Hier, le coup de tonnerre annoncé a bien eu lieu. La gauche comme la droite sont éliminées dès le premier tour de l’élection présidentielle, au profit d’un candidat du centre et d’une candidate de l’extrême-droite. Elles ne le doivent qu’à elles-mêmes.

La droite, nous avons assisté à la démonstration flagrante de l’hypocrisie de ses valeurs. Le Pénélope Gate a éclaté au moment où François Fillon se faisait le chantre du « Travailler plus pour gagner moins ». Exit.

La gauche, une grande partie du Parti Socialiste l’a une nouvelle fois trahie, dans la droite ligne du quinquennat Hollande, en refusant de faire campagne pour le vainqueur de sa propre primaire. J’appelle celles et ceux qui se sont reconnu-e-s dans le projet écologiste et social de Benoît Hamon à voter pour les candidat-e-s écologistes aux élections législatives.

En acceptant de retirer son candidat, Europe Écologie les Verts avait pourtant pris ses responsabilités pour faire gagner la gauche et l’écologie. Hélas, les deux autres candidats se sont lancé l’Europe à la figure, plutôt que de dépasser leurs divergences pour réaliser l’unité. En refusant le rassemblement, ils se sont collectivement rendus responsables de l’échec.

Demain, avec les frondeurs, la France insoumise, le Front de gauche, et les citoyen-ne-s qui le souhaitent, il nous faudra donc travailler à la construction d’un vrai pôle de gauche sociale et écologiste en France. Il nous faudra à la fois respecter les identités militantes de chacun et construire le dépassement de la fracture européenne qui a conduit à notre défaite. Pour cela, il faudra aussi que les Insoumis-e-s d’aujourd’hui acceptent de ne pas se conduire comme le PS hégémonique d’hier.

Pour l’heure, la gauche et l’écologie sont sorties de l’élection présidentielle. Il nous faut préserver la démocratie pour leur donner une chance de gagner un jour. Ce n’est pas seulement un candidat libéral et européen face à une candidate réactionnaire et nationaliste. Le combat est celui de la liberté face à la dictature. C’est pour cela que j’appelle sans hésitation, malgré les divergences, à se saisir du bulletin de vote Macron pour faire échec à Le Pen.

Jérémie Crépel, secrétaire régional.