Anna Deparnay-Grunenberg http://annadeparnaygrunenberg.aveclecologie.fr aveclecologie.fr Sun, 04 Jun 2017 01:04:14 +0000 fr-FR hourly 1 http://annadeparnaygrunenberg.aveclecologie.fr/files/2017/01/cropped-favicon-legislatives-2017-32x32.png Anna Deparnay-Grunenberg http://annadeparnaygrunenberg.aveclecologie.fr 32 32 Mes soutiens en vidéo http://annadeparnaygrunenberg.aveclecologie.fr/2017/06/02/video-de-soutien/ Fri, 02 Jun 2017 13:54:25 +0000 http://annadeparnaygrunenberg.aveclecologie.fr/?p=863

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Faire le bilan selon nos valeurs http://annadeparnaygrunenberg.aveclecologie.fr/2017/06/02/faire-le-bilan-selon-nos-valeurs/ Fri, 02 Jun 2017 08:03:10 +0000 http://annadeparnaygrunenberg.aveclecologie.fr/?p=835 Lire la suite]]>

Tout étudiant en économie commence par apprendre d’une part qu’un des objectifs principaux d’une entreprise est la maximisation de son profit, et de l’autre que l’activité économique d’un pays se mesure par le Produit Intérieur Brut (PIB), c’est à dire par la quantité de biens produits dans le pays. Bien que vraies, ces déclarations sont partiales ; et ici encore, il faut changer la donne.

Au-delà de la dichotomie simpliste « capitalisme versus socialisme », l’humaniste Christian Felber se pose une question aussi simple que fondamentale : quel est le but de l’économie ? Est-ce un but en soi ? Loin des digressions dans un jargon technique, il répond avec bon sens : L’économie, c’est un moyen d’atteindre le bien commun, c’est-à-dire le bien et l’intérêt de soi, mais aussi du plus grand nombre. Et en effet, s’il est évident que l’activité économique doit servir à améliorer sa condition de vie, nous savons qu’elle le fait souvent au détriment de celle des autres, et donc échoue à améliorer les conditions de vie en société au sens large.

Donc notre étudiant qui se concentre sur le profit de l’entreprise et le PIB du pays n’observe qu’une petite fraction de l’impact qu’a l’activité économique. Christian Felber propose donc de remplacer ces chiffres qui rythment nos journaux télévisés par un bilan global bien plus complet où l’activité aussi bien financière qu’écologique, sociale et démocratique est évaluée.

Notre programme donne un exemple concret de la mise en place de ce bilan du bien commun. À Stuttgart, des entreprises pionnières ont adopté cette nouvelle forme de comptabilité globale grâce à l’impulsion des Grünen à la mairie, particulièrement d’ Anna Deparnay-Grunenberg. Aujourd’hui elles se sont lancées dans l’aventure de faire ce bilan de leur impact sur leurs salariés, leurs livreurs, leurs clients en se basant sur nos valeurs universelles telles que « la dignité humaine », « la réduction de l’empreinte écologique », « la transparence ». Salariés comme actionnaires apprennent à voir « le profit » et les mécanismes de leurs entreprises avec un nouveau regard et profitent directement de cette vision générale de leur activité au sein de la société.

Et sur des sujets aussi importants que le bien-être de tous et le bien-vivre, le rôle du gouvernement peut être décisif s’il adjuge des incitations, des avantages fiscaux et applique une discrimination positive lors des appels d’offres publiques. Ainsi non seulement les entreprises ont intérêt à produire de manière éthique, mais aussi ces produits ne sont plus nécessairement plus chers que ceux créés sans contrôle. Les coûts classiques de « réparation » pour la main publique (traitement des eaux par exemple) deviennent moindres si les entreprises font les pas nécessaires. D’une pierre deux coups.

Et le bilan de bien commun n’est que la première étape de cette nouvelle économie, pour laquelle Christian Felber voit aussi une application sur les écarts de revenus et sur les héritages (afin de permettre une égalité d’opportunités), des modèles de salariés-actionnaires pour les grosses entreprises, de banque démocratique, pour faire évoluer les pays vers une démocratie directe et participative. Que demandez de plus ?

