Quelle analyse du vote FN et quelles propositions d’EELV?

Le réseau de vigilance contre la racisme et la xénophobie invitait ce jeudi 25 mai l’ensemble des partis politiques de gauche pour débattre sur le thème « Au vu des résultats de l’élection présidentielle et du contenu de la campagne, comment analyser la montée du vote d’extrême droite ? Quelle est la nature du FN de Marine Le Pen et quelles sont ses intentions ? Que signifie la radicalisation droitière de l’UMP ? Quelles réponses de fond la gauche doit-elle apporter à ces phénomènes ? ». L’occasion pour Laure Brimant Kauffmann (suppléante) de rappeler les engagements et les propositions des écologistes dans l’intervention ci-dessous :

Vous nous demandez comment analyser la montée du vote d’extrème droite.

Pour moi, le vote FN a plusieurs origines :

- D’une part le vote FN est fort sur des territoires votant traditionnellement à droite. 10 ans de politique sarkosyste sécuritaire ont alimenté les idées du FN et la xénophobie. Ces idées se sont banalisées et le vote FN d’une certaine manière s’en est retrouvé facilité. Pour certains, «il n’y a plus de honte à voter FN».

- De plus Marine Le Pen avance masquée avec des arguments démagogiques, elle va aussi sur le terrain de la gauche (pouvoir d’achat, emploi). Elle annonce des mesures qui se contredisent les unes les autres et nous pouvons le prouver à ses électeurs (emploi, formation, impôts…).

- D’autre part, le vote FN prospère sur la misère sociale, l’isolement et la peur du déclassement. Les personnes se sentent abandonnés par les politiques lorsqu’elles vivent en ville mais plus encore parfois lorsqu’elle en sont éloignées et donc précarisées. Le chômage a augmenté de 25% les 5 dernières années. De plus en plus de personnes vivent en grande précarité.

- Enfin je note que sur notre circonscription Rennes Montfort, plus on s’éloigne de la Métropole, plus le vote FN augmente.

Nous pensons qu’il faut absolument combattre la misère sociale, le chômage et la précarité.

Ce qu’EELV propose, c’est la création d’1 million d’emplois non délocalisables sur 5 ans : 600 000 dans la transition énergétique, et 400 000 pour politiques de solidarité.

Pour ce qui est de la précarité, nous voulons agir sur le coût de la vie en diminuant les dépenses contraintes. On pense pouvoir agir ainsi sur la moitié des dépenses contraintes des ménages :
- le logement par le plafonnement des loyers,
- les déplacements avec personne à moins de 10 min d’un système de déplacement collectif (y compris covoiturage, taxis intercommunaux…) et des emplois plus proches des lieux d’habitations
- l’énergie : avec la réhabilitation énergétique des logement permettant de fortes économies.

Enfin, nous voulons repenser l’aménagement des territoires pour plus d’égalité : redonner plus de place aux petites communes, stopper le développement à tout va des grandes métropoles au détriment du reste du territoire. Nous nous réjouissons de la nomination de Cécile Duflot comme Ministre de l’égalité des territoires et du Logement. EELV va pouvoir mettre la main à la pâte!
Concrètement, cela signifie :
- attirer l’emploi sur les territoires par des mesures incitatives (entreprises, commerces,…),
- diminuer le coût des transport. Pourquoi pour la même distance,  un trajet Illenoo coûte deux fois plus cher qu’un trajet en réseau Star. Nous voulons l’égalité de traitement pour tous les habitants du territoire : on pourrait étudier la mise en place d’un tarif unique sur le dépt – comme en Loire Atlantique). Aujourd’hui, à cause de l’éloignement domicile travail, une personne dépense 300€ par mois dans sa voiture : avec le rapprochement de l’emploi et de meilleurs services de transport, cela doit diminuer.
- Remettre plus de services publics dans les zones rurales – il est anormal qu’aujourd’hui des citoyens doivent parcourir de nombreux kilomètres pour se rendre qui à La Poste, qui à Pôle Emploi.
- Donner plus de voix aux citoyens avec plus de démocratie locale.

Par ailleurs, nous pensons que pour mieux vivre ensemble, il est primordial de redonner toute sa place à une école où l’on apprend à réfléchir et non juste à « bachoter » pour les notes. L’éducation civique y a toute sa place. On doit aussi permettre le développement des initiatives d’éducation populaire.