mais coté UE ce n’est pas un arsenal de règles toujours difficiles à respecter par manque de moyens et pour cause de fluctuations météorologiques qui régleront durablement la question ; coté agriculteurs réfractaires, le refus de voir la réalité n’est pas tenable non plus. Il faut aller à la source du problème c’est-à-dire, remettre en cause notre modèle agricole dominant basé sur les concentrations animales, la monoculture, les engrais et pesticides chimiques.

Pourquoi les nappes aquifères sous les grandes forêts sont-elles d’une qualité exceptionnelle quand la décomposition de la matière organique y produit de grandes quantités de nitrates ? Parce qu’il y a en permanence des arbres dont les racines recueillent et utilisent l’azote qui, sinon irait polluer les nappes.
Pourquoi en plusieurs endroits, on aide efficacement les agriculteurs à passer en bio dans les zones de captage pour l’eau de consommation ? Parce que l’agriculture biologique limite dans son cahier des charges l’apport de fertilisants azotés, qu’elle pratique l’assolement avec légumineuses et la diversité des cultures, la couverture permanente des sols. Le coût du soutien des agriculteurs en bio ou ceux respectant ces pratiques est moins onéreux que le coût de la dépollution de l’eau. Et la biodiversité est gagnante.
C’est donc bien dans cette direction qu’il faut mettre « le paquet » plutôt que d’accumuler des règles difficiles à appliquer et à contrôler et dont l’objectif n’est pas de faire évoluer le modèle agricole productiviste mais, au fond, de tenter de le sauver en bricolant un arsenal de règles.
La question pendante au choix d’une agriculture écologique est : a-t-on les moyens de se la payer ? La réponse est d’abord dans le coût de l’agriculture productiviste. Il est conséquent en coûts directs pour le contribuable de par les subventions qu’elle reçoit et les coûts indirects (pollutions, perte de biodiversité, maladies…), bien que pas vraiment chiffrés, sont énormes. Par ailleurs l’agriculture biologique et agroécologique au fur et à mesure que les agriculteurs en maîtrisent les techniques et que l’approfondissement scientifique progresse, n’a rien à envier en terme de rendement économique à l’agriculture qui utilise les intrants chimiques.

Si l’on fait les bons choix, la guerre des nitrates n’aura pas lieu.

 

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Transition énergétique, une loi à co-construire http://elus-aquitaine.eelv.fr/transition-energetique-une-loi-a-co-construire/ http://elus-aquitaine.eelv.fr/transition-energetique-une-loi-a-co-construire/#comments Thu, 05 Dec 2013 10:16:03 +0000 http://elus-aquitaine.eelv.fr/?p=5001

Peggy Kançal a co-rédigé avec Arnaud Gossement cette tribune publiée sur le site Médiapart le 3 décembre 2013.

 

Le Ministère de l’écologie vient d’adresser à certains acteurs du secteur de l’énergie une invitation à un « groupe de travail » qui se réunira pour la première fois ce 9 décembre. L’enjeu : préparer la future loi de transition énergétique. Le sujet : l’« autoconsommation » ou « autoproduction ». Le problème : la méthode de travail est inadaptée et, dans ces conditions, le résultat est écrit d’avance. On ne fera pas la transition énergétique avec les méthodes de concertation du passé.

La loi sur la transition énergétique sera une des lois « les plus importantes du quinquennat » selon les termes du Président de la République lui-même. Elle doit créer les nouveaux leviers de financement et de développement des énergies vertes. Elle doit consacrer le droit des citoyens, des entreprises et des territoires de penser eux-mêmes leurs besoins et leurs méthodes de production et de consommation d’énergie. Dans ce contexte, l’autoconsommation représente un espoir pour des filières décimées et une révolution dans notre manière de penser l’énergie de demain.

Les territoires font d’ailleurs déjà le pari de l’autonomie énergétique et des logiques d’autoconsommation. Régions Aquitaine, Bourgogne, Rhône-Alpes, Poitou-Charentes… Toutes contractualisent des partenariats avec des communautés de communes rurales qui ne veulent pas subir de plein fouet l’explosion des coûts de l’énergie, et prennent leur destin en main : programmes de maîtrise de l’énergie, bâtiments intelligents, aides aux habitants pour la rénovation, projets d’énergies renouvelables ré-appropriés par la collectivité et les citoyens… La région Aquitaine a lancé, en 2013, un appel à projets autoconsommation pour des bâtiments industriels et tertiaires qui démontre, à travers les premiers projets éligibles, que ce modèle fonctionne tout à fait, à la fois technologiquement et économiquement ! C’est là un gros caillou dans la chaussure des tenants du modèle énergétique centralisé et nucléariste à la française, mais c’est surtout une vraie opportunité pour consolider et généraliser ce type de dispositifs apte à garantir la compétitivité de nos entreprises pour qui l’énergie est la donnée clé de demain.

Cette transition énergétique ne peut se faire avec les méthodes de concertation du passé. Pourtant, l’invitation à la première réunion du groupe de travail sur « l’autoproduction » précise que ce dernier est déjà composé, déjà précisé, déjà organisé. Les PME sont sous-représentées, les parlementaires et les maires ne sont pas invités, les pilotes d’expériences locales déjà menées sont oubliés, les associations de consommateurs et celles de défense de l’environnement sont ignorées, etc. Quant au rapport final, il ne sera pas co-construit mais rédigé par un seul acteur : l’administration.

Les professionnels de l’énergie solaire ont déjà l’expérience de la vraie-fausse concertation « Charpin-Trink », qui n’a eu d’autre but que de justifier une mesure catastrophique pour la filière : le moratoire de décembre 2010. Il est hors de question de recommencer. Nous proposons de co-construire un groupe de travail où chacun des collèges de la gouvernance à six soit équitablement représenté. La méthode doit être définie collectivement, la documentation doit être établie contradictoirement, les acteurs et territoires doivent être représentés équitablement. S’agissant du pilotage : il serait juste qu’il soit assuré par des parlementaires dès lors qu’il s’agit bien de préparer un projet de loi. Une telle solution a déjà été retenue pour le processus de  modernisation du droit de l’environnement.

