« La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits. » Rien de révolutionnaire ? A double titre pourtant ! D’abord parce que la phrase n’est autre que le début du premier article de la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne d’Olympe de Gouges en 1791. Surtout, parce que ce combat, celui de tout le mouvement féministe, reste d’actualité, tant les inégalités femmes-hommes marquent notre société.
Le constat est terrible : 92 % des victimes de violence volontaire à l’intérieur des couples sont des femmes, tous les 3 jours une femme décède sous les coups de son (ex)conjoint, 62 000 femmes ont subi une tentative ou ont été victimes d’un viol en 2015. Le poison s’infiltre partout : les femmes gagnent 24 % de moins que les femmes au travail, l’écart est encore plus marqué pour les postes à responsabilitéet à la retraite (42 % !). Le travail domestique est assuré deux fois plus par les femmes. Le sport féminin n’occupe que 15 % d’antenne. Les nominations et les prix culturels sont accaparés par les hommes. Les résultats scolaires sont meilleurs chez les filles, elles représentent presque 60 % des étudiants à l’université, mais seulement 48 % des doctorantes et 22 % des professeurs des universités. Dans la vie politique, on connaît l’adage qui veut que le féminin de député soit suppléante. Quel que soit le domaine de vie sociale, on observe encore et encore des inégalités ! Inégalités d’autant plus fortes qu’elles se cumulent avec la précarité à laquelle les femmes sont sur-exposées (selon l’Insee, les épouses sont par exemple plus impactées économiquement que les maris lors d’un divorce).
Les écologistes ont toujours été moteurs et exemplaires en la matière : parité des instances internes, parité des groupes d’élus, y compris à l’Assemblée nationale et au Sénat, ambition du projet politique pour la réduction des inégalités, actions concrètes…
Fort de cet héritage, conscient de l’effort nécessaire, je plaide d’abord pour des politiques publiques dotées des moyens (humains et financiers) conséquents : dans la santé, la justice, l’éducation, le sport, la vie associative… Le Haut conseil à l’égalité femmes-hommes doit être renforcé. Député, je défendrai une loi-cadre contre les violences faites aux femmes, axée autour de la prévention, la formation et l’accompagnement des victimes (dont davantage de places d’hébergement spécialisé). Les entreprises, comme les mouvements politiques, qui ne respectent pas leurs obligations de parité et d’égalité salariale devront être plus sévèrement sanctionnés (jusqu’à l’interdiction d’accès aux marchés publics ou la suppression du financement public des partis). Le congé paternité sera allongé et entre une semaine et 10 jours deviendront obligatoires. Le nombre de centres de planification familiale et de structures pour pratiquer les IVG sera augmenté pour mieux mailler le territoire.
La sur-précarité des femmes devra faire l’objet d’un travail de fond avec l’ensemble des partenaires (ministères, associations, collectivités locales, syndicats) pour d’une part généraliser les indicateurs pertinents, d’autre part identifier les leviers d’actions spécifiques. Il faut en finir avec les temps partiels subis, prendre en compte à sa juste mesure la pénibilité de certains emplois occupés très majoritairement par des femmes, résorber le non-versement des pensions alimentaires…