Repenser notre modèle social pour plus d’égalité
Le « modèle social français » désigne un système mis en place après-guerre par l’Etat pour garantir une forme de protection sociale et économique, solidaire et collective.
Il a permis de faire de la France un pays où le système de santé est parmi les meilleurs, où l’école et l’université sont accessibles à tous, où le droit du travail est défendu ; il a néanmoins démontré ses faiblesses par son incapacité à enrayer l’augmentation des inégalités et la persistance du chômage. Critiqué depuis la fin du XXe siècle, il est aujourd’hui est la cible d’Emmanuel Macron.
Nous pensons que loin de devoir être remplacé par un système fondé sur des logiques néo-libérales, le modèle social français doit être refondé, amélioré, consolidé dans le but de rendre notre société plus juste et plus égalitaire.
Il doit aussi être pensé de manière à être articulé aux problématiques écologiques et à la question de l’emploi.
Notre modèle doit être un modèle pour nos voisins comme pour les générations à venir.
Notre priorité est la préservation du service public, dont l’objectif est l’intérêt général, c’est-à-dire la satisfaction de manière égalitaire des besoins de la population, en matière d’éducation, de santé, de justice.
C’est un système qui doit échapper, pensons-nous, à la marchandisation et doit être financé par l’Etat, un système à l’égard duquel la population se doit d’être exigeante, un système créateur d’emplois.
Ce système est la colonne vertébrale d’une démocratie véritable, sociale et écologique, car seul le service public peut assurer la cohésion à l’échelle du territoire français, dans nos villes comme dans nos campagnes ; articuler les politiques publiques aux problématiques environnementales et à la création d’emplois ; et donc mener à une égalité de fait, géographique, économique, culturelle.
Egalité et cohésion sociale vont de pair et ne peuvent être assurées que par la préservation d’un lien étroit entre responsabilité de l’Etat, responsabilité locale et responsabilité individuelle.
Le service public doit être rendu plus efficace, plus utile, plus compatible avec les besoins de la population qu’il sert.
Pour cela, il doit être modernisé sans pour autant être déshumanisé et soumis aux lois du marché. Il doit pouvoir disposer de moyens financiers et humains appropriés.
La transformation du service public passe par le maintien de la fonction publique et par le renforcement des collectivités territoriales, deux relais indispensables entre Etat et individu.
Représentantes de l’Etat, ce sont les collectivités territoriales qui assurent la présence publique au niveau de la commune, du département, de la région, la prise en charge des intérêts locaux, et donc la réduction des inégalités.
Nous privilégions trois grands domaines qui, selon nous, relèvent des dépenses et politiques publiques et ne peuvent être délégués au secteur privé.
Ces trois secteurs dont dépend la réalisation d’une démocratie sociale connaissent actuellement de graves difficultés. Il est urgent d’y consacrer la réflexion, l’énergie, les moyens nécessaires :
- L’éducation, la recherche et la culture, notre avenir : nous voulons des professeurs valorisés et bien formés ; 25 élèves par classe dans le primaire (et moins en ZEP) ; des collèges et des lycées publics de qualité dans nos villes ; une offre universitaire riche et égalitaire sur tout le territoire français ; une politique de recherche à l’abri des logiques d’entreprise ; un financement public des lieux de culture ; le maintien du statut des intermittents.Les déserts culturels accroissent les inégalités et forment le terreau de l’extrême droite. Education, recherche et culture sont un rempart contre le racisme, la xénophobie, l’homophobie, le sexisme. Education, recherche et culture contribuent à une meilleure connaissance et prise de conscience des enjeux écologiques et de santé.
- La protection sociale, notre force : nous privilégions le financement des établissements de santé publique, la prévention, l’accompagnement des personnes âgées comme de la petite enfance, la prise en compte totale du handicap, la lutte contre les descriminations.La pauvreté en milieu rural, périurbain et urbain doit être combattue.
Nous devons lutter contre la domination de l’argent et contre les politiques qui donnent la priorité à la rentabilité aux dépens de la logique d’assurance sociale, d’assistance et de protection universelle sur laquelle repose notre protection sociale - La justice et la sécurité, notre devoir : nous considérons que la justice doit avoir les moyens structurels, financiers et humains de dispenser une justice équitable dans des délais raisonnables et au profit des justiciables ; que la police doit avoir les moyens structurels, financiers et humains d’assurer la sécurité de tous sans discrimination ; que la police et la justice de proximité doit être formée et étoffée de manière à ce que soit renouée la confiance des habitants envers ceux qui les protègent et les défendent.
Notre politique, nous l’ancrons dans le cadre européen, convaincus qu’une Europe sociale et fédérale renforcera nos efforts collectifs vers un monde plus juste, écologique, durable.