Avant de penser à ce projet titanesque, le bilan de bien commun est un premier pas, une évidence urgente, et qu’il est possible de mettre en action dès aujourd’hui ! Le Conseil économique et Sociale de l’Union Européenne a d’ailleurs rédigé un rapport sur ce modèle, encourageant vivement la Commission à l’adopter.

Voter pour Anna Deparnay-Grunenberg comme députée, c’est donc encourager un nouveau modèle économique et œuvrer pour le bien commun.

Ensemble, changeons la donne !

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http://annadeparnaygrunenberg.aveclecologie.fr/2017/05/29/807/ Mon, 29 May 2017 08:18:35 +0000 http://annadeparnaygrunenberg.aveclecologie.fr/?p=807 Daniel Cohn-Bendit

 

Soutien Daniel Cohn-Bendit

 

 

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Envie de débattre, d’aborder un sujet ? Skypons ! http://annadeparnaygrunenberg.aveclecologie.fr/2017/05/24/envie-de-debattre-skypons/ Wed, 24 May 2017 08:47:37 +0000 http://annadeparnaygrunenberg.aveclecologie.fr/?p=557 Lire la suite]]>

Le rôle d’un député est de participer au travail législatif et au travail de contrôle du Gouvernement. Il est également, en tant que représentant des électeurs de sa circonscription, de défendre leurs intérêts et de relayer leurs points de vue à l’assemblée. Ces tâches ne peuvent se faire correctement sans connaître son territoire, sans être à l’écoute de ses électeurs.

Depuis plusieurs mois, je m’efforce de voyager à travers l’ensemble des pays de la circonscription, et de rencontrer les 150 000 Français qui la composent.
Pour me rencontrer à votre tour, vérifiez mes prochains déplacements et venez participer à une des nombreuses rencontres que j’organise ! Vous pouvez aussi découvrir toutes les photos composant ces moments inoubliables parmi vous sur mon carnet de campagne.

Je vous propose également des échanges en direct par Skype ou Google Hangouts, possibles à partir de 3 participants. Pour cela, il vous suffit de :
. motiver des amis ou proches à vous, et que chacun ait une connexion internet et nous fournisse son identifiant Skype / son adresse Google
. nous contacter en nous laissant votre numéro de téléphone et en nous proposant un ou plusieurs thèmes de discussions précis
. nous indiquer vos disponibilités. Merci de prévoir plusieurs dates, mon emploi du temps pouvant parfois être chargé !
. nous envoyer toutes ces informations par mail à annadeparnaygrunenberg@aveclecologie.fr

Dernière possibilité, si vous souhaitez me contacter pour me poser des questions, me faire part de remarques ou rejoindre notre campagne :
. Par Facebook : https://www.facebook.com/candidate.verte.HdF.07/
. Par Mail : annadeparnaygrunenberg@aveclecologie.fr

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Osons plus de démocratie ! http://annadeparnaygrunenberg.aveclecologie.fr/2017/05/24/osons-plus-de-democratie/ Wed, 24 May 2017 07:51:45 +0000 http://annadeparnaygrunenberg.aveclecologie.fr/?p=711 Lire la suite]]>

Le président sortant avait promis une réforme institutionnelle. Les avancées furent décevantes. Plusieurs grandes réformes doivent être menées à bien pour faire respirer notre démocratie.

Tout d’abord, la parité hommes-femmes réelle est indispensable. L’Assemblée Nationale sortante est encore composée à 75 % d’hommes, parce que plusieurs partis préfèrent payer des amendes plutôt que respecter les règles en vigueur. Permettre à des femmes de s’impliquer en politique me semble indispensable car, pour citer la sociologue Dominique Poggi, « les électeurs savent que les femmes peuvent faire de la politique autrement : elles sont de manière générale plus portées par l’intérêt public que par leur carrière personnelle ». La présence de femme dans les sphères politiques permet également aux minorités, jeunes et gens de couleur, d’émerger et participe par effet boule de neige à une représentativité renforcée de nos institutions. Que seraient la politique sans des grandes figures comme Petra Kelly en Allemagne, que j’admire pour sa sensibilité, ou Ursula von der Leyen, courageuse cheffe des armées et mère de sept enfants ; en France, sans Sylvie Goulard et ses idées très progressistes de l’Europe, Rama Yade et son authenticité, Anne Hidalgo et sa force décisionnelle ou encore Michèle Rivasi et sa clarté.

