source - http://energie.lesverts.fr/article.php3?id_article=93 -
Nucléaire civil et militaire, l’un ne va pas sans l’autre.
2 mars 2003
Quelles preuves irréfutables a-t-on du lien entre nucléaire civil et militaire EN FRANCE en 2003 ? (on me répond souvent que les deux branches, civile et militaire du CEA, sont tout à fait hermétiques. Est-ce vrai par exemple ?)
Réponse
Que ce soit dans le passé, aujourd’hui ou dans l’avenir, la liaison entre nucléaire civil et militaire ne peut pas être cassée.
Cette liaison passe par les combustibles nucléaires, plutonium et uranium enrichi. Ainsi les réacteurs de recherche qui sont vendus dans divers pays, en principe pour faire de la recherche comme leur nom l’indique, sont des petits réacteurs qui ne peuvent fonctionner qu’avec de l’uranium enrichi, qui permet aussi de faire une bombe.
En France, on a choisi de retraiter les combustibles sortis du réacteur et d’isoler le Plutonium, car c’était le seul moyen pour la France de faire sa bombe. Aujoud’hui, le plutonium extrait est de "mauvaise qualité militaire", mais largement suffisant pour faire une bombe. En choisissant d’isoler le plutonium, ce sont tous les risques de prolifération que la France encourage ainsi.
Les Surgénérateurs Phénix (en voie de redémarrage) et superphénix (arrêté) produisent à la fois de l’électricité et du plutonium de "qualité militaire" dans la couverture externe du coeur du réacteur.
Inversement, aujourd’hui où la Russie et les USA vont désarmer quelques bombes, on envisage d’utiliser l’uranium et le plutonium militaires dans un réacteur civil.
Le CEA promeut à la fois le nucléaire civil et le militaire. La direction des applications militaires est une direction parmi d’autres comme le montre l’organigramme du CEA. Plus précisément, en 2001, quand l’Institut de protection et de sureté nucléaire (IPSN) qui était un département du CEA a été séparé du CEA pour en faire un organisme indépendant, il y a eu de grosses discussions car certaines équipes travaillaient à la fois pour le civil et le militaire. Après de très nombreux débats, les équipes n’ont pas été cassées et sont parties en bloc au nouvel organisme (IRSN). Mais du coup, ce nouvel organisme, l’IRSN, a le ministère de la défense dans ses tutelles, à côté des Ministères de la recherche, de l’industrie, de l’environnement et de la santé, ce qui a amené de grosses protestations des associations.
Sur le même site de Marcoule se cotoient des INBS (Installations nucléaires de base secrètes, les militaires) et des INB civiles qui partagent un certain nombre de services.
On pourrait continuer ainsi sur de nombreux exemples.
Source - http://energie.lesverts.fr/article.php3?id_article=93 -