La conversion écologique des ports aura-t-elle lieu ?

Depuis 2007, le conseil régional est propriétaire des ports de Calais et Boulogne. Force est de constater que sa politique de développement durable s’est arrêté sur le chemin qui mène au littoral.

 

Le port de Calais a vu naitre le projet « Calais Port 2015 », qui prévoit de gagner sur la mer plus de 70 hectares de terre-plein dans le but d’accueillir des bateaux de plus en plus grands et un trafic de plus en plus important. Nous ne connaissons pas les conclusions des études des impacts environnementaux générés par un tel ouvrage. L’idée est que le 21è siècle verra se développer de manière exponentielle le déplacement des personnes et des marchandises entre le continent et l’Angleterre. A aucun moment il n’est pris en compte la relocalisation prévisible de l’économie ni les changements inéluctables qui vont être générés par la raréfaction prévisible des énergies fossiles. Les liaisons ferroviaires ne sont pas considérées comme des investissements prioritaires. On ignore la proposition faite par les élus EELV de créer une maison du détroit, lieu d’échange et de participation de tous les acteurs et usagers du port.

 

Le port  de Boulogne pour sa part subit depuis de longues années une pollution endémique de ses eaux due à un réseau d’assainissement obsolète (merci Véolia !), les hydrocarbures de certains bateaux sont rejetés directement dans les bassins, et il n’existe pas de gestion des déchets portuaires… Comment promouvoir l’image de premier port de pêche français, de grande plateforme européenne de traitement du poisson, comment favoriser l’implantation de nouvelles activités de l’économie verte dans un environnement aussi dégradé ?

 

La régionalisation avait suscité l’espoir de la fin de la compétition entre les deux ports. On s’est donc empressé d’investir à Boulogne 40 millions d’euros dans la construction d’une passerelle qui n’a jamais accueilli aucun bateau !

 

Il est temps que le conseil régional joue son rôle pour accélérer l’indispensable conversion écologique des ports dont elle est propriétaire. La mobilisation des élus EELV se heurte à la puissance des baronnies locales, mais aussi à l’attention particulière que Daniel Percheron, président de région et « père » du projet dépassé d’extension du port de Calais, porte à ce dossier.  La mobilisation conjointe des conseillers régionaux EELV et des militants du littoral a permis de peser sur le débat public consacré à « Calais port 2015 » et, nous l’espérons, à faire évoluer le projet dans le bon sens. Cette mobilisation doit perdurer et se renforcer pour que notre région intègre les enjeux environnementaux dans la gestion et le développement de ses ports.

Denis Buhagiar, membre du bureau régional d’EELV NPdC

 

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