La deuxième grande réforme concerne la participation citoyenne aux décisions politiques : l’introduction du référendum d’initiative populaire, l’implication des citoyens dans la rédaction des lois, la promotion des consultations citoyennes pour les grands projets locaux, sont pour moi, élue Verte et GRÜNE, une évidence dans une démocratie moderne.

La troisième grande réforme pour faire respirer notre démocratie est l’élection d’une partie des députés à la proportionnelle. Actuellement, deux partis faisant moins de 40% des voix se partagent 90% des sièges. Cette situation est profondément anti-démocratique, mène à des comportements de vassalisation et donne des arguments aux partis extrêmes. Le gouvernement socialiste sortant n’a rien fait pour amener la proportionnelle, contrairement à sa promesse. Je souhaite qu’Emmanuel Macron fasse avancer cette réforme rapidement, dès 2017.

En m’élisant, vous aurez une députée engagée sur ces trois questions.

Ensemble, changeons la donne

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Interview sur Radio Slovakia International http://annadeparnaygrunenberg.aveclecologie.fr/2017/05/23/interview-sur-radio-slovakia/ Tue, 23 May 2017 10:12:18 +0000 http://annadeparnaygrunenberg.aveclecologie.fr/?p=704

 

Cliquez sur ce lien pour écouter l’interview d’Anna Deparnay-Grunenberg sur Radio Slovakia International (à partir de la minute 15:00).

 

 

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Carnet de campagne http://annadeparnaygrunenberg.aveclecologie.fr/2017/05/23/carnet-de-campagne/ Tue, 23 May 2017 09:21:22 +0000 http://annadeparnaygrunenberg.aveclecologie.fr/?p=567

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La transition énergétique, c’est du vent http://annadeparnaygrunenberg.aveclecologie.fr/2017/05/22/la-transition-energetique-cest-du-vent/ Mon, 22 May 2017 09:35:21 +0000 http://annadeparnaygrunenberg.aveclecologie.fr/?p=588 Lire la suite]]> Après avoir fait adopter avec succès l’accord de Paris sur le climat, notre pays est à la croisée des chemins et doit maintenant traduire concrètement ses engagements en actes. L’énergie éolienne qui bat des records de prix à la baisse constitue une des solutions que nous proposons de mettre en avant.

Si, en France, la construction de la centrale EPR de Flamanville n’en finit plus d’accumuler les retards et les surcoûts et qu’Areva s’est résolu à jeter l’éponge dans l’éolien en mer, en Allemagne, le dernier appel d’offres pour l’éolien maritime de l’agence des réseaux (l’équivalent de RTE) a eu la surprise de recevoir des offres de producteurs sans la moindre demande de subventions. Signe de la rentabilité croissante du secteur, le prix du MW/h éolien produit tourne autour de 60 € soit presque 3 fois moins qu’en France où EDF est confronté à une augmentation du coût de production de l’électricité provenant de ses centrales nucléaires. Tandis que l’État français tente de sauver à grand frais la filière nucléaire, l’exemple de nos voisins montre qu’une alternative est possible, mais surtout, rentable.

En droite ligne de l’accord de Paris, nous défendons une gestion parcimonieuse de l’argent des Français au travers d’une transition écologique accélérée. Ainsi que l’a souligné la Cour des comptes dans son dernier rapport sur la filière nucléaire, la prolongation de 10 ans des centrales nucléaires actuelles coûtera au bas mot 120 milliards € aux Français. Et ce montant ne tient pas compte des coûts de démantèlement. Chose impossible avec l’éolien puisque la Loi impose à tout projet de provisionner les coûts de démantèlement.

