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« Loi Fillon sur l’Education ».
Motion d’urgence 3 CNIR de 01/2005

Motion d’urgence n° 3 « Loi Fillon sur l’Education ».

PROPOSITION D’UNE CONVENTION SUR L’EDUCATION Attendus : 1- La conjoncture Les mouvements du printemps 2003, au-delà des revendications sur les retraites et la décentralisation, ont contribué à l’émergence de nouvelles réflexions sur l’Ecole. Les Verts ont soutenu cette mobilisation, tout en affirmant leur soutien, par exemple, à une autre décentralisation. Le "Grand débat sur l’avenir de l’Ecole", initié par Luc Ferry, a débouché sur le rapport Thélot, puis sur le projet de loi Fillon. Celui-ci sera soumis au Parlement dans le courant du mois de février 2005. 2- Notre diagnostic Malgré une montée indéniable du niveau de formation et de qualification des jeunes, de profondes inégalités persistent face aux études : presque 10% d’une classe d’âge sort encore aujourd’hui du système scolaire sans formation professionnelle et 12% éprouvent des difficultés pour lire des textes nécessaires à leur vie quotidienne (évaluation dans le cadre des journées d’appel de préparation à la défense nationale).

En fait, le système scolaire s’est beaucoup transformé en 15 ans ; il a élevé le niveau de formation, faisant accéder aux lycées ou à l’Université des jeunes de milieux défavorisés, mais il a généré de nombreux défauts. Pas seulement l’illettrisme ou la violence montrée par les médias, mais des inégalités ordinaires, entre les diplômes, entre les bacs, entre les filières donnant un emploi et les autres, entre établissements connus et ceux des banlieues. Il existe aujourd’hui une véritable « fracture scolaire ». Face à ce bilan en demi-teinte, un examen des politiques de l’Education Nationale, et notamment de la loi d’orientation de 1989 et de l’acte I de la décentralisation méritait d’être mené. 3- Le rapport Thélot Le rapport Thélot est à l’image des limites du débat initié en France et ne mérite ni mépris ni louanges excessives.
-  L’exigence de maîtrise par tous les élèves d’un socle commun des indispensables est un objectif recevable. Elle ne peut être assimilée à un nivellement par le bas , d’autant que le rapport précise : « La définition et la légitimité du socle commun des indispensables doivent être incontestables ». Un débat exigeant doit à présent s’engager, non pas dans une logique de surenchère des lobbies disciplinaires, mais du point de vue de l’envie d’apprendre des élèves, des apprentissages essentiels à la citoyenneté, à la responsabilité et à l’autonomie, mais aussi des besoins de la société.
-  La "personnalisation des apprentissages" est également un objectif souhaitable, si elle ne signifie pas filiarisation précoce. Offrir un accompagnement spécifique de l’enfant en fonction de ses besoins pour atteindre la maîtrise des indispensables, au moment où l’échec scolaire frappe les populations les plus précarisées, est un vraie ambition.
-  La revalorisation des voies professionnelles et technologiques est un objectif soutenu par les Verts. Il faut cesser d’opposer qualification professionnelle et élévation des connaissances. Dans la perspective d’une réorganisation des activités humaines pour le développement durable de notre planète, nous avons besoin de formations adaptées
-  La formation professionnelle continue est un acquis social. Revendiquer le droit à la formation tout au long de la vie ne signifie pas réduire la formation initiale.
-  La redéfinition des services des enseignants n’est pas un tabou, si elle reconnaît à leur juste valeur les activités importantes qu’ils consacrent souvent au suivi des élèves, au

-  travail en équipes, à la rencontre avec les parents et les partenaires du système éducatif, sans aggraver, voire en améliorant leurs conditions de travail. Nos regrets :
-  Alors qu’il devait fixer les grandes orientations de l’école du XXIème siècle, définir quels étaient les savoirs et les valeurs à transmettre pour les nouvelles générations, le rapport Thélot ne parle que très peu des contenus de la culture commune. Au détour d’un paragraphe, il est dit que l’objectif de l’éducation est d’organiser une "économie de la connaissance la plus compétitive possible, capable d’une croissance économique durable". Nous sommes, nous écologistes, opposés à cette vision de la société, contre cette idéologie de la croissance et de la compétition.
-  Thélot n’aborde pas le le problème du fonctionnement de l’institution, son organisation pyramidale peu démocratique. Pour nous l’autonomie des établissements reste une piste à explorer qui n’est pas synonyme d’inégalités territoriales, de démantèlement du service public, si elle s’inscrit dans un cadre national solidaire.
-  Du côté des apprentissages, sont oubliés les modes d’appropriation des connaissances par les élèves et la cohérence des enseignements entre eux. Comme par hasard, sont négligées les initiatives comme les Itinéraires de découverte, les TPE, qui avaient permis de développer l’autonomie des élèves, tout comme les pratiques innovantes et coopérantes. 4 De Thélot à Fillon Quant au projet Fillon, lorsqu’il ne contredit pas le rapport Thélot, il le pervertit dans un sens réactionnaire. Ainsi le Ministre évoque en lieu et place d’une pédagogie différenciée, une option professionnelle qui devient un pré-choix dont on peut deviner qu’elle concernera d’abord les élèves en échec. De même, au lieu d’une éducation du citoyen le nouveau brevet des collèges comporterait une note de conduite. Quand le rapport insiste sur l’aide la plus rapide possible aux élèves en difficulté et n’envisage le doublement qu’en fin de cycle et en dernière extrémité, le projet Fillon, n’envisage que des doublements. Enfin et surtout, alors que le rapport réclame une loi de programmation et attache une grande importance aux moyens mis en œuvre, en dehors des situations d’enseignement pour aider les élèves dans leurs apprentissages, le ministre Fillon organise la purge des moyens de l’Education Nationale et conforte les pratiques les plus rétrogrades de retour à l’ordre et par le

truchement d’un « contrat individuel de réussite éducative » fait assumer, sans les aider, aux équipes éducatives, aux parents et à l’élève la responsabilité de la lutte contre l’échec scolaire. Face à ce projet de loi, le CNIR réuni les 15 et 16 janvier 2005 décide :
-  De demander au CE et à la Commission Education, avec la participation des parlementaires concernés, de réunir dans les meilleurs délais une Convention sur l’Education chargée d’écouter les acteurs de l’école, usagers, organisations professionnelles et mouvements pédagogiques, chercheurs français et européens, pour construire des contre-propositions et amendements à la loi d’orientation sur l’avenir de l’école.
-  De produire et diffuser au plus vite les positions des Verts contre la loi Fillon.
-  De participer sur ces bases aux mobilisations en cours, notamment la défense des TPE.


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