Nous en appelons donc à Philippe Martin, Ministre de l’écologie, pour qu’il intervienne et garantisse que la préparation de la loi sur la transition énergétique soit l’objet d’un dialogue apaisé et ouvert, éthique et garant de l’intérêt général.

Signataires

ACKERMANN Sébastien – Président – BASE

ALVAREZ Sergio – ZEPH FINANCE

ANTOMARCHI Rémi – Avocat associé – Cabinet ABATI-ANTOMARCHI

AUBRUN Jean-Paul – AUBRUN

AUDRAS Georges – AXIOME ENERGIE

AUGUSTE Thierry – SUNETIC

BAFFERT Eric – POSAZ ENERGIES

BALLER Laurent – WILLER ENERGIE

BARBERIS Yann – Directeur énergies nouvelles – SOLSTICE

BARBIER Anne – SOLEIL ENERGIE

BARDIN-CODINE Jean-Luc – ERE ENERGIES

BARRERE Olivier – SIMA ENERGIE

BARRUE Frédéric – VOL-V SOLAR

BATEJAT David – SYNERGIES COTE CHALONNAISE

BAUDON Christian – Gérant – DOMO HELIOS

BELLEVRAT Roland – OPAC Saône et Loire

BELMAS Laurent – CANSOL

BERLU Pascal – EOLE AVENIR DEVELOPPEMENT

BERNARD David – ENPHASE ENERGY

BILLET Eric – APS

BODEREAU Nicolas – ISWT

BONNET David – DBT ENR CONSULT

BOREL Christian – Co-Président TPAMPS

BORZEIX Christophe – ENERGIE ET HABITAT DURABLE-INEA

BOUFFARTIGUES René – PROJET SAS COOP

BOUTIN Olivier- FACILASOL

BRANCOUR Roch – LARIVIERE

BRION Philippe – ENERIMMO

CAILLE Jean-Marie – SOLAIRE EN NORD

CALMEJANE Guy – CALAMITY ENERGY

CAPUTO Marco – SUNVIE

CARION Axel – VALSOLAR

CASSOU Sébastien – ELIOTECNIC

CASTELLANI Régis – CEZE & ORB ENERGIE

CAZAMAJOUR Rémi – Directeur – ICNERGIE

CELLARD Pascal – ICARE PV

CHAFFOIS Philippe – SAS ALTASOLAIRE

CHARRU Madeleine – Présidente – CLER Réseau pour la transition énergétique

CHINAL Eddie – KALICE

CHIROL Julien – DONAUER

CLAVELLY Sandrine – THE PLACE TO BE

COLLET Walter – SOLAIRGY

COURVOISIER Thierry – Responsable Dvpt PV – VALOREM

DAMIAN Jean – SOLARDIS

DARMAILLACQ Christophe – Président – ENERSAFE

DARRAGON Adrien – ALEO

D’AUTHIER Roland – AXUN

DAVID Guillaume – SOLSTYCE

DE LACROIX Nathalie – Fractal 1.0

DEJEAN-SERVIERES David – KOGYS

DENEUX Pierre – ETAIR Méditerranée

DESCHAMPS Frederic & Natalia – ALHENA

DOU Gérard – LA TERRE

DUBECQ Nicolas – SARL DUBECQ et FILS

DUCOM JOHNSEN Pierre – BASTIDE DEVELOPPEMENT DURABLE

DURAND Antoine – AM TECH

DUVAL Julien – SOLARDIS

ERBS Michel – GENSUN SAS

FARCOT Antoine – AUTAN SOLAIRE – Asso TPAMPS

FAUVET Alain – BATISOLAR

FINTZ Daniel – SUNOVA

FITTE Elodie – TPAMPS (Touche Pas A Mon Panneau Solaire)

FOSSE Jean Marc – JMF CONSEIL

FOURNAUD Benoît – IMMOSUN SOLUTIONS

FULCRAND Damien – SOLARDIS

GANCILLE Jean Marc – Co-fondateur et directeur du développement durable – GROUPE ÉVOLUTION

GEIGER Serge – ARTISANS ASSOCIES

GENARDINI Bertrand – Directeur Commercial – EIFFAGE ENERGIE

GEORGES Cécile – APIS MELLIFERA

GLAIZE Christian – Université Montpellier II

GOSSEMENT Arnaud – Avocat Associé – GOSSEMENT AVOCATS

GOURANTON Germain – Président – TCE SOLAR

GUICHARD Christophe – BEAUFILS ENERGIE SOLAIRE

GUICHENE Pierre-Jean – Gérant OFF GRID GUICHENE CONCEPT

GUIVARC’H Ronan – Directeur Régional – GENERALE DU SOLAIRE et Président – Cluster SYSOLIA

HACALA Amélie – Enseignant chercheur – ESTIA RECHERCHE

HAVARD Damien – Président – IMMOSUN

HENGAN Stéphane – SLOWATT CONSULTING

HOMAR Jean-Christophe – ENPHASE ENERGY

JANOT Pascal – SYSTOVI

JANSOONE Thierry – ASSOCIATION SOLAIRE EN NORD

JARMOUNE Michael – ECO SUN ENERGY

JOFFRE André – Président – TECSOL

JOUANDOU Jean-Michel – PYRENEE ENERGIES

JUNG Jean Louis – SODIPA ENERGIES

KANCAL Peggy – Conseillère régionale d’Aquitaine – Déléguée au Plan climat

KORNILOFF Amaury – Directeur général Délégué – SOLAIRE DIRECT

LABBE Sébastien – BIOCENOSE

LABREUILLE Bertrand – Association TPAMPS

LAFOSSE Marc – Gérant – ENERGIE DE LA LUNE

LAFOUX Jean-Pierre – TOP 20 ÊTRE PRO

LAMOTHE Michèle – SOLARIAL

LANDAIS Sébastien – INNO-WATT ENERGIES

LASSOUDIERE Aurélien – SARL LM SOLEIL

LE FLOCH Benoit – SOLAIRE DIRECT

LE TALLEC Dominique – Associé- FP2S

LEBER Jean-Yves – Membre du Conseil National du Débat sur la Transition Énergétique – Associé ABGAL Partners

