Proposition #3 – Pour une loi Ecopla
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Dans quelques semaines, la production de barquettes en aluminium reprendra dans le Grésivaudan. Mais exit Ecopla, dont l’usine nichée à St-Vincent-de-Mercuze fonctionnait depuis 1960. L’activité sera sous pavillon italien, avec seulement 12 salariés contre 77 auparavant.

Pourtant, les salariés d’Ecopla se sont battus pour qu’il en soit autrement. Leur solidarité, leur ténacité et leur audace sont à nouveau à saluer. Leur entreprise était en faillite, saignée par un actionnaire sino-australien sans scrupule ? Qu’à cela ne tienne, réunis dans le collectif « Ecopla Vivra », ils se sont organisés. Ils ont trouvé des appuis et rappelé leur clients. Avec un tour de table de 2,3 millions d’euros, leur offre de reprise en société coopérative et participative (SCOP) était crédible, soutenue par les collectivités locales. Ecopla mise en liquidation judiciaire, le tribunal de commerce de Grenoble a toutefois désigné le concurrent Cuki comme repreneur en juin 2016, malgré une offre inférieure économiquement et en terme d’emplois. Seules les dettes étaient mieux remboursées.

Logo Ecopla Scop

Le blocage n’est pas économique (leur projet de reprise était parfaitement viable), il est juridique : les salariés ont été déboutés à chacun de leurs appels devant la justice. C’est pourquoi, il est urgent de faire voter une loi pour protéger des dizaines de milliers d’emplois dans notre pays, pour éviter des délocalisations et favoriser l’économie de proximité. Une loi pour conserver notre savoir-faire et des activités industrielles dans nos territoires. Une loi pour mettre l’humain au cœur de l’économie.

Notre droit protège d’abord les capitaux, les machines et les créanciers avant de protéger les emplois, les territoires et les projets co-construits par les salariés. Demain, il faut qu’une offre de reprise d’activité par des salariés sur site soit étudiée prioritairement, avant un plan de cession d’actifs ou une délocalisation.

D’autres mesures viendront compléter ce changement essentiel. Il faut rétablir complètement l’obligation d’information des salariés pour toute cession d’une entreprise de moins de 250 salariés (dispositif de la loi sur l’ESS – dite loi Hamon – assoupli par la loi Macron). L’État doit ensuite garantir une assistance technique dès les prémices de la création du dossier de reprise par les salariés. D’une manière générale, ceux-ci doivent être mieux formés au fonctionnement des SCOP. En cas de liquidation, il faut permettre la continuité des mandats des instances représentatives du personnel jusque la clôture du bilan de liquidation, pour garantir de bout en bout une information transparente aux salariés.

La participation des salariés à la vie et à la stratégie de l’entreprise est un gage de dynamisme, de vision à long terme, d’enracinement territorial et de bien-être. Comme en Allemagne, la loi doit également prévoir la co-gestion des entreprises en réservant des sièges avec droit de vote dans les conseils d’administration aux salariés.

« On fabrique, on vend, on se paye ! » Les « Ecopla », comme nous, sommes les héritiers des « LIP ». Les salariés sont une chance pour nos entreprises.