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Agriculture biologique et sécurité alimentaire : conférence de la FAO
L’intérêt de la bio se confirme au niveau mondial !
La FAO a organisé une conférence sur la bio et la sécurité alimentaire (Rome, 3-5 mai 2007). Envoyé spécial, Jacques Caplat.
C’était extrêmement intéressant, car la conférence ne s’est pas limitée à la question de savoir si la bio peut produire suffisamment de volume (et ne s’est pas attardée à ce serpent de mer), mais a vraiment posé la question globale du développement agricole et humain.
Pour la FAO, la sécurité alimentaire se décline en quatre dimensions :
1) Disponibilité alimentaire.Sur ce point, même s’il y a encore quelques débats et même si des études complémentaires seront sans doute nécessaires, il était globalement admis que la question est réglée : oui, la bio peut permettre de produire un volume suffisant pour nourrir l’humanité. Les nuances portaient plus sur les progrès techniques encore nécessaires que sur le fait de savoir si oui ou non la bio pourrait y parvenir.
Si les rendements diminueraient partiellement en Europe et en Amérique du Nord (autour de 10 %), ils augmenteraient nettement dans tous les autres pays (pouvant même doubler) : à l’échelle planétaire, il n’en découlerait pas de problème ... et même une répartition plus pertinente de la disponibilité alimentaire.
2) Accès à la nourriture.
Qu’un pays produise assez en volume ne garantie pas que toute sa population se nourrisse : reste le problème de l’extrême pauvreté et de la destruction sociale. La FAO pose donc la question des moyens pour que la production agricole soit "effectivement" accessible à tous. Et sur ce point, la bio apparaît comme un système d’excellence, répondant mieux qu’aucun autre aux exigences de sécurité alimentaire : production plus territorialisée, basée sur les ressources humaines locales, créant des emplois, diminuant l’endettement et la paupérisation, permettant de freiner l’exode rural dans le tiers-monde... Bref, avec la bio on crée les moyens pour que tout le monde se nourrisse. Bilan extrêmement favorable.
3) "Résilience" et pérennité environnementale.
Là aussi, le constat est extrêmement favorable à la bio : la bio permet mieux qu’aucun autre système de préserver les ressources naturelles, la biodiversité, les sols..., et donc de produire des aliments durablement. Ce qui est intéressant, c’est que la conférence conclut aussi que non seulement la bio est meilleure pour lutter contre l’effet de serre, mais de plus elle réduit les effets négatifs du changement climatique (en gros, des systèmes bio peuvent mieux "encaisser" le changement climatique).
Plusieurs intervenants ont insisté sur la nécessité d’une bio définie bien au-delà de l’interdiction des produits chimiques de synthèse, pour éviter les serres chauffées, les transports longue-distance inutiles, etc. Cela a fait consensus : il faut renforcer la définition environnementale de la bio, et ce renforcement va particulièrement de soi pour tous les paysans du tiers-monde.
4) Qualité de l’alimentation.
Ici aussi le bénéfice de la bio est un peu évident si on pense qualité sanitaire (mais c’est important que la FAO le reconnaisse). Mais il y a aussi eu des infos complémentaires et qui n’allaient pas de soi, comme le fait que les systèmes bio permettent aux populations rurales du tiers-monde d’avoir une alimentation plus variée, plus équilibrée, etc. Et notamment les plus pauvres.
Les différents documents sont disponibles (pour l’instant en anglais, mais bientôt en français) sur le site de la FAO : http://www.fao.org/organicag/ofs/index_fr.htm
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