Questions-réponses à propos de l’aménagement du territoire médocain …

1) Quelles sont selon vous, malgré les dernières  avancées  sur la R.D 1215 (début des travaux déviation Le Taillan, tronçon Picot-Salaunes, Giratoire Avensan-St Raphaël, Giratoire Saint-Laurent-Beychevelle) les points essentiels qui restent à traiter sur cet axe routier  ?

 

Malgré les travaux effectués et en projet, la « mise en sécurité » de la RD1215 reste une priorité absolue.  Aucune intersection ne doit être négligée car cette route doit tenir son rôle de colonne vertébrale du réseau routier médocain et être accessible des communes riveraines sans être un danger pour tous ceux qui l’empruntent.

 

Il faudrait également envisager le « contournement » du dernier village traversé par la RD1215 : Listrac. La situation est depuis longtemps invivable pour les listracais comme pour les automobilistes. Les écologistes demandent que des études soient lancées au plus vite pour que Listrac puisse enfin respirer … quitte à fâcher quelques viticulteurs.

 

Etant donné que l’axe majeur médocain ne doit pas être dévolu uniquement à la circulation automobile, nous demandons que la Région et le Conseil Général programment, dans leurs investissements des années à venir, la construction d’une piste cyclable longeant la RD1215. Lorsque le contournement de Listrac sera réalisé, l’emprise sera suffisante pour joindre les extrêmités méridionale et septentrionale grâce à un axe cycliste essentiel pour la desserte locale ou le tourisme.

 

 

2) Selon vous, existe-t-il un lien entre les infrastructures et le développement économique d’une région et pensez-vous qu’un programme global de modernisation des voies de communications et notamment la R.D 1215, permettrait ainsi de renverser la tendance de ces statistiques négatives en Médoc ?

 

Le lien entre les voies de communication et le développement économique est évident surtout pour un territoire qui mise sur le tourisme ! C’est pourquoi la sécurisation et l’ « efficacité » de la RD1215 sont urgentes !

 

Pour autant, la modernisation des transports médocains ne doit pas uniquement se faire par la route. Il nous semble tout aussi prioritaire de doubler la voie ferroviaire Bordeaux-Le Verdon et de valoriser le cabotage.

 

En effet, il est impensable que le fret traverse aujourd’hui le Médoc uniquement par la route. Pour diminuer les coûts d’entretien routier pesant actuellement sur les collectivités locales mais également pour offrir de nouvelles perspectives de développement économique aux entreprises nord-médocaines et au Port autonome de Bordeaux, la diversification des modes de transports de marchandises s’impose au Médoc. Il est de notre intérêt économique de redonner au rail et à l’estuaire le rôle économique qu’ils avaient ici jusqu’au milieu du siècle dernier.

 

Enfin, concernant les transports en commun, nous demandons qu’une véritable « politique médocaine des transports », misant sur la « densification » et l’interconnexion, soit mise en place dans les prochaines années. Le renchérissement du carburant pourrait la rendre urgente … Les écologistes militent pour : le prolongement du tram-train du Médoc jusqu’à Parempuyre, puis Macau voire Margaux ; la transformation du bac (Le Verdon, Lamarque) qui doit devenir moins cher et plus souple pour convenir aussi bien aux touristes qu’aux travailleurs ; le cadencement et l’interconnexion de tous les modes de transports de la presqu’île : train, bac, bus, tram, vélo, covoiturage, …

 

 

 

3) Objectivement, ce PNR est-il, selon vous, le dossier primordial en Médoc ? pensez-vous que les  retombées économiques de ce label envisagées pour notre région seront importantes et que ce projet correspond réellement aux attentes exprimées par la population médocaine ?

Compte tenu de l’histoire et des spécificités géographiques du Médoc, le PNR est une aubaine économique, administrative et écologique.