LECLERCQ Anne

LELONG Laurent – ELLIPSE ENERGIE

LEMAIRE Madeleine – INDEPENDANTE

LOISEAU Jean-François – APOLLON

LOUVEL Jean-Pierre – SUN-DAYS

LOYEN Richard – Délégué Général – ENERPLAN

MAKDESSI Georges – KACO NEW ENERGY

MANDRILLON Sylvain – SARL MANDRILLON

MARQUE Laurent – NOUVELLES ENERGIES

MATHIASIN Hervé – Dirigeant JB CONSEILS EN ENERGIES RENOUVELABLES

MAUREL Stéphan – HANWHA Q CELLS

MEILLON  Jean – Gérant – SOL ARCADIA

MERCY Joël – Président – GPPEP

MERGNAT Bernard – ENVIRONNEMENT ET TECHNIQUES

MERIC Frank – MASTERVOLT FRANCE

MICHEL Eric – ACD2

MOAL Pierre – ENR’ETHIC

MONGRAND Manuel – MONGRAND SARL

MOREAU Franck – VOLTABRI

MOREE Alexandre – PHOEBUS INGENIERIE

MUETH Thierry – Président Directeur Général – CORUSCANT et Président – ENERPLAN

MULHAUPT David – LUBERON SOLAIRE

NARDIN Albert – Resp affaires – CHATENET (Vinci)

NAUD Michel – ENCIAL

NOUARI Nabil – SUNCONCEPT MEDITERRANEE

OLCZAK Jean-Alexandre – SOLAR ENER JADE

PECHOULTRES Jean-Marc – ALTER ENR

PERRIN Jean-François – MPO ENERGY

PETIT Jean-Michel – OPTIMUM ENERGIE

PEYCELON Fabrice – France Photons

PICOT Pierre – IEL

POLLAK Stéphane – ASTREO

POUDRE Yohan – HORUS EnR

POUGHON Stephane – DISASOLAR

QUENEDEY Guillaume – GED ENERGY

REDON – INDEPENDANT

RENAUDIN Matthieu – BOUYGUES ENERGIES & SERVICES

ROBERT Jacques – SOLARDIS

ROCHETTE Marie-Claude – conseillère municipale

ROIGT Philippe – MITJAVILA SAS

ROUCH Florence – ROUCH ÉNERGIES

ROUJA Patrice – ELEOSUN

ROUX Hervé – Retraité

ROZIERE Marie – CSOUKHA

RUAULT-SAPIN – SOLAR ENER JADE

SAMUEL Thomas – Président – SUNNA DESIGN

SIMON Baptiste – INDEPENDANT

SPERLE Cornelus – THALOSOLAR SAS

TONUITTI Thierry – Trésorier – AQUITAINE CROISSANCE VERTE

TUILLÉ Frédéric – OBSERV’ER

USSEGLIO Yann – ALEO

VAN DE LOO Eric – ENERGIEBAU France

VASSEUR Sylvain – JPEE

VIALLET Thierry  – ENPHASE ENERGY

VIDAL Alain – OPTI EN

VOINIER Emmanuel – IMMOSUN SOLUTION SAS

ZAMPINO Alexandre – EMPHASE ENERGY

 

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Tribune : « La France, pays de la réti-cence environnementale » http://elus-aquitaine.eelv.fr/tribune-la-france-pays-de-la-reti-cence-environnementale/ http://elus-aquitaine.eelv.fr/tribune-la-france-pays-de-la-reti-cence-environnementale/#comments Sat, 13 Jul 2013 08:38:25 +0000 http://elus-aquitaine.eelv.fr/?p=4667 Tribune de Peggy Kancal et Noël Mamère

 « La France, pays de la réti-cence environnementale »

 

En septembre dernier, le discours du président de la République, lors de la conférence environnementale, aurait pu arracher une larme au plus convaincu des écologistes tant les éléments de langage étaient réussis ! La France devenait le « pays de l’excellence environnementale ». Des paroles aux actes, où en est réellement la France, un an après ?

 

Un ministère de l’Écologie et du Développement durable dépouillé de statut, de périmètre, de ministre (par deux fois, de façon brutale), de budget, de moyens réels d’action… Un ministère réduit à son minimum et qui ne doit surtout pas faire de vagues. Quant aux grandes promesses de campagne en matière d’écologie, elles restent à ce jour au point mort.

 

Vous avez dit « excellence environnementale » ? La France est championne toutes catégories dans l’utilisation des pesticides : à quand l’application stricte et volontariste du plan Écophyto, engagement issu du Grenelle ?

 

La France est le seul pays européen à ne pas avoir encore mis en œuvre une fiscalité écologique : à quand une taxe redistributive climat-énergie dans le projet de loi de finances 2014 ?

 

La France est le grand retardataire dans le domaine de la performance énergétique des bâtiments : où seront inscrits les 40 milliards nécessaires à la mise en œuvre de ce plan Marshall ?

 

La France est le pays le plus nucléarisé du monde par rapport au nombre d’habitants : aura-t-on enfin l’audace et le courage politique d’engager le démantèlement de Fessenheim, promis pour 2016, la fermeture des réacteurs les plus vétustes et dangereux ? Va-t-on développer autant que nécessaire les filières d’énergies renouvelables, toujours bloquées par de nombreuses entraves réglementaires et financières ?

 

La France est touchée par les impacts du changement climatique (inondations, sécheresses) : à quand de vrais moyens pour la mise en œuvre d’un plan national et d’un fonds d’adaptation, qui éviteraient d’être pris au dépourvu à chaque catastrophe ?

 

Nous avons le sentiment d’assister à un mauvais remake du tristement fameux « l’environnement, ça commence à bien faire », de Sarkozy. Qu’est devenu le candidat Hollande de 2012 ? N’était-il pas alors venu à la rencontre des élus locaux et des chefs d’entreprise des PME dans nos territoires, pour y constater le potentiel d’innovations et de dynamisme économique qui fourmille !

 

Ici en Aquitaine, nous avons des entreprises qui apportent des solutions à la pointe de l’excellence environnementale (plate-forme de certification pour les bâtiments intelligents, concentration solaire, moteurs hybrides post-diesel, stockage, mobilité électrique, grand éolien, site démonstrateur d’hydroliennes, matériaux isolants bio-sources, solutions industrielles pour les économies d’eau, gestion des déchets ultimes avec la torche à plasma…).

