Proposition #20 – Pour une Europe démocratique : débattre de ses orientations à l’Assemblée
Partager

L’Europe c’est l’affaire de tous : celle des citoyen/nes, de leurs eurodéputé/es, mais aussi des parlementaires nationaux. Or, ces derniers, dans un réflexe très jacobin, se désintéressent trop des grands débats qui traversent l’Union européenne. Se plaindre des effets néfastes des décisions prises par le Parlement, la Commission ou le Conseil européens, dénoncer les manquements démocratiques de ces instances, mais ne jamais sérieusement travailler dessus : voilà bien le plus grand paradoxe ! Comment penser de surcroît que l’Union européenne prendra un virage écologique et social si les représentant/es de la Nation ne débattent jamais de ses orientations ?

Ma vingtième proposition – qui clôt donc mon engagement de campagne de faire vivre un débat politique sur des actions concrètes – porte donc sur le rôle des parlementaires français pour s’emparer des questions européennes. Ce sont des questions majeures : pour lutter contre le terrorisme, pour accompagner nos agriculteurs, pour réussir la transition énergétique, pour accueillir les migrants, pour réguler la finance, pour améliorer la protection sociale, pour affronter la question des dettes, pour résister aux lobbys, pour protéger les consommateurs, pour aider les régions les plus pauvres…

Drapeau européen

La France ferait bien de s’inspirer de l’Allemagne en la matière. Les membres du Bundestag et du Bundesrat sont informés quasi quotidiennement sur ce que le gouvernement fédéral échange comme données et prend comme position sur les décisions européennes. Plus encore, pour le Brexit, les parlementaires allemands ont débattu du sujet en amont du vote britannique, définissant la position de la République fédérale selon les différentes hypothèses. Désormais, à chaque étape de la mise en œuvre de l’article 50, le Parlement sera informé et consulté pour savoir ce que l’Allemagne est prête à concéder à Londres. Les député/es allemand/es ont droit d’avoir accès aux documents qui sont dans les mains des diplomates et des fonctionnaires lors des négociations. Idem pour les traités internationaux, notamment économiques. Alors que le gouvernement Merkel refusait de transmettre des informations lors des discussions avec les Grecs sur leur dette, les Verts allemands ont porté le sujet devant le tribunal constitutionnel fédéral. Ils ont eu gain de cause. Les parlementaires écologistes allemands sont d’une manière générale les plus actifs sur les questions européennes. Ils sont incontestablement un modèle à suivre.

La question de la démocratie au sein de l’Union européenne est primordiale. S’il faut dénoncer le cadre toujours plus intergouvernemental des prises de décision, au détriment du Parlement européen, il ne faut pas sous-estimer la responsabilité des États membres et de leurs élu/es à faire vivre ou non un débat politique dans leur pays. Député, j’agirai pour que l’Europe soit au cœur des débats parlementaires et pas juste reléguée à la seule commission des affaires européennes. Député, je me battrai pour la transparence et la diffusion des informations (sur les traités de libre-échange, sur le Brexit, sur les négociations avec la Grèce…). Député, je serai en contact permanent avec mes homologues parlementaires européens. Député, je refuserai la démagogie qui consiste à agiter les plans B sans commencer à œuvrer pour le plan A. Député, je n’aurai de cesse de rappeler que nous avons un horizon commun et fraternel à l’échelle du continent européen, que nous serons toujours plus forts rassemblés pour affronter les défis colossaux de notre époque.

Une nouvelle génération aux responsabilités, ce sont des élu/es fermes sur les valeurs de solidarités, de protection de l’environnement, de démocratie et de transition économique. Ce sont des élu/es ouverts sur le monde et moteurs pour transformer l’Europe.