Proposition #12 – Pour le maintien des services publics ruraux
Partager

Une classe puis une deuxième puis toute l’école, un jour d’ouverture puis deux puis tout le bureau de Poste, un gendarme puis deux puis toute la brigade, une maternité puis un autre service puis tout l’hôpital… la disparition des services publics c’est une dure réalité. La logique est toujours la même : comptable. Ses effets sont pourtant terribles pour les territoires qui les subissent et frappent d’abord les plus fragiles : celles et ceux qui n’ont pas de moyen de transport, celles et ceux qui ne sont pas connectés, celles et ceux qui ont besoin d’être accompagnés dans leurs démarches… La précarité en milieu rural progresse, le sentiment de déclassement explose, les emplois s’évaporent, les bourgs se vident de leurs commerces et de leurs habitants. Des pans entiers du territoire national s’appauvrissent.

Ces dix dernières années, 400 centres de finances publiques ont fermé, tout comme 800 centres d’incendies et de secours, et 40 % des services de médecine des centres hospitaliers locaux. En 2016, La Poste a définitivement baissé le rideau de 404 de ses bureaux. Voilà ce que sont les effets concrets de la « RGPP » et de la « MAP », ces acronymes barbares qui désignent les politiques successives des présidences Sarkozy et Hollande d’affaiblissement des services publics, en particulier en milieu rural. Si on ajoute à cela la baisse drastique des dotations aux collectivités locales depuis 2014, ce sont des communes entières qui sont au bord du dépôt de bilan. Parmi les effets collatéraux : la montée des suffrages pour l’extrême-droite.

Comme je l’expliquais dans un débat mercredi 31 mai au candidat Les Républicains – UDI dans ma circonscription qui prônait un moratoire de fermeture des services publics en milieu rural : « Réclamer de la main gauche ce moratoire est une escroquerie quand de la main droite on soutient comme François Fillon une réduction de la dépense publique de 100 milliards d’euros ! »

Logo Maison services au public

Ainsi, il faut que l’État arrête de contribuer à la disparition des services publics. Il doit redonner des moyens d’action aux communes et intercommunalités (dotations aux collectivités, fonds de péréquation). Il faut surtout renforcer massivement le réseau des maisons des services au public (seulement 1 000 en France fin 2016). Ces structures permettent de mutualiser plusieurs services publics dans un même lieu, avec l’indispensable présence humaine. Il faut, au-delà, avoir une politique cohérente d’aménagement des territoires, via notamment :

– le raccordement numérique des territoires ruraux,

– des mesures fortes qui développent le commerce de proximité au lieu d’autoriser sans réflexion la construction de nouveaux centres commerciaux,

– la desserte en transports en commun (bus, TER, transports à la demande…),

– l’élaboration de plans locaux d’urbanisme intercommunaux ambitieux pour la protection des ressources foncières,

– le développement des parcs naturels régionaux (saccagés par la droite en Auvergne-Rhône-Alpes depuis un an).

Le maillage des activités et la densité du service public (éducation, santé, protection…) sont les conditions sine qua non d’une République solidaire et vivante.