 

Toutes doivent mener des luttes acharnées et inégales face aux grands groupes qui protègent leurs intérêts… et qui ont bénéficié, eux, du crédit d’impôt pour la compétitivité ; elles reçoivent très peu de commandes publiques et restent encore aux portes d’accès de la BPI.

 

Les collectivités locales, dont en première ligne la Région, sont résolument à leur côté, mais c’est insuffisant au regard des enjeux et de leur stratégie de développement, et c’est indigne pour des entreprises d’avenir qui créent les emplois de nos enfants.

 

Décidément, en matière d’écologie, le compte n’y est pas. Quel gâchis !

 

Peggy Kancal, Conseillère régionale d’Aquitaine

Noël Mamère, député – maire de Bègles

 

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Quelques éléments pour éclairer notre volonté de développer l’économie circulaire en Aquitaine http://elus-aquitaine.eelv.fr/quelques-elements-pour-eclairer-notre-volonte-de-developper-leconomie-circulaire-en-aquitaine/ http://elus-aquitaine.eelv.fr/quelques-elements-pour-eclairer-notre-volonte-de-developper-leconomie-circulaire-en-aquitaine/#comments Mon, 24 Jun 2013 17:04:23 +0000 http://elus-aquitaine.eelv.fr/?p=4513 Par Martine Alcorta

La raison source à nos yeux est celle de la raréfaction des ressources et la progression de l’impact environnemental que la production de richesses fait subir à la nature. 80% des ressources naturelles sont consommées par 20% de la population. Si les populations chinoises, indiennes, russes accèdent aux standards de la vie industrialisée, l’équation devient impossible. Or tous les peuples ont droit à un confort de vie. Comment concilier économie et écologie, voilà la question posée par l’économie circulaire ? L’économie productiviste, c’est l’économie sans l’écologie, c’est une production rectiligne qui va puiser indéfiniment dans la nature ses besoins de matières premières et n’envisage le cycle de vie d’un produit que sous une vision linéaire du berceau à la tombe, de l’extraction au cimetière à déchets.

Une deuxième raison pour soutenir l’économie circulaire touche à la question de la compétitivité des entreprises. La course à la compétitivité dans une économie mondialisée nous a entrainés dans des dynamiques de dumping social et écologique qui sont incompatibles avec la durabilité de la planète et le bien être des populations. La compétitivité par la baisse des couts sociaux et des exigences environnementales est une ineptie.

L’économie circulaire est une solution à la compétitivité car elle permet d’abaisser le cout des ressources sans aggraver leur pénurie. Comment ? Tout simplement parce que les déchets d’une industrie peuvent devenir les ressources d’une autre. Le port de Kalundborg au Danemark en est une illustration remarquable. Une centrale électrique vend de la vapeur à la raffinerie voisine qui lui vend en retour ses eaux usées qui lui servent de refroidissement ; L’eau tiède rejetée par la centrale est utilisée par une ferme piscicole… Au total, 26 contrats d’échanges de matières, eau, énergie pour une réduction conséquente des émissions de gaz à effet de serre mais aussi des couts de production !

L’économie circulaire est un développement de filières industrielles pensé à l’échelle d’un territoire. La compétitivité ne s’évalue pas au niveau d’une entreprise mais d’un réseau d’entreprises situées sur un même territoire. Économie rime alors avec projets de territoires, nous sommes dans une double compétence de la région. L’économie circulaire ce n’est pas seulement du recyclage c’est de la régénération des ressources. C’est la raison pour laquelle on utilise aussi l’expression « craddle to craddle » ou en français «du berceau au berceau» parce qu’elle permet de donner aux matières premières une deuxième naissance alors qu’elles ont déjà subi une première transformation.

En 2010, 65 milliards de tonnes de matières premières ont été injectées dans l’économie, on prévoit que ce chiffre augmentera jusqu’à 82 milliards en 2020. L’économie circulaire a aussi son corollaire financier. La financiarisation circulaire est une finance dont les profits reviennent alimenter la production réelle. Or aujourd’hui 98% de la finance mondiale circule sans servir nos outils de production, seuls 2% vont à l’économie réelle.

La linéarité de notre économie et de nos finances mondiales ressemble à une fuite en avant. Alors que la nature et ses écosystèmes nous montrent que la vie est un équilibre qui repose sur l’interdépendance, la circularité et la solidarité des matières, « Rien ne se perd, rien ne se crée tout se transforme » disait le physicien, l’homme crée le déchet et joue avec l’épuisement des ressources.

Produire de la richesse sans détruire le vivant, vous l’aurez compris, c’est le principe de base de l’économie circulaire.

 

 

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Amorcer la troisième révolution industrielle : l’Etat est dépassé, aux Régions de prendre la main! http://elus-aquitaine.eelv.fr/amorcer-la-troisieme-revolution-industrielle-letat-est-depasse-aux-regions-de-prendre-la-main/ http://elus-aquitaine.eelv.fr/amorcer-la-troisieme-revolution-industrielle-letat-est-depasse-aux-regions-de-prendre-la-main/#comments Tue, 11 Jun 2013 12:47:22 +0000 http://elus-aquitaine.eelv.fr/?p=4380 Par Peggy Kançal L’Etat ne parvient pas à enrayer le mouvement massif de désindustrialisation, et le plan d’investissements d’avenir se fait attendre. Dans ce contexte sclérosé, l’Etat doit faire confiance aux Régions, amenées à rester chef de file en matière d’innovation-recherche-développement économique. ...]]>

Par Peggy Kançal

L’Etat ne parvient pas à enrayer le mouvement massif de désindustrialisation, et le plan d’investissements d’avenir se fait attendre. Dans ce contexte sclérosé, l’Etat doit faire confiance aux Régions, amenées à rester chef de file en matière d’innovation-recherche-développement économique.

La Région Aquitaine a déjà démontré sa capacité technique, financière à investir auprès de son tissu industriel, à structurer et développer de nombreuses filières. Il est temps de passer à la vitesse supérieure, en étant visionnaires et
audacieux!

