Conducteur de train retraité à Pauilhac, Jean-Paul Dugoujon porte les couleurs d’Europe Écologie les Verts sur la 2e circonscription avec Anne Gouyon. Rencontre avec un candidat qui tient à sa santé et à la nôtre, avec «un écologisme non intégriste»
La santé, non pas la sienne qui est bonne, mais «celle de collègues cheminots victimes de l’amiante», a durablement converti Jean-Paul Dugoujon à l’écologie. «La santé c’est d’abord que le niveau de vie, les conditions de logement, de travail, de déplacements soient réunis pour que l’on ne tombe pas malade». Aujourd’hui retraité à Pauilhac dans «la maison familiale construite en 1880», il fut élu (syndicaliste, délégué du personnel) à la SNCF et ainsi en première ligne pour soutenir des collègues en maladie professionnelle. L’amiante pour ces cheminots, l’exposition aux pesticides pour «nos» agriculteurs, la «mauvaise eau» du robinet, l’air pollué que l’on respire, le stress qui nous gagne : le candidat EELV ne manque pas d’angles d’attaque pour plaider que l’on se ferait la vie plus belle, plus saine, si l’écologie avait «toute la place, centrale, qu’elle mérite». Aux côtés de sa caravane qui lui tient lieu de PC de campagne, en gare de L’Isle-Jourdain il se fait l’avocat du doublement de la voie ferrée entre cette ville et Toulouse au nom du développement «des transports publics si défaillants, tellement absents dans le Gers».
Les petits commerces
Sur le même thème, en gare de Fleurance, il dénonce le fait que sur la voie Auch-Agen, «on investit pour le transport des céréales, ce qui est très bien, mais pas pour celui des usagers, ce qui n’est pas acceptable». Dans ce petit village de la 2e circonscription, il claque la bise à l’épicière : «C’est ma sœur. Elle tient ce commerce encore ouvert, plus par militantisme, par esprit service public que pour des raisons économiques. Mais après elle que va devenir ce dernier commerce du village ?». À défaut d’un moratoire pour stopper la fermeture des épiceries et autres «derniers commerces» en zone rurale, il est pour «l’interdiction» de nouvelles fermetures d’écoles et autres services publics «On ne peut pas à la fois déplorer la désertification et continuer à l’organiser». L’écologie «le mieux vivre», le meilleur partage des richesses, autant de «thèmes progressistes» parmi d’autres qui lui valent ainsi qu’à sa suppléante, Anne Gouyon, chef d’entreprise à Lagraulet, «un très bon accueil» partout où ils s‘expriment. «Y compris parmi les agriculteurs auxquels nous ne jetons pas la pierre. Beaucoup sont otages, victimes, d’habitudes et de tout un système». «Je ne suis pas un intégriste de l’écologie», dit encore Jean-Paul Dugoujon très mobilisé pour que le département du «Bonheur est dans le pré», envoie un message fort en votant «fort», EELV.