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Elections 2007 des chambres d’agriculture
Plus loin dans la rupture entre agriculture et société
Même si le projet de la Confédération paysanne garde la confiance de 20% des paysans et paysannes, il faut acter que les agriculteurs ont majoritairement reconduit par un vote légitimiste la FNSEA/JA aux commandes de l’agriculture, et ont manifesté un repli corporatiste par leur vote protestataire pour la coordination rurale.
Les programmes de la CR et de la FNSEA mettent en exergue les tracasseries administratives, le contrôle des structures, les contraintes environnementales, faisant la part belle au développement des agrocarburants, à l’intensification des productions et à l’avènement d’une agriculture"entrepreneuriale". Ces programmes occultent la disparition de 150 000 paysans en six ans, soit plus de 20 % de petites fermes, victimes des restructurations en agriculture, et utilisent la candidature de José Bové aux présidentielles pour mettre en exergue leur apolitisme de façade... La Conf’, au contraire, a pris le risque d’un discours dérangeant en mettant l’accent sur l’inadéquation à moyen terme d’une agriculture productiviste face aux enjeux énergétiques et climatiques de la planète, en affichant un projet de transformation sociale, en affirmant sa préférence pour des actions et des politiques collectives, pour une régulation et une coopération économique, pour des valeurs de solidarité… Bref, pour l’ouverture du monde agricole au regard de la société.
Le repli sur lui-même du monde agricole révélé par ces élections, cette prédominance de l’individualisme et de la loi du plus fort exprimés par une majorité des agriculteurs inquiètent les Verts, qui défendent l’idée d’un nouveau pacte en agriculture et société, fondé sur une agriculture à Haute Performance Environnementale.
En effet, en mettant en avant l’inadéquation à moyen terme d’une agriculture productiviste avec les enjeux énergétiques et climatiques de la planète, les Verts veulent avec la société refonder la politique agricole française en considérant l’environnement comme un atout et non une contrainte. Ils veulent valoriser la diversité et l’autonomie des territoires, limiter au maximum les intrants et interdire les OGM en plein champ, permettre une alimentation saine, défendre la souveraineté alimentaire en France et au niveau international, et promouvoir des exploitations économiquement et humainement viables.
Or, cette élection semble accorder de beaux jours au productivisme et au corporatisme… A moins que l’orchestre ne joue plus fort pour masquer le bruit du navire qui sombre ! En effet, cette politique agricole n’a aucune chance de perdurer longtemps face aux enjeux de société et à la libéralisation des marchés. Tôt ou tard, les citoyens refuseront de mettre la main à la poche pour soutenir une agriculture en décalage avec leurs attentes. Les Verts, renforcés dans leurs convictions face à ce signal, auront à coeur de peser dans la campagne présidentielle afin que les Français prennent conscience des voies du développement durable en agriculture pour la vie de leurs territoires et la qualité de leur alimentation et de leur environnement.
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