Après avoir fortement soutenu les secteurs traditionnels (aéronautique-spatial, composites, défense), l’Aquitaine doit aujourd’hui déplacer le curseur et le coeur des priorités budgétaires vers les filières émergentes comme l’économie numérique et l’économie verte (énergies renouvelables, bâtiments intelligents, économie du réemploi dite « circulaire », mobilités alternatives…) qui ont plus besoin de fonds publics en phase d’envol, et qui sont stratégiques car leur croisement donnera naissance à la troisième révolution industrielle – celle des réseaux intelligents.

Nous contribuons déjà, au sein de la majorité régionale, à la mise en place de nouveaux outils financiers (fonds de la Banque Européenne d’Investissement) ou de dispositifs (autoconsommation des bâtiments, PREBAT, Territoires à énergie positive) qui doivent être décuplés pour créer un effet levier à la hauteur des enjeux.

N’en doutons pas, nous serons nettement gagnants de cette réorientation des crédits régionaux, que ce soit en termes de création d’emplois (les énergies renouvelables créent 3 fois plus d’emplois nets que la filière électronucléaire) ou d’attractivité territoriale.

A l’heure où les factures d’énergie vont augmenter de 30 à 50%, le critère clé de maintien et d’implantation des industries, des entreprises tertiaires en Aquitaine sera une offre d’accueil innovante (bâtiments sobres visant la norme énergie positive, technologies d’autoconsommation et de stockage, zones d’activités intégrant l’écologie industrielle), au-delà des critères classiques qui ne différencient plus les territoires (fiscalité économique, grandes infrastructures de transport très haut débit).

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Le fondateur des « Cannabis Social Clubs » condamné:l’hypocrisie continue ! http://elus-aquitaine.eelv.fr/le-fondateur-des-cannabis-social-clubs-condamne-lhypocrisie-continue/ http://elus-aquitaine.eelv.fr/le-fondateur-des-cannabis-social-clubs-condamne-lhypocrisie-continue/#comments Mon, 22 Apr 2013 09:44:00 +0000 http://elus-aquitaine.eelv.fr/?p=4234 Par Marie Bové Jeudi 18 avril au tribunal de Tours, Dominique Broc, porte parole des \"Cannabis social clubs\" français a été condamné à huit mois d’emprisonnement avec sursis et 2.500 euros d’amende pour détention de cannabis et refus du prélèvement ADN : stupéfiant pour un procès sur les... stupéfiants. ...]]>

Par Marie Bové

Jeudi 18 avril au tribunal de Tours, Dominique Broc, porte parole des « Cannabis social clubs » français a été condamné à huit mois d’emprisonnement avec sursis et 2.500 euros d’amende pour détention de cannabis et refus du prélèvement ADN : stupéfiant pour un procès sur les… stupéfiants.

En effet, Dominique Broc revendique sa qualité de « jardinier responsable »… de cannabis. La preuve : le cultivateur compte 118 pieds de cannabis dans son jardin pour 23 kgs de production annuelle.

Mais détournant le regard, la justice esquive le débat et le condamne en correctionnelle pour détention illicite de quelques grammes de marijuana… exit la cour d’Assises pour production organisée.

Pas content, le jardinier projette de faire appel de la décision du tribunal en cassation, voire même devant la cour européenne des Droits de l’Homme. Bizarre ? Et bien non.

 

La prohibition à la française est contraire à la directive européenne de 2004

Dominique Broc a déposé ouvertement les statuts associatifs du « Cannabis social club » en préfecture : une forme de coopérative en circuit court sans but lucratif du producteur au consommateur majeur et averti.

Pour cela, il s’est appuyé sur l’expérience espagnole de 2006 suite à un rappel à l’ordre européen concernant l’application de la directive de 2004 excluant de toute poursuite pénale les personnes qui « s’y livrent (à la culture de cannabis) à des fins de consommation personnelle ».

Ainsi, nous assistons en direct au gag bien connu de l’arroseur arrosé : une justice française prise au piège d’une prohibition obsolète, en infraction avec le droit européen.

En connaissance de cause sur la prohibition du cannabis en France, Dominique Broc s’est ainsi lancé dans un combat politique devant l’hypocrisie des législateurs et des pouvoirs publics.

Son action illégale au regard de la loi française de 1970 a pourtant clairement pour objectif :

  •  de soustraire les consommateurs de cannabis à l’économie parallèle des gangs de la drogue,
  • de contrôler la qualité du produit et de garantir une traçabilité sur la provenance et le mode de culture,
  • de sensibiliser et de prévenir les consommateurs sur l’usage des drogues,
  • d’informer sur la reconnaissance de l’usage médical du cannabis pour les personnes souffrant de maladies graves (sida, cancers, glaucomes…) ou de handicaps lourds.

Législation plus stricte, consommation plus forte : cherchez l’erreur !

Aujourd’hui, la France est le pays européen où la loi sur la prohibition est une des plus strictes… mais c’est aussi le pays où le nombre de consommateurs est un des plus élevés : 23% des 15-64 ans, consommation occasionnelle ou régulière.

Le Portugal s’est débarrassé de ce fléau à partir de 2001 en libéralisant l’usage du cannabis pour atteindre le seuil européen le plus bas : 8% de la population des 15-64 ans.

Timidement, Daniel Vaillant a franchi un premier pas sur l’usage médical du cannabis (groupe PS de l’Assemblée nationale). Dès à présent, les parlementaires français doivent relever ce défi de la légalisation du cannabis : la prohibition est la pire des attitudes laxistes. Elle n’offre aucune protection pour les consommateurs, aucune prévention, aucune fiscalisation (contrairement à l’alcool et au tabac) et aucune application médicale.

Moi, Marié Bové, élue de la République française

J’appelle les parlementaires à ouvrir le débat public sur la prohibition du cannabis avec la société civile et à créer un groupe de travail afin d’élaborer un projet de loi pour la légalisation. D’ores et déjà, j’invite chacun d’entre vous à déclarer vos motivations qui permettent d’enclencher une discussion responsable :

Moi, Marie Bové, élue de la République française et responsable politique, déclare que l’abandon de notre jeunesse aux gangs de la drogue du cannabis (1ère drogue consommée en France) est un crime de non assistance à personnes en danger.

