La transition énergétique, c’est du vent
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Après avoir fait adopter avec succès l’accord de Paris sur le climat, notre pays est à la croisée des chemins et doit maintenant traduire concrètement ses engagements en actes. L’énergie éolienne qui bat des records de prix à la baisse constitue une des solutions que nous proposons de mettre en avant.

Si, en France, la construction de la centrale EPR de Flamanville n’en finit plus d’accumuler les retards et les surcoûts et qu’Areva s’est résolu à jeter l’éponge dans l’éolien en mer, en Allemagne, le dernier appel d’offres pour l’éolien maritime de l’agence des réseaux (l’équivalent de RTE) a eu la surprise de recevoir des offres de producteurs sans la moindre demande de subventions. Signe de la rentabilité croissante du secteur, le prix du MW/h éolien produit tourne autour de 60 € soit presque 3 fois moins qu’en France où EDF est confronté à une augmentation du coût de production de l’électricité provenant de ses centrales nucléaires. Tandis que l’État français tente de sauver à grand frais la filière nucléaire, l’exemple de nos voisins montre qu’une alternative est possible, mais surtout, rentable.

En droite ligne de l’accord de Paris, nous défendons une gestion parcimonieuse de l’argent des Français au travers d’une transition écologique accélérée. Ainsi que l’a souligné la Cour des comptes dans son dernier rapport sur la filière nucléaire, la prolongation de 10 ans des centrales nucléaires actuelles coûtera au bas mot 120 milliards € aux Français. Et ce montant ne tient pas compte des coûts de démantèlement. Chose impossible avec l’éolien puisque la Loi impose à tout projet de provisionner les coûts de démantèlement.

Il convient aussi d’inclure les coûts de l’amélioration de la sécurité de nos centrales nucléaires suite à la catastrophe de Fukushima (contraintes sismiques, cumul de facteurs de risques) mais aussi des contraintes en matière de sécurité imposées par le contexte terroriste touchant notre pays. De plus, contrairement au nucléaire, l’éolien ne produit pas de déchets radioactifs.

L’éolien en mer, comme toute filière nouvelle, doit bien entendu être accompagné dans sa phase de lancement. Dès lors, il convient de développer un cadre réglementaire et financier stable à même d’attirer des investisseurs privés.

Disposant d’une large façade maritime, la France est soumise à plusieurs courants de vents complémentaires et réguliers. L’implantation au large des côtes permet d’installer des éoliennes plus grandes et plus puissantes capables de mieux répondre aux besoins énergétiques de notre pays. En effet, une éolienne installée en mer produit 70% d’énergie en plus qu’une éolienne terrestre grâce à des vents plus forts et plus réguliers.

L’éolien maritime contribue aussi à réduire la dépendance énergétique de régions électriquement isolées comme la Bretagne ou la Côte d’Azur, régulièrement menacées de coupure de courant en hiver lorsque les rares lignes desservant ces territoires sont soumises à une forte demande.

Par ailleurs, les fondations des installations servent aussi de refuges à la vie marine, contribuant ainsi à la préservation de la biodiversité.[1] [2]

En réorientant ces fonds vers des filières d’avenir comme l’éolien en mer en complément de la rénovation énergétique et de l’amélioration de l’efficacité énergétique de nos entreprises, nous soutiendrons le tissu industriel sur notre littoral. La France a de nombreux atouts. Plus que jamais, il est temps de faire honneur à l’histoire de pionnier industriel de notre pays.

Nous proposons donc les mesures suivantes :

– le développement des cofinancements locaux pour les projets éoliens et pour les énergies renouvelables en général.

Notre pays a trop souvent voulu imposer des projets d’en haut sans tenir compte des communautés locales, souvent oubliées. Ce n’est qu’en incluant une participation locale systématique au capital des projets, en développant largement la consultation en amont, que nous parviendrons à assurer un avenir serein aux énergies renouvelables

– une procédure de guichet unique pour les projets renouvelables.

Actuellement, les porteurs de projet font face à de nombreux obstacles administratifs. Nous proposons la mise en place d’une procédure administrative simplifiée sous la forme de guichet unique. Notre objectif est de faire passer le délai actuel entre la décision de faire un projet et son fonctionnement de 6 ans (délai actuel) à 6 mois (délai moyen au Danemark pour un projet éolien)

Ensemble, changeons la donne

[1] http://www.eolien-biodiversite.com/
[2] http://www.courrierinternational.com/article/2011/09/20/les-eoliennes-offshore-ces-paradis-marins