Il n’y a pas de moralisation de la vie publique sans protection des lanceurs d’alerte.
Le projet de loi relative à la moralisation de la vie publique, présenté comme l’acte fondateur du quinquennat, tente de répondre à l’indignation provoquée par le comportement de certains parlementaires, comme l’emploi de complaisance de membres de leur famille, les malversations, le clientélisme, etc. Cette loi pourrait bien n’être qu’un artifice de communication électorale du gouvernement.
Si elle vise à réglementer des situations qui ont choqué l’opinion publique, elle oublie de renforcer la situation incertaine des lanceurs d’alerte. Le lanceur d’alerte est une personne qui, dans le contexte de sa relation de travail, signale un fait illégal, illicite et dangereux, touchant à l’intérêt général, aux personnes ou aux instances ayant le pouvoir d’y mettre fin.
Les lanceurs d’alerte ont contribué, ces cinquante dernières années, à une meilleure information des citoyens et ont permis de prévenir scandales et tragédies, de préserver biens publics comme vies humaines, et contribuent de manière plus générale au bon fonctionnement démocratique.
Dernier recours lorsque les contrôles sont défaillants, ils jouent un rôle fondamental dans la lutte contre la corruption.
Pourtant, comme en témoignent de nombreux exemples dans l’actualité, ils restent la cible d’intimidations, de menaces et de représailles : licenciement, procès en diffamation, harcèlement…
Si l’on veut que cette nouvelle loi soit efficace , il est nécessaire de renforcer la loi sur la transparence de la vie publique et la lutte contre la corruption en améliorant la protection des lanceurs d’alerte.