Il convient aussi d’inclure les coûts de l’amélioration de la sécurité de nos centrales nucléaires suite à la catastrophe de Fukushima (contraintes sismiques, cumul de facteurs de risques) mais aussi des contraintes en matière de sécurité imposées par le contexte terroriste touchant notre pays. De plus, contrairement au nucléaire, l’éolien ne produit pas de déchets radioactifs.

L’éolien en mer, comme toute filière nouvelle, doit bien entendu être accompagné dans sa phase de lancement. Dès lors, il convient de développer un cadre réglementaire et financier stable à même d’attirer des investisseurs privés.

Disposant d’une large façade maritime, la France est soumise à plusieurs courants de vents complémentaires et réguliers. L’implantation au large des côtes permet d’installer des éoliennes plus grandes et plus puissantes capables de mieux répondre aux besoins énergétiques de notre pays. En effet, une éolienne installée en mer produit 70% d’énergie en plus qu’une éolienne terrestre grâce à des vents plus forts et plus réguliers.

L’éolien maritime contribue aussi à réduire la dépendance énergétique de régions électriquement isolées comme la Bretagne ou la Côte d’Azur, régulièrement menacées de coupure de courant en hiver lorsque les rares lignes desservant ces territoires sont soumises à une forte demande.

Par ailleurs, les fondations des installations servent aussi de refuges à la vie marine, contribuant ainsi à la préservation de la biodiversité.[1] [2]

En réorientant ces fonds vers des filières d’avenir comme l’éolien en mer en complément de la rénovation énergétique et de l’amélioration de l’efficacité énergétique de nos entreprises, nous soutiendrons le tissu industriel sur notre littoral. La France a de nombreux atouts. Plus que jamais, il est temps de faire honneur à l’histoire de pionnier industriel de notre pays.

Nous proposons donc les mesures suivantes :

– le développement des cofinancements locaux pour les projets éoliens et pour les énergies renouvelables en général.

Notre pays a trop souvent voulu imposer des projets d’en haut sans tenir compte des communautés locales, souvent oubliées. Ce n’est qu’en incluant une participation locale systématique au capital des projets, en développant largement la consultation en amont, que nous parviendrons à assurer un avenir serein aux énergies renouvelables

– une procédure de guichet unique pour les projets renouvelables.

Actuellement, les porteurs de projet font face à de nombreux obstacles administratifs. Nous proposons la mise en place d’une procédure administrative simplifiée sous la forme de guichet unique. Notre objectif est de faire passer le délai actuel entre la décision de faire un projet et son fonctionnement de 6 ans (délai actuel) à 6 mois (délai moyen au Danemark pour un projet éolien)

Ensemble, changeons la donne

[1] http://www.eolien-biodiversite.com/
[2] http://www.courrierinternational.com/article/2011/09/20/les-eoliennes-offshore-ces-paradis-marins

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Interview sur Radio Darmstadt http://annadeparnaygrunenberg.aveclecologie.fr/2017/05/20/interview-sur-radio-darmstadt/ Sat, 20 May 2017 20:58:55 +0000 http://annadeparnaygrunenberg.aveclecologie.fr/?p=560 Découvrez l’interview d’Anna Deparnay-Grunenberg et de son suppléant Florian Chiron sur Radio Darmstadt.

 

 

 

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Pour un débat de fond sur un véritable revenu universel libérateur http://annadeparnaygrunenberg.aveclecologie.fr/2017/04/11/debat-revenu-universel-liberateur/ Tue, 11 Apr 2017 11:37:39 +0000 http://annadeparnaygrunenberg.aveclecologie.fr/?p=337 Lire la suite]]>

« Que ferais-je de ma vie si mon revenu était assuré ? »

I. Un changement profond de philosophie de vie et de direction

Depuis la primaire socialiste, un nouveau projet de société a émergé dans le débat politique français : le revenu universel d’existence, autrement connu sous le nom de revenu de base. Mais d’où sort donc ce nouvel ovni politique qui, malgré son titre attractif, est loin de faire l’unanimité ? Dans quelle mesure est-il possible de le mettre en place ? Et qui en sera l’heureux bénéficiaire ? Autant de questions qui monopolisent la sphère médiatique qui en fait, bien souvent à tort, un outil supplémentaire d’aide sociale sans en comprendre les mécanismes.

