Sectaires de tous les pays, unissez-vous !

La veille de l’anniversaire de Tchernobyl (dont le nuage n’avait officiellement pas survolé notre pays), Nicolas Sarkozy se rend à Saint Laurent pour défendre la filière nucléaire contre « des gens sectaires qui profitent de l’accident de Fukushima (…) pour jouer sur les peurs et pour casser le nucléaire français ».

Si souhaiter sortir du nucléaire, c’est être sectaires, alors les belges, les italiens, les suisses… sont sectaires. Angela Merkel, qui a confirmé ce choix pour l’Allemagne, est sectaire.

L’accident de Fukushima, qui est sans doute l’une des plus grave catastrophe du nucléaire civil, provoque le déplacement de milliers de personnes et condamne pour des décennies un territoire grand comme notre département. Si s’interroger à cette occasion sur le véritable coût environnemental et humain du nucléaire, c’est « jouer sur les peurs » et être sectaire, alors oui, nous sommes sectaires.
Si souhaiter sortir au plus vite d’une filière énergétique qui en échange d’une électricité produite pour quelques dizaines d’années condamne nos descendants à gérer nos déchets pendant des siècles, c’est être sectaire, alors oui, nous sommes sectaires.
Si montrer, au-delà de la question environnementale, que le choix du nucléaire civil, la construction de nouveaux réacteurs, la sécurité et le démantèlement des unités actuelles est un gouffre financier pour la nation française, c’est être sectaire, alors oui nous sommes sectaires.
Si dénoncer les investissements captés par la filière nucléaire au détriment des énergies renouvelables, alors que tous les autres États du monde investissent massivement ces secteurs, c’est être sectaire, alors oui, nous somme sectaires.

Décider aujourd’hui de la sortie du nucléaire, ce n’est pas provoquer « la suppression d’EDF » ou de « 400 000 emplois », c’est s’engager pour une transition énergétique durable et sûre, créatrice nette d’emploi. Nous n’avons besoin d’aucun referendum, cette question de la sortie du nucléaire civile et militaire est un véritable choix politique, qui doit être assumé au moment de se présenter devant les électeurs. Nous sommes persuadés que la France doit sortir du nucléaire civil et militaire. C’est possible, c’est indispensable.