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Risque climatique : l’urgence est là, Paris agit
par Yves Contassot, adjoint au Maire de Paris en charge de l’environnement

3 décembre 2007

Le risque climatique est plus grave encore que prévu : c’est la conclusion d’un rapport du Giec (groupe intergouvernemental d’experts sur le changement climatique), publié ce mois-ci.

Dans leur " résumé à l’intention des décideurs ", les experts du changement climatique - lauréats du prix Nobel de la paix - mettent en garde contre les conséquences "soudaines ", voire " irréversibles ", du réchauffement en cours. " Tous les pays " en subiront les conséquences, affirme le rapport, qui annonce la multiplication de phénomènes climatiques extrêmes - canicules, sécheresses et inondations.

A peine le rapport du Giec publié, d’autres experts affirment que les prévisions qu’il contient sont encore en-deça de la réalité constatée sur le terrain : ainsi l’institut australien du climat a annoncé que " la récente et rapide diminution des glaces de mer en Arctique s’est produite beaucoup plus rapidement que ne le suggéraient les projections modélisées."

Les négociations internationales qui s’ouvrent à Bali le 3 décembre apparaissent donc cruciales pour l’avenir de notre planète. La France y sera représentée par Brice Lalonde, nommé ambassadeur chargé des négociations sur le changement climatique dans le gouvernement de François Fillon.

Il sera intéressant d’analyser les positions de cet ancien militant écologiste reconverti en porte-drapeau de la politique ultra-libérale de Nicolas Sarkozy : comment fera Brice Lalonde pour concilier un discours écologiste et une politique profondément destructrice pour notre environnement ?

Ce constat, ce n’est pas moi seul qui le fais : c’est le résultat récent d’une étude du Programme des nations unies pour l’environnement (le PNUE), qui affirme que la potion libérale est un poison pour notre planète.

Le PNUE, dont le rapport (www.unep.org/french), est un appel urgent à l’action, analyse quatre scénarios différents et parvient au constat que la privatisation généralisée des ressources et des services serait le plus mauvais pour notre avenir. Dans ce modèle (qui ressemble furieusement au programme de la droite au pouvoir), l’Etat s’efface pour laisser la place au secteur privé, le commerce se développe à un rythme exponentiel et les ressources naturelles sont privatisées. Selon les 390 experts qui ont planché pour les Nations unies, on assisterait à un accroissement très fort des inégalités et l’impact environnemental serait insupportable, "l’environnement et la société se rapprochant rapidement du point de basculement, voire le dépassant. "

Le PNUE analyse une autre hypothèse, qui est celle d’une société faisant le choix de la durabilité par l’environnement et l’équité, dans laquelle les citoyens jouent un rôle actif.

A ce jour, Les Verts sont le seul parti qui défende ce projet de société, la gauche classique étant encore hypnotisée soit par les idées dirigistes (PCF), protectionnistes (MRC) ou néo-libérales (la majorité du PS et du PRG).

A Paris, grâce à l’action des militants et des élus Verts, la vie quotidienne change et s’oriente vers un mode de vie plus durable :
-  plus de démocratie participative,
-  moins de place pour la voiture individuelle,
-  davantage de transports collectifs, de jardins, d’équipements publics ou autogérés, de repas bio dans les cantines,
-  et, surtout, un plan climat qui devrait modifier profondément l’empreinte écologique de notre territoire.

Beaucoup reste à faire : les choix faits tant au plan national que municipal continuent d’être soit néfastes pour notre avenir, soit à côté des enjeux.

Face à un maire qui s’englue dans un débat (les tours) qui n’intéresse pas les Parisiens, ou qui prend des mesures timorées, continuons à faire campagne, défendons une écologie qui change la vie, vraiment !

Yves CONTASSOT




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