Le revenu universel que nous appelons de nos vœux part d’abord d’une analyse de la situation de notre société, et principalement de celle du travail. Un véritable revenu universel ne sera pas mis  en place du jour au lendemain. Son concept et ses bénéfices doivent être largement débattus par tous, car il ne s’agit précisément pas d’une aide sociale supplémentaire.
Faisons premièrement un constat. Dans l’Union Européenne, le nombre total d’heures travaillées diminue (25% en 50 ans), le nombre de temps partiels explose et le chômage ne cesse d’augmenter. Certains critiques y voient une relation de cause à effet, sans parvenir pourtant à prouver que travailler plus est un vecteur de création d’emplois. Un exemple parlant qui réfute d’ailleurs clairement cette hypothèse est le cas de la Grèce. Connue pour son taux de chômage record, la Grèce est le pays où le temps de travail en UE est le plus élevé.
La nouveauté des dernières décennies consiste en une recrudescence des travailleurs pauvres. Le travail, présenté par beaucoup comme une « valeur à sacraliser », ne remplit plus aujourd’hui son rôle premier: celui de permettre à une personne et à sa famille de vivre dans la dignité. Apparaissent ainsi des trappes à pauvreté, dans lesquelles les travailleurs les plus modestes gagnent moins que les allocataires les mieux lotis.  Et les solutions libérales (diminuer les allocations pour recréer un différentiel) ou dirigistes (augmenter arbitrairement les salaires) ne résolvent pas la situation.

Les gains de productivité sont réalisés notamment par la mécanisation et l’automatisation croissante de certaines activités – une évolution bénéfique au vu de la pénibilité de nombreux métiers, remplacés aujourd’hui par la machine, l’automate ou le logiciel. Leurs bénéfices sont cependant captés par une minorité, les actionnaires et les dirigeants, qui en récupèrent quelques 80%. Sans contester une hiérarchie logique qui veut que le créateur d’entreprise bénéficie d’une partie plus importante de la richesse de son entreprise que son salarié, force est de constater que le système classique ne fonctionne pas.

Face à ce constat, et à la destruction consécutive de nos systèmes sociaux, il y a deux solutions.

La première, présentée par tous les candidats à la présidentielle 2017 – à l’exception de Benoît Hamon-, est de « croire en la valeur travail ». Comme le dit la formule, désormais rengaine obligatoire de tout discours bien-pensant, il s’agit de « croire ». Cela relève donc par définition, de la foi, et de la confiance que tout un chacun est supposé accorder à cette notion. Mais la valeur travail, élevée au niveau d’autres valeurs comme la liberté, l’égalité, la fraternité, la justice ou la laïcité, doit se comprendre ici comme le « travail marchand ». De fait, tout autre travail, qu’il soit bénévole en association, solidaire par des voisins attentionnés, ou nécessaire exercé par des parents au foyer, n’existe pas à leurs yeux. Seul le travail rémunéré existe.
L’alternative est de constater le fait que le travail se raréfie, particulièrement le travail permettant à chacun de vivre dans la dignité et de sortir de la pauvreté. Il est évident que généraliser l’esclavage et le travail gratuit des enfants pourraient rétablir le plein emploi. Heureusement, aucun des thuriféraires de la « valeur travail » ne souhaite ce retour en arrière – même si leurs ancêtres politiques s’étaient élevés à l’époque contre les progrès sociaux.

