Les débats de TLM et du Progrès
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Débat Legislatives 30/05/2017 par TLM

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Les déclarations complètes du candidat EELV

1- Qu’est ce qui a motivé votre candidature, pourquoi êtes-vous candidat(e) ?

Ce qui motive la candidature de Jérôme Trotignon et Blandine Collin c’est avant tout de porter la parole de l’écologie, l’écologie politique et l’écologie concrète, elle a été singulièrement absente de la campagne du 2ème tour des présidentielles, et complètement ignorée lors du débat du 2ème tour.

Or il y a urgence :

  • les pics de pollution se multiplient, avec les conséquences que l’on connait sur la santé des plus fragiles – en particulier les enfants et les personnes âgées
  • plusieurs pesticides sont maintenant reconnus comme cancérigènes, ce qui nous renvoie à l’enjeu d’une agriculture durable
  • et enfin l’année 2016 a enregistré un record de chaleur pour la 3ème année consécutive, et c’est toute la question de la transition énergétique et de la transition carbone qui est posée pour la génération présente, par solidarité vis-à-vis des générations futures

Nous allons donc porter ces sujets pendant la campagne :

  • pour qu’ils soient mieux pris en compte, pour qu’ils soient plus rapidement pris en compte dans les politiques publiques,
  • et aussi pour encourager dans la 5ème circonscription toutes les initiatives de terrain, citoyennes, associatives, entrepreneuriales, qui vont dans le sens d’une société plus juste, plus solidaire, et plus écologique.

2- Quelles sont pour vous les priorités de la prochaine législature ?

Je dirais que tout ce qui touche à l’économie de proximité constitue une priorité. Deux exemples.

1) Les terres agricoles disparaissent de plus en plus en France. Il convient de préserver les espaces agricoles péri-urbains pour y développer l’agriculture biologique et paysanne dans le cadre de filières courtes et donc locales. L’enjeu est essentiel dans la 5ème circonscription, notamment dans les Monts d’Or et à Caluire (Plateau des Maraîchers).

Comment ?

  • En renforçant les possibilités de préemption sur les terres agricoles, grâce à des organismes comme les SAFER et les syndicats de commune, et par la création d’un Conservatoire des terres agricoles, dont la mission sera de protéger la santé des terres agricoles et de favoriser l’accès au foncier pour les paysans souhaitant s’installer.
  • et aussi en soutenant toutes initiatives citoyennes qui iraient dans le même sens : soutien des petits producteurs locaux au travers des AMAP qui sont déjà bien présentes dans la 5ème circonscription, achats groupés pour consommer bio et local à meilleur prix, …

2) Le commerce de proximité en général doit être défendu face au développement des grandes surfaces, nous préconisons un gel de l’implantation de grandes surfaces dans les villes et aux portes des villes. Là encore les consommateurs et les citoyens ont leur rôle à jouer : en privilégiant les marchés et les commerces de proximité qui mettent en avant des pratiques éthiques. Nous soutenons les actions du collectif des petits commerces du cœur de ville de Neuville-sur-Saône contre l’extension d’une grande surface dans une commune voisine.

C’est parce que nous sommes favorables au secteur des PME-TPE locales et aux productions de qualité que nous nous opposons aux nouveaux traités de libre de libre-échange, en particulier le CETA signé entre l’Union européenne et le Canada. Un seul exemple, le CETA c’est plus d’ouverture aux importations de viande, qui viendrait concurrencer avec des méthodes productivistes nos producteurs locaux. Le CETA est un accord qui ne prend pas en compte les engagements de la Conférence Climat de la Cop21. Il conduirait à la création d’un Tribunal d’arbitrage contraire aux principes démocratiques élémentaires.

Débat Le Progrès Thème Économie

Nous proposons un plan d’investissement dans les énergies renouvelables avec pour objectif de long terme une France « 100 % renouvelables » en 2050, à associer avec un vaste programme de rénovation énergétique des bâtiments. Avec à la clé pour ces 2 points un volume de création nette d’emplois à l’horizon 2020 de 500 000 nouveaux emplois (scénario ADEME – Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, étude 2016).

Comment financer ce plan massif d’investissement qui est aussi la clé de l’indépendance énergétique de la France ?

Il se trouve qu’aujourd’hui la Banque centrale européenne fournit des dizaines de milliards d’euros par mois aux banques de la Zone euro (« quantitative easing »). Or ces financements ne sont pas répercutés aux entreprises européennes, ou alors ils le sont très peu. On voit que le système bancaire ne joue pas son rôle. Qui plus c’est un facteur de spéculation et de bulles financières.

Il s’agit de réorienter ces financements de la Banque centrale européenne vers des établissements publics, la BEI – Banque européenne d’investissement, les BPI – banques publiques nationales d’investissement, pour qu’elles soutiennent les projets de la transition énergétique et les PME (bien au-delà du Plan Junker).

