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Changement climatique et sécurité alimentaire
Pour une autre agriculture
Communiqué du 17 novembre 2009
Une autre agriculture pour lutter contre le changement climatique et assurer une sécurité alimentaire durable
Aujourd’hui l’agriculture contribue directement à hauteur de 14 % aux émissions de gaz à effet de serre. Mais si l’on compte la déforestation, majoritairement due à la production de soja, d’agrocarburants et d’animaux, la contribution de l’agriculture au dérèglement climatique atteint presque un quart ! Et plus encore si l’on tient compte de l’énergie nécessaire à la fabrication des engrais et aux transports qu’engendrent les échanges de produits agricoles. De productrice d’énergie grâce à la transformation photosynthétique de l’énergie solaire, l’agriculture est devenue hautement consommatrice d’énergie fossile : les aliments qui arrivent dans nos assiettes coûtent dix fois plus d’énergie qu’ils ne nous en apportent ! La situation est devenue absurde, d’autant que l’agriculture scie la branche sur laquelle elle est assise en contribuant beaucoup à la perte de biodiversité.
Face à l’enjeu urgent du dérèglement climatique, face aux autres enjeux sociaux et environnementaux, tout aussi urgents, Les Verts appellent à un vrai changement des systèmes de production. Pour atteindre des objectifs ambitieux, tout en permettant à chaque ensemble régional du monde d’accéder à une souveraineté alimentaire durable, donc en préservant l’environnement, il s’agira de prendre les résolutions suivantes :
Transformer nos systèmes de production dans le sens d’une réduction des dépenses d’énergie, d’une réduction des engrais chimiques et des phytosanitaires, d’un maintien de la structure des sols, d’une cessation de la monoculture... tel que pratiqué en agriculture biologique notamment ;
Opter mondialement pour une agro-écologie diversifiée et peu consommatrice d’énergie, rapprochant les lieux de production des lieux de consommation, préservant la biodiversité et les ressources naturelles, (et orienter les politiques agricoles en conséquence) ;
Diminuer fortement la surconsommation de viande dans les pays riches, responsable de gaz à effets de serre, de problèmes sanitaires, d’obésité et de conditions d’élevage insoutenables ;
Cesser d’inonder les pays du Sud avec nos produits subventionnés qui détruisent la paysannerie locale. Au contraire, il s’agit de les conforter en prônant des techniques économes en énergie et en intrants, adaptées aux conditions locales et employant la main d’œuvre locale. Il s’agit de remplacer les cultures d’exportation par des cultures vivrières destinées aux marchés locaux et permettant un développement économique local, (ce qui implique un minimum de protectionnisme aux frontières, comme les pays du Nord l’ont fait eux-mêmes pour se développer en leur temps).
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