En réponse à ces fléaux constatés dans notre société (raréfaction du travail, augmentation de la pauvreté), plusieurs courants d’obédience libérale ont théorisé depuis plusieurs années une solution : le revenu universel d’existence. Contrairement à ce que semble véhiculer certains discours, Benoît Hamon n’est donc pas l’inventeur du concept qui est débattu et mis à l’essai partiellement aujourd’hui dans plusieurs pays dont la Suisse et la Finlande à titre de projets pilotes.

Alors en quoi consiste-t-il? Tout simplement à donner à chacun une somme mensuelle unique, indépendamment de son travail ou de sa situation sociale. Sans considérer pour le moment les aspects techniques, le revenu universel apparaît comme un instrument de politique sociale et économique réellement progressiste et qui cumule plusieurs avantages:

  • Diminuer la pauvreté et redonner la dignité à tout un chacun : un revenu universel permet de couvrir les besoins élémentaires;
  • Rendre chacun libre de choisir son temps de travail en fonction de ses besoins : réduction du temps de travail, temps partiel, congé sabbatique;
  • Supprimer les trappes à pauvreté : tout revenu du travail vient s’ajouter au revenu universel. Un travailleur gagnera toujours plus qu’un seul allocataire;
  • Permettre l’essor de la culture et des arts : plus de régime des intermittents et de précarité artistique;
  • Permettre aux étudiants de se consacrer à leurs études et de les terminer plus rapidement : plus besoin de choisir entre se rendre en cours ou aller travailler pour payer les frais liés à la vie étudiante;
  • Soutenir la création d’entreprise et la prise de risque : beaucoup de créateurs renoncent car n’ont pas de rémunération au début de l’activité;
  • Maintenir une vie dans les campagnes : agriculteurs, commerçants, artisans, économie sociale et solidaire sont sécurisés;
  • Maintenir un niveau de vie décent à la retraite : nos aînés méritent de finir leurs jours décemment, comme ils le choisissent, en maison de repos ou chez eux.

Malheureusement, le projet de Benoît Hamon a souffert de la critique de ses détracteurs. Pouvoir se poser à tout moment la grande question « QUE FERAIS-JE DE MA VIE SI MON REVENU ÉTAIT ASSURÉ? serait définitivement une vraie nouvelle dimension sociétale et philosophique et entamerait une nouvelle ère de l’humanité – qui selon mon analyse de l’évolution digitale et du monde du travail s’imposera tôt ou tard dans les années à venir.

Au final, à ce jour en France, le concept de base est complètement oublié et les débats incessants sur son financement étouffent le revenu universel avant même qu’il ait pris forme.
Or, ce financement est réalisable. 

II. Le financement

A supposer que l’on verse 800€ par mois et par adulte, et 400 € par mois par enfant. Compte tenu des 50 millions d’adultes et des 15 millions d’enfants, cela fait un budget de 540 milliards par an.
Le chiffre est imposant, naturellement. Et pour un État endetté comme la France, il est normal qu’il puisse effrayer les plus sceptiques. Mais, plutôt que d’en rester au financement successif d’aides sociales à rebondissement, pourquoi ne pas se pencher objectivement sur la question d’un financement et d’un changement profond du fonctionnement de l’aide d’État. Parce que ceux qui disent que le revenu universel est impossible à financer se méprennent.

Regardons plutôt quel serait le chantier à mener pour le rendre possible.

Tout d’abord, en élaguant et en supprimant plusieurs dispositifs désuets ou bancals d’aides et d’assurances sociales déjà existants. D’après la DREES, les dépenses de prestations sociales s’élevaient en 2014 à 689 milliards. Le RUE ne les supprimeraient pas toutes, car il faut rendre justice à celles qui fonctionnent dans un périmètre restreint, mais certaines, trop larges et trop complexes, dont voici la liste : minimum vieillesse, RSA, allocations familiales, aides au logement. Ces aides coûtent à l’État pratiquement 100 milliards d’Euros par an.
À cela s’ajoutent les quotes-parts liées au RUE pour les prestations vieillesse, invalidité et chômage, qui deviendraient caduques. Par exemple, la pension de retraite moyenne, tous régimes confondus, qui est de l’ordre de 1300 €/mois (hors complémentaires), et le total des pensions, qui coûte 307 milliards d’Euros.
Avec le RUE, seule la quote-part au-delà des 800 € mensuels est à financer.

