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A quoi sert l’identité régionale ?
Les identités individuelles sont multiples. Ce sont des références très diverses, mobilisables en fonction des besoins, qui évoluent au cours de la vie et qui rassemblées permettent de définir chaque personne. Chaque identité permet de définir un groupe, et les individus se caractérisent par la multiplicités des groupes dans lesquels ils se reconnaissent et sont reconnus à un moment donné.
Or, depuis 2002 au moins, la droite française tente de mettre en avant une « identité nationale » construite sans références historiques, comme un simple outil de mobilisation des peurs et des fragilités que génère la compétition économique. La création d’un « ministère de l’identité nationale », puis maintenant le « débat sur l’identité nationale » avec en ligne de mire les élections régionales, sont des étapes de cette dangereuse manœuvre politique.
Que représente l’identité pour des écologistes ?
Les écologistes envisagent la société comme un milieu complexe, aux nombreuses interactions, lié à son environnement. Ils prônent la coopération sociale et la solidarité, qui s’opposent à la compétition économique et au productivisme. Les identités permettent de se situer et d’évoluer dans cet environnement complexe, elles ne doivent pas tenter de le figer. Ce sont les durcissement identitaires, créés par la compétition artificielle, qui génèrent les conflits. Ainsi l’identité nationale est utilisée par le nationalisme stérile.
Pour renforcer les nécessaires coopérations, il faut soutenir les valeurs d’égalité des droits, de fraternité et sororité, de solidarité des individus et des peuples et d’émancipation. Ces valeurs sont universelles et non nationales. C’est aujourd’hui à l’intérieur du cadre européen que nous devons porter ces combats pour la citoyenneté, en nous appuyant sur le niveau qui nous semble pertinent : la région.
Quelle identité régionale ?
Les régions peuvent intervenir sur ces questions par de nombreux moyens. D’abord elles doivent veiller aux luttes contre les discriminations. D’abord dans ses actions (formation générale, professionnelle, initiale et continue… ; embauche…), mais aussi dans les actions qu’elle soutient et dans les marchés publics qu’elle propose. Elle peut également intervenir dans les questions foncières et de logement comme sur les terrains pour les gens du voyage… Elle peut soutenir les sans-papiers, dans leur quotidien et dans leurs luttes.
Elle peut utiliser ses ressources, y compris humaines, dans des coopérations décentralisées, liées à l’immigration dans la région et aux initiatives locales.
Cet ensemble d’actions vers le « vivre ensemble » participera à la constitution d’une identité régionale dans le cadre européen.
Et si nous parlions de citoyenneté ?
La citoyenneté est la marque et la conséquence de notre responsabilité sur notre environnement, sur monde où nous vivons. Nous sommes citoyens et citoyennes parce que nous participons à la vie de la cité en payant des impôts, utilisant les services publics, adhérant à des syndicats, associations de logement, parents d’élèves, de quartiers, en participant des débats politiques, en utilisant et générant des solidarités sociales ou individuelles.
Cette citoyenneté est déterminée par notre lieu de vie. Elle doit pouvoir s’exprimer par l’ensemble des canaux démocratiques, dans le cadre de la démocratie participative, y comprisbien sûr le droit de vote pour tous les résidents d’un territoire.
Note : Le titre de ce texte plagie le titre du livre de Gérard Noiriel, A quoi sert l’identité nationale, Agone, 2007, 154 p., qui est une bonne base sur l’histoire et les enjeux de cette question.
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