Des travailleurs pauvres, des chômeurs non indemnisés, des mères célibataires, des agriculteurs, des retraités, des étudiants… ce sont 8,8 millions de Français, soit 14 % de la population, qui vivent avec moins de 1000 € par mois. C’est le seuil de pauvreté. 20 % des enfants sont concernés. La diversité des situations est immense, mais derrière cet indicateur de revenus se cache souvent la même chose : la peur du lendemain, des difficultés à se loger, une couverture santé défaillante, de la précarité énergétique…
Pour les personnes sans aucune ressources, il existe le Revenu de Solidarité Active (RSA). Fin 2016, 1,8 millions de Français de plus de 25 ans percevaient le « RSA socle ». Le taux de « non-recours » au RSA, c’est à dire les personnes éligibles mais qui ne perçoivent pas cette aide, est supérieur à 30 %. Pour le « RSA activité » ce sont même deux tiers de personnes éligibles non bénéficiaire. Ces chiffres sont sidérants quand on connaît la réalité sociale des bénéficiaires potentiels. Le manque d’information, la honte ou la peur de se présenter à un guichet et l’abandon des démarches face à leur complexité font partie des causes les plus répandues.
C’est pourquoi, comme député j’appuierai la mise en œuvre du versement automatique, c’est-à-dire sans démarche préalable, du RSA à toutes les personnes éligibles. Aujourd’hui, l’administration dispose de toutes les informations nécessaires pour cibler les bénéficiaires. La diminution des démarches rendra d’ailleurs la gestion plus efficiente. Dans une entreprise, l’employé/e n’a pas à réclamer son salaire pour le percevoir !
Par ailleurs, et parce que le seuil de 25 ans est totalement arbitraire et ne fait que renforcer la situation de précarité de beaucoup de jeunes, il est proposé de rendre accessible le RSA dès 18 ans. Enfin, il faut savoir qu’aujourd’hui, un couple ne touche que 1,5 RSA et non pas 2, ce qui donne par exemple 963 € pour une personne seule avec deux enfants, mais seulement 1 145 € pour un couple avec deux enfants. C’est trop peu. Je soutiens donc la proposition d’individualiser le RSA.
Personne ne choisit d’être pauvre. Et devant la grande précarité, il n’y a pas de préalable à la solidarité de la République.
Ces mesures, j’ai pu les défendre lors d’un débat à l’initiative du Secours Catholique, du CCFD et de l’ACAT, co-animé par des journalistes de RCF et l’Essor. Il est retransmis sur RCF Isère ce mercredi 31 mai, à 19h12 (103.7 FM autour de Grenoble).