La France produit quasiment 11 000 kg de déchets chaque seconde, soit environ 345 millions de tonnes de déchets par an (et déjà 60 tonnes depuis que vous avez commencé à lire cette phrase !). Plus de 70 % est lié au secteur de la construction. Mais on compte aussi chaque année 9 millions de tonnes de déchets alimentaires (soit 137 kg par personne) – sans compter les pertes liées à la production agricole et à la transformation des produits dans les industries agroalimentaires. 20 kg pourraient pourtant facilement être évités. Le reste (os, épluchures…) pourrait être valorisé. 30 kg d’habits sont achetés chaque année en moyenne par chaque Français, mais seulement 2,5 kg de textile par an et par personne sont recyclés.
Si l’on n’aime guère regarder le contenu de nos poubelles, force est de constater que les déchets sont une question environnementale et économique majeure. Sous l’impulsion de la plupart des collectivités locales depuis une dizaine d’années des progrès sensibles ont été faits en matière de tri et de recyclage. On observe même une petite baisse des quantités de déchets dans notre pays ces dernières années. Cela reste néanmoins insuffisant. L’enfouissement et l’incinération – néfastes pour notre santé, celle de notre environnement et économiquement aberrants – demeurent largement trop importants. Plus encore, même recyclable un déchet reste un déchet. C’est à la source qu’il faut s’attaquer, et ce dans le cadre d’une démarche globale contre le gaspillage.
Une telle politique renforcera l’économie circulaire, la durabilité des produits (par exemple pour l’électroménager), les filières de traitement et de recyclage, la mise à disposition de compost de qualité pour les particuliers, la production de biogaz pour alimenter les réseaux de chaleur ou les véhicules GNV, etc.
Je soutiens ainsi activement le développement du tri à la source des déchets organiques pour toute la population (pour les valoriser via le compostage ou la méthanisation). Il faudra des députés vigilants pour la mise en œuvre des objectifs nationaux à horizon 2025. Les industriels devront être encouragés dans leurs bonnes pratiques (ou sanctionné dans l’hypothèse inverse) lorsque leurs produits possèdent de longues durées de vie, lorsqu’ils sont facilement réparables et lorsqu’ils contiennent des matières recyclées ou facilement recyclables. On pourrait par exemple envisager de moduler la TVA selon la durabilité des produits. Je propose aussi 5 ans de garantie minimale pour le petit électroménager et les voitures. Il faut ensuite réorienter progressivement les budgets dédiés à la gestion des déchets vers les dispositifs de réduction à la source (moins de 1 % aujourd’hui). Enfin, la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) doit être augmentée pour que recycler ou réutiliser ses déchets devienne plus intéressant pour les professionnels que l’incinération ou la mise en décharge. Enfin, nous devons avoir un plan pour diminuer significativement le nombre d’incinérateurs et de décharges dans les années à venir.
Sur la base de ces engagements, je serai un parlementaire « zéro déchet compatible » selon l’association Zero Waste France qui interpelle les candidat/es sur le sujet.