Avec les luttes acharnées que nous avons collectivement menées contre contournement autoroutier de Bordeaux et le terminal méthanier du Verdon, les médocains ont démontré que la défense de leur environnement était une priorité. Pour se protéger de nouvelles agressions provenant de l’agglomération voisine ou d’ailleurs, le PNR peut être un outil efficace. L’estuaire de la Gironde étant le plus préservé d’Europe, l’érosion menaçant le littoral océanique, les forêts, les zones humides ou les zones maraîchères subissant la pression foncière de l’étalement urbain, … les médocains doivent s’unir pour préserver leur Nature, leur culture, leur ruralité et donner de la cohérence à leur développement économique.

 

Le Parc Naturel Régional du Médoc nous donnerait une unité, une cohérence politique que le Pays Médoc n’a jamais réussi à fédérer. Il offrirait une structure nous permettant de coordonner les syndicats intercommunaux de gestion de l’eau ou des déchets, de mieux gérer les déplacements et, pourquoi pas, de faire avancer le dossier de la 215 ; il donnerait un cadre à la réindustrialisation du territoire grâce aux énergies renouvelables (par exemple), il permettrait de récolter des fonds (régionaux, nationaux ou européens) pour mettre en valeur notre biodiversité, …

 

Cependant, pour que le PNR soit une réussite démocratique et dynamise notre « pays », il est primordial que sa construction soit démocratique et citoyenne. Nous devons d’ores et déjà exiger que les associations, les entreprises et les citoyens soient régulièrement tenus au courant de l’avancée des travaux et soient ensuite représentés au Conseil d’Administration.

 

 

4) Comment expliquez-vous qu’en 2012, ce dossier soit toujours d’actualité et  aussi sensible malgré les différents discours et engagements des élus au niveau des documents politiques actés par eux-mêmes au cours des décennies ?

 

La première raison pour laquelle le dossier de la RD1215 est encore d’actualité, 40 ans après les premières démarches est le manque de décentralisation. Le Médoc n’étant qu’une entité électorale, l’Etat, la Région, le Conseil général et les intercommunalités se renvoient la balle depuis des décennies pour éviter de dépenser le premier.

 

La deuxième raison est l’absence de vision à long terme de la plupart des politiques locaux et nationaux. Pour eux, le développement durable est un concept creux ou ils ne savent simplement pas le mettre en pratique. D’un point de vue écologiste, le Médoc est victime de la fin des Trente Glorieuses parce que ni les élus ni les administrations qui se sont succédé n’ont pris en compte les difficultés logistiques impliquées par le mode de développement choisi. Il est déraisonnable d’avoir des projets d’urbanisation ou de zones industrielles et commerciales sans avoir prévu le renforcement ou la sécurisation des voies de communication qui en découlent. Depuis 40 ans, nombreux sont les choix politiques (étalement urbain dans le sud du Médoc, multiplication des supermarchés, déficience des transports en commun, …) qui ont conduit à la situation actuelle.

 

 

 

5) Dans le cadre de la démocratie participative, l’association souhaiterait que la population médocaine soit davantage consultée au sujet de certains dossiers qui engagent l’avenir du territoire et notamment celui des futures générations.

 

*Concernant le dossier de la R.D 1215, si vous êtes élu(e) Député (e) de la 5 ème circonscription, pouvons nous compter sur vous afin que notre association soit associée aux décisions prises en matière d’aménagement du territoire dans un souci de démocratie, de collaboration et de transparence ?

 

Evidemment !

 

A mes yeux, il n’y aura aucune égalité des territoires, aucun aménagement pertinent sans concertation durables des acteurs : associations, PME, citoyens …

 

Si je suis élu député du Médoc, la sécurisation de tous les carrefours, la déviation de Listrac et le « doublement » cyclable de la RD1215 seront à mon agenda. Dans ce cas, je demanderai l’avis à toutes les personnes concernées et à ceux qui, travaillant sur le dossier depuis des années, ont acquis leurs galons d’expert. Si l’on considère cette dernière catégorie, votre association est incontournable !