De plus en plus régulièrement, l’association L214 – qui tire son nom de l’article du code rural qui désigne les animaux comme des êtres sensibles – nous alerte sur les conditions d’élevage ou de pêche, de transport et d’abattage des animaux destinés à notre consommation. L’industrie agro-alimentaire est ainsi souvent épinglée pour les traitements barbares dont certains animaux sont victimes. Ces enquêtes, les images diffusées auprès du grand-public permettent une prise de conscience forte.
Une majorité de Français/es est aujourd’hui prête à payer un peu plus cher ou à changer de magasin pour accéder à des produits plus respectueux du bien-être animal. L’hostilité à l’égard des élevages industriels dans lesquels les animaux n’ont aucun accès à l’extérieur est quasi unanime. Le pourcentage de personnes végétariennes reste stable (autour de 3 % ces dernières années). Mais il y a une nette progression de la préoccupation à limiter le recours à la viande chez nos concitoyen/nes, et ce pour des raisons environnementales et éthiques.
Si les comportements individuels évoluent, les pouvoirs publics sont restés très en retrait de cette question. Ils tardent à agir concrètement. La vision utilitariste des animaux et l’indulgence à l’égard de la cruauté sont encore prégnants dans l’imaginaire collectif, notamment dans un monde politique d’hommes blancs âgés conservateurs. Ce n’est plus possible. Les leviers pour contribuer au respect des animaux destinés à notre consommation sont multiples.
Il faut mettre un terme aux scandales à répétition dans les abattoirs. Les contrôles doivent être plus nombreux et plus stricts. L’étourdissement des bêtes doit devenir systématisé avant leur mise à mort. La durée du transport des animaux vivants doit être mieux encadrée, les exportations lointaines, sauf exceptions, interdites. Bien sûr, le plein-air en matière d’élevage doit s’imposer comme norme. Député, je me battrai contre les fermes-usines et je valoriserai les bonnes pratiques existantes (qui sont nombreuses dans notre territoire !). C’est positif pour les animaux comme pour la qualité des produits dans nos assiettes. Les circuits courts, l’étiquetage et la traçabilité des produits permettent aux consommateurs de choisir leurs produits en toute connaissance de cause.
La valorisation des alternatives végétariennes est également à développer dans la restauration collective. C’est en adéquation avec une alimentation équilibrée, c’est respectueux de l’environnement et c’est une réponse intelligente au défi de la laïcité dans les cantines. Sans imposer une « norme végétarienne » – cela relève de la responsabilité individuelle – il est indispensable de collectivement diminuer notre alimentation carnée.
La souffrance animale n’est pas anecdotique. La France s’honorerait à être en pointe en matière de législation et de pratiques quant au respect des animaux. La question ne se résume pas d’ailleurs aux seuls animaux destinés à la consommation. C’est pourquoi je soutiens la plupart des propositions du Manifeste AnimalPolitique.