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Alimentation
Contre les marges de la grande distribution
Communiqué du 20 juin 2009
Les agriculteurs manifestent contre les marges de la grande distribution.
Les agriculteurs manifestent contre des prix trop bas de leurs produits
et les marges qu’il jugent excessives de la grande distribution. Ce
faisant, ils soulignent l’impasse du système que leur syndicat dominant,
la FNSEA a lui-même contribué à mettre en place. La grande distribution
se fait de l’argent à la fois sur le dos des producteurs, sa puissance
lui permettant de pressurer une agriculture atomisée, et sur le dos des
consommateurs en les faisant payer tout de suite alors qu’elle abuse des
délais pour payer ses fournisseurs.
Mais c’est toute la politique libérale et productiviste de ces 50
dernières années qui est ainsi mise en lumière. La Politique Agricole
Commune a encouragé l’augmentation et la standardisation des productions
pour le plus grand profit de l’industrie agro-alimentaire et de la
distribution. La baisse massive des prix de l’alimentation pour les plus
riches a conduit à la malbouffe et à la disparition des paysans qui ne
s’engageaient pas dans l’endettement, l’agrandissement et le
productivisme standardisé. Quand les producteurs se sont organisés
collectivement pour résister comme dans le porc ou le lait, ce sont
leurs propres groupements qui les ont exploité.
Et la politique libérale à tout crin vers laquelle se dirige la
politique agricole commune avec le soutien soit disant gêné du
gouvernement français , mais enthousiaste en réalité, ne va faire
qu’aggraver les choses. On amuse la galerie avec des observatoires des
prix et des marges qui n’ont aucun pouvoir, et même pas les informations
suffisantes pour travailler, mais surtout on ne touche pas aux copains
et aux patrons qui font leurs affaires entre eux. Dénoncer le sort fait
aux agriculteurs et aux consommateurs, bien sûr, mais demander à ce
gouvernement de corriger la situation, c’est une illusion : il faut
changer complètement de politique.
La politique libérale de l’OMC comme de l’Europe interdisent qu’on
assure aux agriculteurs des prix garantis leur permettant de faire face
à leurs charges croissantes. Alors, on continue la course à
l’agrandissement et à la productivité, et seuls les plus riches s’en
sortent, les autres disparaissent. 500 000 agriculteurs aujourd’hui, 5
fois moins qu’il y a trente ans pendant que des jeunes ne trouvent pas
de terres pour s’installer, des campagnes désertes, des paysages
saccagés, l’eau polluée et les sols appauvris, des agriculteurs au
désespoir , on continue ou on change ?
Les Verts proposent une réforme complète de tous les aspects de la
politique agricole et alimentaire. Remettre en place des exploitations
paysannes diversifiées, pratiquant une agriculture respectueuse de
l’environnement et de la diversité des espèces, des terroirs et des
produits, développer l’agriculture biologique et paysanne, retravailler
les semences paysannes et races rustiques, favoriser l’élevage à l’herbe
contre les ateliers hors sols, favoriser les circuits courts de vente et
l’autonomie de l’exploitation comme l’autonomie alimentaire de l’Europe,
améliorer la qualité de l’alimentation et son équilibre, notamment en
diminuant les consommations des sucres et de produits animaux, pratiquer
le commerce équitable dans nos pays comme avec les pays du Sud, tout
cela forme un ensemble indissociable qui s’oppose à l’agriculture
productiviste exportatrice et ruineuse en subventions pour nous et en
destruction économique pour les pays pauvres, à l’alimentation
standardisée et déséquilibrée, à la fortune des industries
agro-alimentaires et de la grande distribution.
Alors, bien sûr , nous soutenons les mouvements qui dénoncent la
situation intolérable faite à l’agriculture, et la revendication de
meilleurs prix à la production, sans augmentation des prix à la
consommation. Mais nous disons aussi aux responsables agricoles de la
FNSEA : vous êtes responsables de cette situation , comme la droite
libérale à laquelle vous vous identifiez par votre politique et par vos
actes ; il faut changer de politique. Et nous disons aux
agriculteurs:votre action ne doit pas s’arrêter à dénoncer le sort qui
vous est fait : il faut construire ensemble une autre agriculture et une
autre société. Les Verts s’y attellent tous les jours là où ils sont
présents dans les communes, les départements, les régions, au parlement
européen. Débattons - en et construisons ensemble un meilleur avenir.
Rédaction : P. Garnon
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