Communiqué d’EELV NPDC – Enquête gaz de houille

Communiqué d’EELV NPDC – Enquête gaz de houille

 

La société Gazonor demande la poursuite de la captation des remontées de méthane du sous sol minier de notre région.

C’est actuellement une activité économique estimée positivement depuis la fermeture des puits charbonniers, car elle est à la fois un élément de sécurité et la valorisation d’une ressource fatale. On peut même lui ajouter une valeur de compensation modeste aux effroyables sacrifices subis par les centaines de milliers de mineurs exposés au grisou, et par leurs familles trop souvent endeuillées. Il n’y a donc aucun problème à prolonger cette activité liée à notre histoire.

Mais la société Gazonor souhaite puiser dans des couches nouvelles, non précédemment exploitées, ce qui est différent.

En effet :

  • Les documents annexés au dossier de consultation(«  présentation de la société et de son activité ») mentionnent sans ambiguïté les gaz de couche (CBM- Coal Bed Methane) situés non pas dans le réseau des anciennes galeries minières mais à 1500m de profondeur, ne pouvant être atteints que par de nouveaux forages.
  • Les mêmes documents évoquent d’emblée « en fonction du potentiel des réservoirs de nouvelles installations d’extraction et de production d’électricité pourraient être mise en place après la conversion des permis de recherche en concessions gazières ».
  • Se voulant rassurante, la société Gazonor précise qu’il ne sera pas fait usage de la fracturation hydraulique, ce qui n’est que le respect de la loi. Ceci implique de faire appel à la seule alternative technique possible, par ailleurs présentée à la conférence permanente du SRDE (Schéma Régional de Développement Economique) : la « stimulation », annoncée doucement comme « moins agressive, ..à l’eau douce ou salée, par des mousses émulsifiantes à base de CO2 ou N2 « ….. plus rien à voir avec la sympathique activité actuelle de Gazonor !
  • Lors de la procédure d’enquête publique pour prolongation de concession, Gazonor a déjà déposé en 2012 plusieurs demandes de permis de travaux miniers spécifiques prévoyant ces techniques intrusives et polluantes, à bannir. L’actuelle procédure vise donc à valider ces nouvelles activités sans les soumettre directement à enquête publique. Ce seul artifice conduit au rejet.
  • Dans le même ordre d’idée d’une confusion organisée, il doit être évident pour tous que la mission d’enquête du Conseil Régional pour le SRDE, qui intègre un « état de l’art de l’exploitation du gaz de houille » n’est en rien un feu vert donné à ces forages intrusifs, et encore moins un avis favorable implicite dans le cadre de la présente enquête.
  • L’indispensable étude d’impact liée à l’enquête publique ne prend en compte que l’activité actuelle de recueil passif des remontées de méthane : soit elle est incomplète et la procédure est viciée, soit elle signifie qu’une éventuelle autorisation ne peut s’appliquer qu’à l’existant, excluant donc toute activité nouvelle.

Toute approche écologique des arbitrages d’aménagements ou de choix industriels doit avant tout éviter l’irréversible. Mieux que quiconque, nous savons dans cette région que les atteintes au sous sol et à la ressource en eau sont irréversibles, et que seules les résistances territoriales et citoyennes donnent le courage aux autorités de faire barrage à de nouveaux gâchis productivistes, comme l’illustre la loi d’interdiction de la fracturation hydraulique. Par ailleurs, le recours à de nouvelles énergies fossiles émettrices de GES (Gaz à Effet de Serre) est incompatible avec la transition énergétique officiellement amorcée dans notre pays.

Par conséquent, compte tenu du fait que cette demande de prolongation de concession n’est pas limitée au domaine du gaz de mine, nous demandons aux commissaires enquêteurs nommés de donner un avis défavorable à ce dossier.

Et nous invitons les élus locaux et citoyens qui ne l’ont pas encore fait, à exprimer ce rejet sur les registres d’enquête.

 

Europe Ecologie Les Verts Nord-Pas de Calais

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