150 propositions

Entièrement financées par les régions, avec divers partenaires chargés notamment de leur gestion, elles ne bénéficient d’aucun fonds national ou européen. Mais elles constituent un niveau de protection qui se veut aussi efficace que celui d’une réserve naturelle : existence d’une charte et d’un plan de gestion qui – par la concertation – rencontre l’adhésion des utilisateurs et des propriétaires.

Déjà cinq réserves naturelles nationales

Il en existe 166 en France, dont cinq en Auvergne. Elles ont été créées à l’initiative de l’État. 1. Les Sagnes de la Godivelle. Classée en 1975, sur 24 ha à 1.200 m d’altitude, pour protéger des tourbières et habitats para-tourbeux avec un cortège faunistique et floristique à valeur patrimoniale européenne. 2. La Roche de la Jacquette. Créée en 1976 à Ardes-sur-Couze dans le souci de préserver une population de grands ducs et une diversité de milieux (falaises, pelouses sèches, landes, forêt) favorisant la présence de nombreuses espèces d’insectes. 3. Le Val d’Allier. À cheval sur neuf communes entre Moulins et Vichy, elle protège depuis 1994 les espaces naturels sensibles et les espaces de liberté de l’Allier, l’une des dernières grandes rivières sauvages d’Europe de l’ouest. 4. Chastreix-Sancy (sur Besse-et-Saint-Anastaise, Chambon-sur-Lac, Chastreix, Le Mont-Dore, Picherande) a été créée en 2007 sur le versant sud du Sancy?; elle englobe le cirque glaciaire de la Fontaine salée et d’autres landes et prairies remarquables. 5. La vallée de Chaudefour. Créée en 1991 sur la commune de Chambon-sur-Lac, elle protège une vallée née il y a 600.000 ans, qui abrite aujourd’hui quelque 976 espèces animales et 1.600 espèces végétales, dont certaines uniques au monde.

En France

138. Réserves naturelles régionales, dont une outre-mer, couvrant 33.959 ha. 166. Réserves naturelles nationales, dont 16 outre-mer, couvrant 178.181 ha. 6. Réserves naturelles corses couvrant 83.426 ha.

Grottes et tourbières depuis 2014

Ce sont les deux premières d’Auvergne : les cheires et grottes de Volvic et le lac de Malaguet ont été classées en réserves naturelles régionales les 22 et 23 septembre 2014.

Cheires et grottes de Volvic (Puy-de-Dôme, 61,30 ha, gestion LPO). Sur 34 parcelles, dont 18 sectionnales et communales et – surtout – 14 appartenant à la Société des eaux de Volvic, elle abrite un site majeur pour l’hibernation des chauves-souris (500 ont été recensés en février dernier). Quelque quinze espèces ont été vues, dont le grand murin et le murin à oreilles échancrées.

Loin de mettre sous cloche un site auquel est déjà liée une activité touristique et industrielle de par l’exploitation des eaux, ce classement a pour enjeu de renforcer la naturalité de certains espaces tout en s’appuyant sur les structures existantes pour sensibiliser les publics.

Lac de Malaguet (Haute-Loire, 54,21 ha, gestion Parc Livradois-Forez). Sur les communes de Monlet, Sembadel et Félines, à plus de 1.000 mètres d’altitude, le lac, ses prairies de transition et ses tourbières remarquables parce qu’encore « tremblantes », abritent une flore remarquable. Une faune non moins exceptionnelle trouve refuge autour du lac : cigogne noire, faucon hobereau, nette rousse, loutres… Là encore, les contraintes d’aménagement ont été choisies en concertation pour organiser la circulation (sur deux roues, à pied ou en barque) et respecter les activités halieutiques et agropastorales traditionnelles. L’enjeu : éviter la circulation sur les zones naturelles les plus sensibles?; maintenir les activités touristiques et agricoles en place tout en menant un travail de fond sur la qualité des eaux.

Elles sont attendues pour 2015

Le classement par la Région serait imminent pour deux autres espaces remarquables de la région.

Val de Loire bourbonnais (Allier, 304 ha, dossier porté par le Conservatoire d’espaces naturels CEN de l’Allier). Ce parc veut offrir à la Loire sauvage l’équivalent de ce que le PNR offre à l’Allier vers Moulins.

Aux confins de l’Allier et de la Saône-et-Loire, le projet porte sur 304 ha de part et d’autre de la rivière, autour des méandres des Germains (Saint-Martin-des-Lais). Ici, les espaces de liberté pour la dynamique fluviale comptent parmi les derniers secteurs sauvages de la rivière. C’est donc une zone importante sur le plan hydrogéographique ; mais aussi un conservatoire d’habitats et de milieux qui disparaissent ailleurs.

Depuis 2004, les CEN Allier et Auvergne travaillent déjà à mieux cerner les enjeux et limiter les pressions sur le site : fréquentation, espèces envahissantes, pratiques agricoles inadaptée… Le classement n’attend plus que l’accord de l’État pour les parcelles du domaine public fluvial.

Puy de Marmant (23,5 ha, Puy-de-Dôme, CEN d’Auvergne). L’heure est à la dernière phase, celle de la consultation publique, avant de présenter au classement l’un des derniers coteaux secs de Clermont-Ferrand encore en très bon état.

Propriétaire de la majorité des terrains, la commune de Veyre-Monton est à l’origine de la demande. Le périmètre porte sur une ancienne « réserve naturelle volontaire » élargie aux parcelles environnantes pour protéger des milieux thermophiles qui font référence au niveau régional (orthoptères et lépidoptères). Le site possède également un intérêt ornithologique et géologique. Ici, aujourd’hui, l’un des principaux enjeux est celui de la lutte contre l’enfrichement.

Anne Bourges