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Grenelle de l’environnement
Un consensus mou
2 octobre 2007

2 octobre 2007

Grenelle et agriculture : un consensus mou en deçà des enjeux

Le modèle agricole français, convaincu de sa vocation exportatrice, au détriment des économies vivrières des pays pauvres, conforté dans cette vision par le fléchissement des stocks mondiaux, projette d’approvisionner des milliards d’êtres humains et de véhicules en réduisant le territoire rural national à un désert écologique et humain.

Le Grenelle ne semble pas parti pour remettre en cause ce modèle

L’activité agricole, traitée comme une production industrielle, a pourtant, au delà de sa fonction économique, un rôle social, d’aménagement du territoire et des paysages, de respect de la santé de tous (à commencer par celle des agriculteurs), de gestionnaire des ressources naturelles (sol ,eau...), de respect du bien-être animal. Parmi les propositions avancées par le groupe de travail émerge "l’agriculture haute valeur environnementale", qui ressemble fort à une réminiscience de l’agriculture raisonnée (laquelle ne va guère au delà du simple respect des prescriptions accompagnant l’épandage des produits chimiques !) sous un nouveau maquillage. Le refus de toute mesure ambitieuse sur la limitation de l’usage des pesticides (comme une taxation forte) et la non remise en cause des agro-carburants associés à la disparition des jachères, aboutira dès cet automne à une consommation massive de substances toxiques et à la destruction de nombreuses zones d’intérêt écologique.

Agriculture biologique : c’est d’abord la production qu’il faudrait soutenir !

L’annonce de l’importance de l’agriculture biologique semblait pointer la responsabilité de l’agriculture conventionnelle dans la dégradation constatée des ressources. Pourtant, la proposition de pousser la consommation de produits bio, sans aucune remise en cause du mode de répartition des aides PAC, ne pourra en aucun cas convaincre les agriculteurs de se convertir et aboutira seulement à conclure sur l’incapacité de ce mode de production à assurer l’approvisionnement de son marché, tout en augmentant nos importations de produits bio et en provoquant une flambée des prix.

Parmi leurs 13 propositions d’urgence, les Verts pointent la nécessité d’un soutien fort aux agriculteurs bio utilisant les fonds dégagés par une taxation à hauteur de 50% de leur prix des pesticides. Ils exigent également un moratoire sur les OGM et l’arrêt immédiat du programme de développement des agrocarburants. Si ces trois mesures n’apparaissent pas dans les conclusions définitives de la fin octobre, le projet sera sans cohérence, et l’essentiel des enjeux environnementaux concernant les territoires ruraux ne trouvera pas de solution.

Pour la commission agriculture des Verts, Pascal Dacheux.




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