Le partage de l’espace public : la ville pour qui ?
Atelier de la Convention régionale d’EELV NPdC le samedi 13 avril 2013 à Roubaix.
–
Le partage de l’espace public :
la ville pour qui ?
Animé par Enzo POULTRENIEZ
Objectif = interroger l’espace public.
Les écologistes abordent souvent ce sujet sous le prisme partage de l’espace entre la voiture et le vélo. Dans cet atelier nous nous pencherons davantage sur un autre angle : l’angle sociétal.
L’atelier démarre par une traversée de Roubaix. L’expérience est différente selon le lieu mais l’objectif reste toujours le même : ouvrir les yeux pour voir la ville différemment, l’interroger sous le prisme du genre notamment.
Chris BLACHE et Pascale LAPALUD, Genre & Ville
Chris et Pascale sont féministes (du mouvement La Barbe qui montre l’absence des femmes dans les lieux de pouvoir).
Si la législation est égalitaire, la réalité est différent.
Réflexion sur l’espace public.
Comparaison à La Disparition de Perec (absence du « e » dans le livre) : on lit sans s’en rendre compte. L’absence ne se remarque pas.
Idem pour l’absence des femmes dans l’espace public.
→ Réoccuper l’espace public ?
→ Avant toute chose, révéler cette absence.
La ville est le miroir de notre société.
L’histoire de la ville, l’histoire de l’urbanisme, expliquent les blocages et les freins.
Il s’agit de réinterroger les marges espace public / espace privé (devant des façades, jardins partagés). Dans nos sociétés modernes, les frontières sont poreuses, moins nettes.
On constate que souvent :
- les femmes ont des poussettes, des sacs de courses
- les hommes ont les mains libres.
Cependant, les villes commencent à s’interroger et à travailler sur ces thèmes.
Attention à ne pas renforcer les stéréotypes (en facilitant par exemple l’accès des femmes en songeant à permettre l’accès aux poussettes).
Les équipements sportifs sont par exemple surtout utilisés par les hommes.
Autre exemple de stéréotype renforcé : sur le site du Ministère de l’Intérieur : les conseils de la vie quotidienne pour les femmes sont effrayants (rester à l’intérieur, s’enfermer soigneusement, éviter certains endroits publics etc.).
Plus d’infos sur le site de Genre & Ville et sur facebook.
Yoann FERREIRA, Parkour59
Parkour : la ville devient un terrain de jeu.
Nouvel œil sur la ville, nouveau regard.
Attention porté au matériel urbain (davantage de formes, de reliefs). Le Parkour détourne l’usage de ce matériel : l’abri-bus devient un tremplin, etc.
Comment intégrer dans la définition de la ville ses potentiels détournements ?
Peu de filles il est vrai, difficile de les garder.
Davantage de filles à Paris par exemple. Qui plus est elles se regroupent entre elles.
Plus d’infos sur la page facebook Parkour59.
Guillaume CHOLET, Les Amis des Jardins
Jardins et parcs = lieux de drague nocturnes des homosexuels notamment.
Tabou, nécessité de sortir du silence d’où création d’une association.
Objectif également : lutter contre les violences (agressions, pratiques à risques).
Rapport de dominations (sociales, genrés, racistes) dans les lieux de drague courants.
Personnes exclues, soit socialement (âge, homosexualité non assumée).
La plupart du temps, pas de plainte contre agressions (honte, culpabilité).
Objectifs de l’association : recréer du lien social, un réseau de solidarité.
Rappel : il n’est pas illégal de draguer dans ces lieux, pas plus que d’y avoir un rapport sexuel (si caché).
Zèle évident de la police qui va chercher les couples dans les buissons (néanmoins les poursuites judiciaires ne sont pas possibles).
→ Espace public et rapport de dominations
→ Difficultés de partage de l’espace public
→ Question de la sécurité.
Mise en place de caméras de vidéosurveillance / grillages (exemple du Parc Lebas), politiques que nous condamnons, puisqu’elles ne contribuent qu’à déplacer le problème et à fragiliser les personnes qui se rendent sur ce genre de lieu.
Pas partout pareil : dans d’autres pays, existence de bouton d’appel à l’aide, formation de la police.
Plus d’infos sur le site du J’en suis, J’y reste, centre LGBTQIF de Lille.
Julien PILETTE, Guérilla potagère (Lille)
Part de l’exemple du mouvement des incroyables comestibles.
→ Se réapproprier la terre en plantant des choses comestibles, dans les interstices urbains.
Comment se réapproprier notre nourriture ?
Question du partage de l’espace public.
Comment le faire ? Certains endroits impossibles (JB Lebas), d’autres possibles (par exemple, la sortie du métro de Wazemmes où plantations de la mairie laissées à l’abandon).
Guérilla par rapport à notre mode de vie. Mise en place en concertation avec la Mairie.
Difficile d’imaginer arrestation pour plantation de tomates.
Impossible de voler : tout est mis en place gratuitement.
En bref :
- Occupation des interstices abandonnés de l’espace urbain
- La ville devient un lieu de production de la nourriture
- La gratuité réinterroge les rapports sociaux
Plus d’infos sur le site de Guerilla potagère et sur facebook.
Stéphanie BOCQUET, Commission Handicap d’EELV
Plaidoyer pour une ville lente, pour une société basée sur la diversité.
Attention, plusieurs sortes de handicap.
Rupture entre
→ La notion d’accessibilité universelle
→ La ville conçue autour de l’automobile.
Plus d’infos sur le site de la commission Handicap d’EELV.
Question autour du conflit des usages.