Cela allège donc automatiquement et considérablement la branche retraite de 190 milliards d’Euros. Pour les prestations invalidité et chômage, le même mécanisme aboutit à un gain de 40 milliards d’Euros.

Résumons :
– suppression du mille feuilles d’aides sociales : 100 milliards d’Euros d’économies
– Diminution des retraites (à raison de l’instauration du RUE) : 190 milliards d’Euros d’économies
– Diminution des allocations chômage et pension d’invalidité (à raison de l’instauration du RUE) : 40 milliards d’Euros d’économies
Total : 330 milliards trouvés sur les 540 milliards nécessaires pour financer le RUE.

Continuons.
Bien sûr, la suppression de dizaines de mécanismes d’aides sociales rend inutiles nombre d’administrations et leurs fonctionnaires.
Le gain supplémentaire est de 10 milliards d’Euros. Il reste donc 200 milliards à trouver pour atteindre le compte.

Voyons les dépenses fiscales. Un des premiers abattements fiscaux existants, le quotient familial, qui rend à une famille aisée plus d’argent par enfant qu’à une famille modeste, n’a plus lieu d’être. De même, si chaque contribuable déclare ses revenus seuls, et non en couple pour les personnes mariées (système actuel favorisant les hauts revenus), l’économie est calculée à 30 milliards d’Euros.

Le reste, c’est-à-dire 1/3 du coût total, peut se financer soit par un abandon de la progressivité de l’impôt et une flat tax (le premier euro gagné au-delà du RUE est taxé à 40% par exemple), soit par une hausse de la TVA, soit par une taxe sur les hauts profits bancaires. Les modèles divergent sur cette question, mais le débat ne fait que commencer, et les possibilités sont nombreuses. Il n’y a qu’à voir avec quelle ingéniosité les gouvernements successifs ont réussi à financer leurs réformes en taxant seulement les entreprises ou le contribuable.

L’impact final serait donc le suivant.
Célibataire gagnant 1.500 € net mensuel : actuellement, 568 € d’impôt par an. Reste en poche : 17.432€ / an
> RUE : 9.600 € / an
> salaire : 18.000 € – 40% d’impôts = 10.800 €
> revenu total annuel en poche : 20.400 €
> gain : ca. 3.000 € / an, soit 18%.

Famille de deux enfants, gagnant 3.000€ net menseul à deux : actuellement, pas d’impôts. Reste en poche : 36.000 € + allocations de ca. 4.000 €
> RUE : 28.800 €
> salaire : 36.000 € – 40% d’impôts = 21.600 €
> total : 50.400 €
> gain : 10.400 € soit 24%

Famille de trois enfants, gagnant 8.000 € net mensuel : actuellement, 9.500 € d’impôts + allocations ca. 4.000 €. Reste en poche : 90.500 €
> RUE : 33.600 €
> salaires : 96.000 € – 40% = 57.600 €
> total : 91.200 €
> gain : 700 €, soit 1%

Célibataire, gagne 5.000 € net mensuel : actuellement, 11.100 € d’impôts. Reste en poche : 48.900 €
> RUE : 9.600 €
> salaire : 60.000 € – 40% = 36.000 €
> total : 45.600 €
> perte : 3.300 €, soit 6%.

Comme nous le voyons, le RUE est un formidable outil de simplification, de redistribution et de justice sociale.
Il est largement finançable et permet d’avoir un système durable, ne laissant personne au bord de la route, rendant du pouvoir d’achat aux Français, et surtout, favorisant la culture et la création d’entreprise, rendant ainsi de la liberté à nos concitoyens.

C’est le modèle que nous soutenons et que nous souhaitons pour un avenir plus serein. Se battre pour un tel changement de société en vaut selon nous la peine et il est évident aujourd’hui, que celle-ci doit à nouveau évoluer pour sa propre survie.

Ensemble, changeons la donne!

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