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La Lettre de l’immigration n° 7
août 2008 - Journées d’été de Toulouse
Tolérance zéro pour la politique d’immigration Sarkozy-Hortefeux
Notre rendez vous annuel de l’été est l’occasion, pour la commission immigration comme pour les autres, de faire le point sur l’année écoulée et de se fixer des objectifs pour les mois à venir.
Dans une première approche, le bilan est plus déprimant que jamais : un Président de la République et son exécuteur des basses œuvres Hortefeux qui, flattant leur électorat le plus extrémiste, ne conçoivent qu’une immigration utilitariste et se félicitent de leurs chiffres d’expulsés. Cette politique aux conséquences dramatiques, ils veulent la vendre à toute l’Europe. Le vote le 18 juin par le Parlement européen de la directive de la honte prouve malheureusement que sur notre vieux continent beaucoup partagent la vision étroite et irréaliste des dirigeants français actuels. En plus de la généralisation des contrôles au faciès qu’entraîne cette politique, les nouveaux obstacles administratifs à la demande d’asile comme au regroupement familial, la suspicion systématique à l’encontre des mariages mixtes, les projets de fichiers...tout est prévu pour faire de l’immigration non plus le parcours du combattant qu’elle est depuis longtemps mais une mission impossible. Tout cela, on le sait, ne fera qu’augmenter la clandestinité et la précarité de tous les migrants et encore plus des femmes et des plus fragiles d’entre eux.
Heureusement, il y a eu ces derniers mois une remobilisation des sans papiers, de leurs collectifs et de leurs soutiens. Les grèves et, élément nouveau, la forte mobilisation syndicale ont obligé les pouvoirs publics à régulariser plus qu’ils ne voulaient. L’UCIJ et le RESF continuent à fédérer les nombreuses organisations et individus qui se battent au quotidien à côté des sans-papiers. A Paris et dans les régions, des Verts sont présents dans ces combats, mais il faut que demain nous y soyons encore plus nombreux.
Autre avancée significative, à l’occasion de la votation citoyenne et du débat sur la révision constitutionnelle, la question du droit de vote des résidents étrangers non-européens aux élections locales est revenue dans l’actualité et, même si ce point n’a pas été inclus dans le projet présenté au Parlement, le principe est de moins en moins contesté et les opposants en sont réduits à estimer que le moment n’est pas opportun..
Demain, les 17 et 18 octobre, avant la conférence interministérielle euro-africaine, il y aura une conférence non gouvernementale sur les migrations et une marche « Des ponts, pas des murs » manifestant qu’une autre politique de l’immigration est possible.
Après-demain, en juin 2008, les élections européennes permettront aux Verts d’expliquer et de convaincre que l’Europe doit être ouverte et solidaire, que la liberté de circulation est une chance et non un risque.
Bernard Delemotte
La Lettre n° 7 - En format PDF
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