Moi, Marie Bové, élue de la République française et responsable politique, déclare que la tranquillité publique est menacée par la loi qui favorise l’école de la délinquance. La paix sociale ne s’achète pas en alimentant le rêve de l’argent facile pour sortir de la pauvreté ou pour aider sa famille.

Moi, Marie Bové, élue de la République française et responsable politique, déclare qu’au lendemain de l’affaire Cahuzac, il est intolérable de fermer les yeux sur la financiarisation occulte du cannabis : évasion fiscale et blanchiment de l’argent sale dans l’économie réelle de proximité (logement, restaurants, taxis, services…)

 

La loi de prohibition de 1970 a été votée avec neuf députés en séance… une minorité pour un piège à cons ! Changeons la donne.

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Visite de la Ministre du logement et de l’égalité des territoires en Dordogne http://elus-aquitaine.eelv.fr/visite-de-la-ministre-du-logement-et-de-legalite-des-territoires-en-dordogne/ http://elus-aquitaine.eelv.fr/visite-de-la-ministre-du-logement-et-de-legalite-des-territoires-en-dordogne/#comments Thu, 18 Apr 2013 07:52:03 +0000 http://elus-aquitaine.eelv.fr/?p=4222 Par Martine Alcorta

Cécile Duflot ira visiter le vendredi 19 avril un projet de logements sociaux à Meyrals en Dordogne. Et oui on peut faire du logement social dans des petites communes rurales ! La Région Aquitaine a toujours soutenu le développement de l’offre locative sociale en zone rurale que ce soit du logement social ou du patrimoine communal à réhabiliter

La construction de logements sociaux en milieu rural est un défi en matière d’aménagement du territoire. L’habitat social est avant tout un équipement appartenant au monde urbain, mais aujourd’hui la précarisation sociale et la vulnérabilité énergétiques de la population rurale rend encore plus cruciale l’intervention des bailleurs sociaux sur des territoires qu’ils avaient oubliés. Et c’est une nouvelle culture de l’habitat social qu’il faut repenser. Il ne faut pas que ce soit un élément urbain que l’on greffe à la société rurale. Il faut une intégration paysagère du logement social, une innovation architecturale en prise avec l’existant. Forme et matériaux prennent de l’importance par rapport à cette intégration paysagère, ils deviennent des marqueurs identitaires qui doivent permettre de fondre ces nouveaux habitats dans le paysage existant. La connotation négative du logement social s’atténue à partir d’une dilution de son bâti dans le continuum résidentiel de la commune.

Toutefois l’égalité des territoires en matière d’habitat ne doit pas s’envisager seulement comme une lutte contre la précarisation sociale des populations, il faut inscrire l’habitat social dans un développement plus global du territoire rural. Ces territoires doivent réussir le pari de la mixité sociale. La solidarité communautaire est déjà au sein des sociétés villageoises, il faut que se crée une cohésion immédiate entre les arrivants et la communauté villageoise, c’est  pour cela qu’il faut casser la différenciation entre bâti social et bâti résidentiel.

L’aménagement du territoire doit relever le défi de la mixité, dans l’urbain (c’est pas gagné !) comme dans le rural car elle est le cœur de la réussite égalitaire à la fois différence et ressemblance.

 

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« Le choc des bonheurs » pour expliquer le mystère français http://elus-aquitaine.eelv.fr/le-choc-des-bonheurs-pour-expliquer-le-mystere-francais/ http://elus-aquitaine.eelv.fr/le-choc-des-bonheurs-pour-expliquer-le-mystere-francais/#comments Tue, 09 Apr 2013 08:17:19 +0000 http://elus-aquitaine.eelv.fr/?p=4207 Par Martine Alcorta Le bonheur n’est plus dans les prés français à en croire de nombreuses études et sondages. On peut certes expliquer ce phénomène par des conditions de vie de plus en plus dégradées mais on peut aussi se demander si nous ne sommes pas lassés d’un certain type de bien être. ...]]>

Par Martine Alcorta

Le bonheur n’est plus dans les prés français à en croire de nombreuses études et sondages. On peut certes expliquer ce phénomène par des conditions de vie de plus en plus dégradées mais on peut aussi se demander si nous ne sommes pas lassés d’un certain type de bien être.

Ne serions-nous pas en train de réinventer de nouvelles formes de bonheur ?
Plus méconnue que l’hédonisme, la philosophie de l’eudémonie nous apporte pourtant une autre vision du bien-être. Misant sur trois besoins essentiels de l’être humain qui sont, « se sentir compétent », « autonome » (dans le sens de peser sur sa vie sans la subir en permanence) et « socialement relié aux autres », elle resitue le bien-être non pas dans une consommation matérielle et une compétition avec les autres mais dans un développement de soi en cohérence avec ses propres valeurs et intérêts.

Le bonheur ne serait plus à trouver dans la quête du « toujours plus » et dans l’addiction jubilatoire de la consommation, mais dans un besoin de se sentir compétent et maitre de sa propre vie. C’est ce qu’expriment au quotidien le salarié qui se sent un automate dans l’entreprise, les habitants des cités rénovées, qui ont le sentiment de subir le changement de leur quartier même s’il améliore leur décor urbain, l’étudiant à qui on demande de mettre des croix dans un questionnaire à choix multiple pour évaluer ses compétences, l’écolier que l’on habitue paradoxalement à ne travailler que pour avoir une bonne note, les citoyens qui revendiquent de plus en plus de place dans l’évolution de leur quartier ou de leur ville…

L’attachement à son logement est aussi un attachement à un espace où on est encore maitre de sa vie dans une société qui prive de plus en plus le citoyen de ces espaces de maitrise. Le besoin d’autonomie, au sens écologique et non pas libéral du terme, est devenu le premier substrat du bonheur du XXI siècle. Mais notre société n’est pas construite sur ces ressorts nouveaux, elle porte encore en elle les structures obsolètes des vieilles aspirations au bonheur. Nous sommes englués dans une société où le bonheur est censé se consommer comme un bonheur que l’on pense « pour nous » mais « sans nous ».