Il s’agit donc de « mettre la création monétaire au service de l’avenir », et ceci est tout à fait possible sans modifier ni les traités européens, ni le statut de la BCE (il convient bien sûr de modifier les traités et ce statut mais pour d’autres raisons).

Débat Le Progrès Thème Fiscalité

« Mon ennemi c’est la finance ! », François Hollande – Discours du Bourget, 22 janvier 2012

Pour quel résultat ?

Une réforme bancaire a minima de séparation des activités de détail (dépôts et crédits) d’une part, et des activités de marchés des banques d’autre part. Aujourd’hui c’est moins de 5 % des activités de marché des banques qui ont été cantonnées dans des filiales spécifiques. 9 ans après la crise des subprimes, les français au travers de leurs comptes en banque ne sont donc toujours pas à l’abri d’une nouvelle crise financière. Allons beaucoup plus loin dans cette séparation, en cantonnant effectivement l’ensemble des activités de marché des banques.

Pour quel résultat en matière de fiscalité ?

Une taxe Tobin (taxe sur les transactions financières) à minima.

La taxe Tobin est une taxe sur les transactions boursières d’un taux très bas qui est là pour freiner la spéculation financière, et orienter les recettes fiscales obtenues vers l’aide au développement (France) et la lutte contre le changement climatique (Europe).

Or sous la pression du lobby bancaire, la taxe Tobin ne concerne pas encore les produits dérivés, soit les produits les plus spéculatifs.

Nous œuvrerons donc pour que la Taxe Tobin porte sur toute la palette des transactions boursières, de façon à dédier plusieurs dizaines de milliards d’euros à la transition écologique et à la solidarité internationale.

Par quel moyen favoriser l’activité économique et l’emploi par la fiscalité ? Par la modulation du taux d’imposition sur les sociétés.

La mesure proposée prévoit la dégressivité de l’impôt sur les sociétés en fonction du taux de réinvestissement des bénéfices. Plus l’entreprise réinvestit ses bénéfices, moins elle paye d’impôt sur les sociétés. Inversement, plus les bénéfices sont utilisés à la distribution de dividendes, plus le taux d’imposition sera élevé. Il s’agit donc d’un levier fiscal de stimulation de l’économie réelle.

Comment se protéger du dumping environnemental ?

Proposer à nos partenaires européens une Contribution Climat Énergie (taxe carbone) aux frontières européennes, sous forme de droits de douane proportionnels au contenu en carbone des produits importés. Elle permettrait de donner un prix au carbone en appliquant le principe « pollueur-payeur ». Elle donnerait aussi un signal fort aux pays exportateurs qui ne respecteraient pas l’Accords de Paris (Cop21).

Comme toute taxe carbone, elle serait mise en œuvre selon le principe de la neutralité fiscale : les recettes collectées seraient entièrement reversées. Divers pistes se présentent, comme celle de subventionner les ménages les plus défavorisées pour les achats d’équipement domestique économe en énergie, ou de véhicules moins émetteur de gaz à effet de serre.

Débat Le Progrès Thème Sécurité

Il convient de rétablir la police de proximité, celle qui s’appuie sur la connaissance du terrain, celle qui crée du lien, celle qui rassure et peut participer au « vivre-ensemble ». De même, le travail social des éducateurs de rue – qui sont les éducateurs en prévention spécialisée – est largement à encourager.

Pour le renforcement des effectifs des policiers et gendarmes, nous proposons d’une part le remplacement de tous les départs à la retraite, et d’autre part la création de 5 000 postes supplémentaires. Par ailleurs, une prime en zone de sécurité prioritaire sera attribuée à l’ensemble des gendarmes et policiers.

Pour répondre à la vague de terrorisme sans précédent dont est victime la France, il convient d’accroître les moyens des services de renseignement et de la cybersurveillance, et également de renforcer sur le terrain le renseignement territorial, dont les agents sont à même de détecter les signaux faibles de radicalisation.

Mon propos serait incomplet si je n’évoquais sur ce thème l’insécurité routière sur le territoire français, pour laquelle beaucoup d’efforts restent à engager,

et la recherche dans les villes d’une cohabitation harmonieuse et équilibrée entre piétions, cyclistes, et automobilistes, afin de mieux protéger les citoyens utilisant les modes doux, ce sont eux qui restent physiquement les plus exposés.
Enfin, la délinquance financière et fiscale doit être ciblée de façon prioritaire : lutte contre l’évasion et la fraude fiscale, renforcement des moyens du parquet national financier et des brigades financières spécialisées, renforcement des moyens des services fiscaux. La justice pourra poursuivre les fraudeurs fiscaux sans autorisation préalable de l’administration fiscale (c’est la suppression de ce que l’on appelle le « verrou de Bercy » qui est ci proposé).