Proposition #15 – Pour aider ceux qui accompagnent nos aînés dépendants : le congé « parentalité »
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Le nombre de personnes fortement dépendantes va passer de 1,26 millions en 2015 à 2,3 millions en 2060. En 2011, 32 % des Français déclaraient d’ailleurs avoir une personne en situation de dépendance dans leur entourage. Et plus des trois quart des personnes âgées souhaitent rester à leur domicile lorsqu’elles sont devenues dépendantes.

Congé parentalité

Cependant, beaucoup de nos concitoyen/nes s’épuisent totalement à assurer la prise en charge à domicile d’un vieux parent dépendant. Ils y laissent parfois leur santé physique et/ou psychique, y perdent leur vie sociale. Aujourd’hui, nous devons pouvoir soulager toutes ces personnes. Ils ont besoin de périodes de répit, quelques jours de vacances par exemple. Ils ont besoin de « recharger les batteries ». Pourtant, placer son parent dépendant quelques jours en établissement est quasi impossible et très perturbant pour ce dernier.

C’est pourquoi, permettre au proche aidant de se reposer, de récupérer doit être encouragé et pris en charge par la société. Ainsi, je propose que chaque personne accompagnant une personne âgée très dépendante (en GIR 1 ou GIR 2, c’est-à-dire les catégories des plus dépendants) ait droit à un « congé parentalité » – ou congé « répit » – de quinze jours par an, période fractionnable ou pas.

Durant ces quinze jours, un accompagnant relevant du secteur médico-social « remplacera » la personne à domicile, à l’instar de ce qui se fait dans plusieurs pays (Canada, Belgique…). Au Québec, cela porte le nom de « baluchonnage ».

Le salaire de cette personne sera financé par la revalorisation de l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA). Des modules spécialisés « baluchonnage » seront intégrés dans les formations des travailleurs sociaux, médico-sociaux et paramédicaux.

Le vieillissement de notre population est un enjeu majeur des décennies à venir. L’action publique doit porter vers nos aînés en situation de dépendance, comme vers leurs proches. Il en va de la dignité et du bien-être de tous.