La production industrielle et de masse, qui a converti notre bonheur en un acte de consommation, est prise au piège de l’innovation qui doit sans cesse apporter une dose de bien-être supplémentaire à des peuples qui se rassasient de plus en plus vite. L’industrie du bonheur n’a pourtant pas encore comblé le bricoleur du dimanche, l’amateur du jardinage, et aujourd’hui du recyclage qui continuent à investir, dans les interstices de la société industrielle des espaces, où l’on se retrouve soi-même. C’est peut-être dans ce choc des bonheurs que se trouve le mystère français ou le french paradox, qu’une revue américaine décrivait récemment en ces termes « Les Français seraient heureux d’être malheureux parce que conscients des insuffisances de notre monde. »
Les Français seraient donc heureux de pouvoir bricoler leur propre bonheur, ils en ont peut-être marre qu’on fabrique sans eux un monde où ils seront soi disant heureux. Faire le bonheur des peuples voilà une intention dont il faut définitivement tourner la page.

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L’écologie a droit à l’épreuve du pouvoir http://elus-aquitaine.eelv.fr/lecologie-a-droit-a-lepreuve-du-pouvoir/ http://elus-aquitaine.eelv.fr/lecologie-a-droit-a-lepreuve-du-pouvoir/#comments Thu, 21 Mar 2013 08:33:41 +0000 http://elus-aquitaine.eelv.fr/?p=4165 Par Martine Alcorta

Lectrice assidue et admiratrice des chroniques de J.C Guillebaud, j’ai été surprise de celle du dimanche 10 mars. Je comprends que l’on puisse exprimer son inquiétude et son incompréhension à voir toute une civilisation aller dans le mur en ne prenant pas les mesures à la hauteur des enjeux écologiques du moment. Mais plus je lis des expressions publiques qui dénoncent les dérives politiciennes d’EE – LV et plus je m’interroge sur le sens de ces messages accusateurs. Ne cachent-ils pas eux aussi des volontés politiciennes d’affaiblir, comme par hasard à quelques mois d’échéances électorales, le parti écologiste ?

Pour autant la question de fond mérite toute attention car elle est sincèrement partagée par de nombreux écologistes associatifs mais aussi militants d’EE – LV. Et les élus écologistes ont le devoir, non seulement de se la poser, mais de faire vivre, sans langue de bois et démagogie, le débat autour d’elle. « Est-il utile d’avoir des élus écologistes au gouvernement et dans les exécutifs locaux ? » Je n’aurais pas la prétention à moi tout seule d’y apporter une réponse définitive.

Je me contenterai d’essayer d’approfondir la question. Le constat d’un déficit généralisé de conscience écologique est difficilement contestable. Il faut effectivement convaincre culturellement l’opinion. Car il est impensable d’imaginer un pouvoir « vert » qui imposerait, pour le bien du peuple et de la planète, des mesures que seulement une minorité de citoyens seraient prêts à accepter. L’écologie a toujours été portée par le monde associatif, la société civile et relayée par quelques philosophes et penseurs politiques.

Et si ce précieux terreau de l’écologie « d’en bas » continue à labourer avec persévérance et efficacité le monde « d’en bas », il est effectivement depuis quelques années rejoint par un mouvement politique qui a pris racine dans l’échiquier national et européen. Et force est de constater que les relations autrefois plus étroites entre l’écologie « d’en bas » et l’écologie « d’en haut » se distendent et que la méfiance s’installe. L’épreuve du pouvoir a fait franchir un nouveau cap à l’écologie. La confrontation au réel est toujours un choc et une source de déception après des années d’imaginaires culturels. Mais elle est, de mon point de vue, un passage obligé. Car l’imaginaire se meurt s’il ne donne pas éclosion un jour à des transformations du réel.

Etait-il cependant prématuré de penser que le moment était venu pour ce premier printemps de l’écologie du réel ? Encore trop minoritaires, avons-nous eu tord de nous appuyer sur des partenaires aux visions encore trop engluées dans des cultures productivistes et peu enclins à faire majoritairement leur coming out écolo ? Avons-nous surestimé le potentiel de progression du parti socialiste ainsi que leur audace écologiste et sociale ?

Pour autant faut-il refuser à l’écologie politique, qui est bien un changement de paradigme civilisationnel, le droit d’exister sur les tremplins du pouvoir sous prétexte que la révolution des consciences n’est pas achevée ? Un parti politique n’est-il pas le meilleur moyen de faire avancer un nouveau projet civilisationnel qui réconcilie les Humains et la Planète mais aussi l’humanité avec elle-même ? Parce qu’elle est fondée sur la globalité et la complexité, l’écologie politique est la solution à la crise actuelle qui est aussi globale et complexe. Et si on faisait vivre les solutions plutôt que de prédire leur effondrement avant des les essayer?

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La « smart specialisation » au service des territoires et de la démocratisation de l’enseignement supérieur ? http://elus-aquitaine.eelv.fr/la-smart-specialisation-au-service-des-territoires-et-de-la-democratisation-de-lenseignement-superieur/ http://elus-aquitaine.eelv.fr/la-smart-specialisation-au-service-des-territoires-et-de-la-democratisation-de-lenseignement-superieur/#comments Mon, 28 Jan 2013 08:28:01 +0000 http://elus-aquitaine.eelv.fr/?p=3925 L’université numérique est-elle une réponse à la crise du logement étudiant et la démocratisation de l’enseignement supérieur ?

Le logement étudiant est une préoccupation de la Région aquitaine car elle s’inscrit dans ses compétences universitaires. Malgré de nombreux soutiens financiers à des opérations de rénovation et construction de logements universitaires, qui ont permis d’accroitre l’offre sur le territoire de la Communauté Urbaine de Bordeaux (CUB), la problématique du logement reste une préoccupation majeure des étudiants. L’offre de logements abordables reste malgré tout insuffisante.

Pourra-t-on résoudre ce problème en ne s’occupant seulement que de l’offre sans agir en parallèle sur la demande ? Car si au fur et à mesure que l’offre augmente, la demande augmente aussi, tout simplement parce qu’on souhaite démocratiser l’accès à l’enseignement supérieur et donc augmenter la population étudiante en la concentrant sur une partie restreinte du territoire, comment arrivera-t-on à rétablir un jeu équilibré de l’offre et de la demande qui permettrait d’envisager une baisse des loyers ?

