Le « Lyon-Turin » concerne directement notre circonscription à Chapareillan. C’est un enjeu majeur de cette élection : voulez-vous un/e député/e qui défende un grand projet inutile ? ou souhaitez-vous un député actif et utile pour faire diminuer sans attendre le nombre de camions sur les routes ?
Je le concède, je fais partie de celles et ceux qui, jusqu’en 2012, ont soutenu une nouvelle liaison ferroviaire transalpine entre Lyon et Turin pour le transport de marchandises. Deux raisons motivaient cette position : d’une part les perspectives de saturation des infrastructures existantes, d’autre part l’action résolue des élu/es écologistes pour que la priorité soit donnée aux marchandises et pas à un TGV.
Force est de constater que la réalité est tout autre aujourd’hui ! Les trafics de marchandises sont en baisse continue sur cet axe depuis 1994. Les données socio-économiques qui ont servi aux différentes enquêtes publiques sont totalement obsolètes. Le coût du tunnel n’a cessé d’exploser pour atteindre un niveau insoutenable et infinançable : 26 milliards d’euros (45 fois le coût de Notre-Dame-des-Landes !). Les soupçons de collusion avec les réseaux mafieux italiens sont importants.
Je me félicite du travail documenté et participatif que le mouvement écologiste français dans son ensemble a mené sur le sujet. Je pense notamment à la Convention sur les traversées alpines organisée à Chambéry fin 2012 (conclusions du colloque à retrouver ici) ou aux investigations approfondies de Daniel Ibanez et des associations contre le Lyon-Turin (ressources en ligne ici). Les autres acteurs politiques français et italiens feraient bien de s’en inspirer plutôt que de maintenir une position dogmatique sur le sujet.
Car le projet Lyon-Turin repose sur du sable. En parallèle, on constate le désastreux bilan de la politique de démantèlement du fret ferroviaire dans notre pays. Il est temps de faire tout l’inverse.
Député, je me battrai contre le Lyon-Turin et pour une politique ambitieuse de transfert des marchandises de la route vers le rail. Cela relève de l’intérêt général : pour la santé et la sécurité des populations alpines, pour une gestion rigoureuse des finances publiques, pour la diminution des gaz à effet de serre, pour la lutte contre les lobbys du béton. Les solutions pour y parvenir sont probantes : interdiction des poids-lourds vides ou très peu chargés dans les tunnels routiers alpins, plates-formes de chargement sur les trains en amont des vallées alpines, création d’une banque de données ouverte pour optimiser les convois, pollutaxe sur les poids-lourds, disparition des passages à niveau qui ralentissent les trains et qui sont dangereux, protections phoniques, etc.
Il faut savoir que la ligne ferroviaire historique entre la France et l’Italie (tunnel du Mont-Cenis) a été rénovée récemment. Elle permettrait d’absorber quasi 100 % des trafics marchandises qui passent les Alpes via les tunnels routiers du Mont-Blanc et du Fréjus (en plus du trafic existant sur la ligne). Une nouvelle ligne est inutile.
Pour en parler, je vous donne rendez-vous le vendredi 2 juin à 18h30 à la maison des associations du Versoud avec Daniel Ibanez, créateur du salon du livre des lanceurs d’alerte et opposant au Lyon-Turin.