Jesse est lycéen à Douanier Rousseau et, bien qu’ayant toujours vécu en France, il est néerlandais. Il a activement participé aux manifestations contre la Loi Travail, aux mobilisation de « L’Avalanche Populaire » et à Nuit Debout Laval. Avec d’autres ami.e.s, tous mineur.e.s, il s’est intéressé de près aux questions politiques récentes. France Bleu Mayenne leur avait d’ailleurs consacré un article. Rencontre avec un citoyen volontaire, au delà de ce que lui permettent ses papiers.

1/ Tu as moins 18 ans et tu es néerlandais, et même si tu as toujours vécu en France tu ne peux doublement pas voter. Qu’est-ce que ça t’évoque à toi ? Tu aimerais pouvoir participer plus activement à la vie citoyenne ?

D’abord je voudrait dire que participer a la vie démocratique n’est pas seulement voter, ou du moins ne devrait pas être seulement ça . La démocratie doit aussi être la participation à des débats, intégrer un parti, avoir une opinion, manifester, se présenter a un poste d’élus, parler avec ses élus… et plein d’autre actions de ce genre. Mais malheureusement cette idée de la démocratie n’est pas correctement transmise par l’éducation à la population. Des cours comme l’EMC (Enseignement Moral et Civique) ne sont pas assez présent et pris au sérieux par les élèves est les profs.

En effet je pense que le droit de vote devrait être abaissé a 16 ans mais c’est une question délicate, cela dépend vraiment des gens et il y a des personnes qui ne seront toujours pas assez mures pour voter ou participer à la vie démocratique/citoyenne à 20 ans. Et pour les étrangers je pense que quand on paie des impôts français ont devrait avoir le droit de décider de la manière dont ils sont utiliser. Et donc, dans notre système actuel, ils devraient pouvoir voter

2/ Nous sommes tous européens, mais tu l’incarnes encore plus par ton histoire. Que dirais-tu à ceux qui souhaitent sortir de l’Europe, fermer les frontières, etc ?

Tout d’abord je voudrais dire que je les comprends. Il est difficile d’appréhender le but de l’UE. Le désir et la nécessité de l’union ne paraît plus d’actualité. Les guerres et le nationalisme extrémiste européen paraissait loin derrière nous. La guerre a « toujours » été extra européen et les conflits se sont muée en terrorisme. La solidarité européen ne paraît plus dans les mentalité des peuples européens. Et face au différence des pays il est difficile d’accepter de payer pour les autres, d’autant qu’avec les inégalités grandissantes certaines institutions comme l’euro ne peuvent plus fonctionner correctement.

Mais tout de même, je ne pense pas que la solution soit la sortie. Il faudrait au contraire travailler sur l’éducation des masses, et la réforme de certaine institution. Pour que les membres de l’Union puisse recevoir des aides sans que d’autres se sentent arnaqué set abusés. Mais je conçois que cela soit difficile a mettre en place. L’important pour l’instant c’est l’éducation, il nous faut créer une solidarité et une idéologie européenne commune.

3/ Dans ton interview tu insistais aussi beaucoup sur les questions éthique. Il y a en France très peu de transparence par rapport aux pays du Nord, et de vieux réflexes comme l’ultra-cumul. Si tu étais député, quels seraient les premières lois que tu proposerais sur ces sujets ?

Je pense que j’interdirais le cumul des mandats dans le temps (max 2 ou 3) et dans l’espace, selon la taille de la commune un maire pourrait être député. Le but serrait d’empêcher l’accumulation de pouvoir et de rendre les élus plus proches du peuple.

De plus je ne permettrais pas au élus de choisir eux même leurs assistants. Et je proposerai de créer une institution qui, comme au Royaume-Uni, affiche et vérifie toutes les dépenses des élus. Il ne suffirait que d’un clic pour savoir combien, et surtout comment, dépense n’importe quelle élus.

Et finalement je ferrais descendre de leurs bulles les sénateurs députés, ministres et présidents en déplaçant leurs bureaux des beau palais à de simple bureaux.

 

Notre réponse à Jesse :

Je ne peux reprendre chacun des points, mais certains sont essentiels. Le droit de vote j’avouerai ignorer quand est-ce que quelqu’un peut ou pas voter, mais je suis sur qu’à 16 ans certains peuvent tout à fait le faire aussi pertinemment que d’autres de 40, dès lors je suis pour le bénéfice du doute. Je pense également que la citoyenneté doit être adossée à la participation à l’effort collectif : toute personne vivant en France paie la TVA et fait tourner le pays, les services publics leurs sont ouvert, le vote doit leur être proposé. Je sais qu’en t’interrogeant je ne gagne pas une voix, mais ce sont bien tous les habitants de la circonscription que je veux représenter, et pas seulement les électeurs.

Par ailleurs tu as parfaitement raison sur le fait que le vote n’est pas le seul outil démocratique. On ne demande leur avis aux gens que lors des élections, et encore, de façon biaisée. Outre une vraie réforme démocratique (incluant la proportionnelle, le non-cumul, un véritable statut de l’élu pour que tou.te.s puissent candidater) il paraît essentiel de développer des outils réels d’interpellation des élus, les obligeant à étudier à sujet à partir de x signatures données. De la même manière ils doivent pouvoir être révoqué et le vote blanc reconnu pleinement.

Sur les palais de la République bon, ils ne sont pas essentiels et en réalité souvent peu pratiques, beaucoup d’élus ont de simples bureaux bien meilleurs ! J’en vois la charge symbolique mais n’en ferait pas une priorité, par contre la transparence absolue si. La défiance et le soupçon de corruption tue le politique : nous n’avons rien à perdre à la transparence totale sur les deniers publics. Il n’y aura la plupart du temps rien à trouver, mais il faut tout mettre sur la table pour constater qu’il n’y a rien à voir… et corriger ce qui apparaitra nécessairement.

En résumé : Je défendrais la transparence absolue, non-cumul dans le temps et l’espace. Une refonte démocratique avec la proportionnelle, la reconnaissance du vote blanc et le droit d’interpellation et de révocation. Par ailleurs, je suis pour abaisser l’âge du vote et l’offrir à tout étranger résidant en France depuis quelques années (à définir en débat).