La réponse mathématique saute évidemment aux yeux, car il suffirait de faire baisser la demande en « logements étudiants » sur la CUB pour que la formule rétablisse l’équilibre en faveur de l’offre. Mais comment résoudre une équation qui consiste à diminuer la demande de logements tout en souhaitant une plus grande démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur donc une augmentation du nombre d’étudiants ?

 

Et c’est là que nous nous tournons vers la technologie, « comme quoi, contrairement aux stéréotypes ou caricatures, les écologistes ne sont pas des technophobes » car nous considérons que l’université numérique est une réponse systémique à cette problématique régionale. La « smart specialisation », qui est un nouveau concept européen de développement nous apprend qu’il faut savoir apporter de la valeur ajoutée à une activité locale, en greffant sur de l’existant des techniques nouvelles qui vont irradier plusieurs secteurs dans une dynamique nouvelle qui apportera de nouveaux modes de faire, adaptés aux besoins des territoires régionaux. Telle est la philosophie du concept européen, déclinée en réunion des exécutifs sur l’Europe le 24 Février au conseil régional, par son inventaire, M. Foray. Et cette valeur ajoutée et dimension créative ne se réduisent pas au seul secteur de l’entreprise et de l’économie mais peuvent concerner l’innovation sociale au service d’un aménagement plus équitable du territoire et d’une plus grande démocratisation de l’accès à la connaissance.

 

C’est donc l’esprit de la « smart specialisation » que nous proposons de faire pénétrer sur le territoire aquitain pour rénover le service public de l’enseignement supérieur en vue de deux objectifs : une plus grande démocratisation et égalité territoriales de la poursuite des études universitaires.

 

Comment ? Par un développement sans précédent de l’université numérique. Pour éviter les malentendus, d’où naissent souvent des résistances aux projets, précisons bien que « université numérique » ne signifie pas « enseignement à distance ». Elle est un mix de « présentiel » et « distanciel », c’est-à-dire d’enseignement en « présentiel », étudiants et enseignants « face à face », et d’enseignements en « distanciel » c’est-à-dire médiatisés par une plate forme numérique. Précisons d’ailleurs que la question de la distance dans l’enseignement ne répond pas qu’à des critères physiques. Quid en effet d’un cours d’amphi qui est certes du « présentiel » mais sans interactivité ? Et quelle est la pertinence de faire venir des quatre coins du territoire aquitain des étudiants toute une semaine sur Bordeaux, avec tout ce que cela comporte comme besoins d’infrastructure pour leur dispenser des cours d’amphis, souvent dans certaines disciplines retransmis de surcroît, en parallèle sur écrans vidéos dans plusieurs salles de l’université ?

 

A l’heure du numérique, il est temps de repenser la pédagogie universitaire. Nous sommes un certain nombre d’enseignants à l’expérimenter à Bordeaux, en segmentant nos enseignements « en distanciel » d’une part, sous formes de vidéos ou diaporamas commentés et « en présentiel » d’autre part, sous forme de travaux dirigés qui reprennent sous forme interactive l’enseignement dispensé en « distanciel ».

Avantages ? Pour avoir suivi une formation à cet enseignement numérique j’ai tout d’abord apprécié qu’on puisse enfin à l’université échanger et partager des préoccupations pédagogiques, cela faisait longtemps que ce n’était pas arrivé !

Autre avantage : en organisant judicieusement le « présentiel », on peut imaginer faire venir les étudiants sur deux journées à l’université en faisant des allers-retours sur Bordeaux dans la journée, par trains avec des tarifs avantageux, ce qui leur éviterait de devoir s’installer pour une année sur la CUB avec les coûts que cela comporte.

Autre avantage : éviter d’agrandir sans cesse les locaux universitaires par la diminution de la présence des étudiants et réduire ainsi l’inflation des coûts de fonctionnements liés à des investissements de plus en plus importants.

Le bémol ? On m’a souvent rétorqué que j’allais entraver l’autonomie étudiante et la nécessaire socialisation entre pairs qui correspond à un besoin important de cette période de la vie. Car une vie éloignée du cercle familial aurait l’avantage de créer de l’autonomie. J’aurais deux remarques à faire à ce sujet : la première est que l’université n’est pas ce lieu mythique où parce qu’ « il y a du nombre », « il y a du lien ». Au contraire, l’université est vécue par de nombreux étudiants comme un lieu anonyme, où la relation enseignant-enseigné reste très distante et peu chaleureuse et où il n’est pas aussi facile de faire de nouvelles connaissances! Et puis, est-il nécessaire de rappeler que si l’autonomie a un coût financier élevé, elle ne peut concerner qu’une partie de la jeunesse aquitaine ?

Je n’ai pas trop d’inquiétudes, par ailleurs, pour que notre jeunesse reconstruise « naturellement » des lieux sociaux de convivialité dans ce nouveau contexte et je fais confiance à leur capacité créative dans le domaine !

On peut aussi imaginer, que dans chaque département, on puisse créer des espaces de tutorat avec la présence de doctorants allocataires, qui pourraient servir de relai sur les territoires, entre les enseignants et les étudiants qui accompagnerait si nécessaire le « distanciel ». Une façon de recréer dans chaque partie du territoire aquitain des lieux de convergence pour la vie étudiante moins impersonnels et plus conviviaux que des grands campus universitaires. Ce qui redonnerait de surcroît un « coup de jeune » et de la vitalité à tous nos territoires.

Car au bout du compte (si on ne veut que compter), cette nouvelle organisation a des conséquences financières positives pour la collectivité, pour les familles, les jeunes et ne peut que contribuer à réduire le déficit public tout en conservant voire en amplifiant et démocratisant la poursuite d’études supérieures. Reste donc à accompagner cette nouvelle forme d’autonomie de l’accès au savoir et faire appel à des contributions créatives pour rendre opérationnel ce projet en comptant sur le potentiel énorme de l’intelligence aquitaine qu’il ne manquera pas de réveiller.

Martine Alcorta, Vice Présidente Région Aquitaine chargée des politiques de l’habitat et Maitre de conférences en Psychologie à l’université de Bordeaux-2

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